
duit des dilatations & condenfations, même
la fluidité chez ceux qui fbnt fufibles, &c.
Cependant fans doute, nous pourrions voir
des dilatations produites par la Feu : nous pourrions
auiïi çonnoître F Air par des phénomènes
indépendans du Taâ, & , par analogie, paffer
de l’ idée de F A ir , à celle d’un Fluide plüsfub-
til. Nous voyons des mouvemens produits par
.des chocs; nous voyons que l’effet des-chocs
augmente en proportion de la Vîteffedes corps
choquans, & qu’ainfl leur Vîteffe peut fuppléer
à ,leur Maffe : nous, pouvons ainfi concevoir la
Malle diminuée au point d’ échapper à la vue ;
& en augmentant la Vîteffe fuivant le befoin,
dicté par les phénomènes , nous aurions d’abord
conçu F Air, dont les phénomènes font vifi-
bles, & par F A ir , le Fluide igné, puis tous les
autres Fluides qui peuvent expliquer d’autres
phénomènes de la Nature, même jusqu’au' Fluide
gravifique. Mais fi nous n’ avions pas eu la
Vuel
Le Monde alors n’auroit été pour nous qu’o-
deurs, faveurs, fons. En tout cela il y auroit eu
mille phénomènes dépendans des chocs > produits
par les Fluides élafliques ; ou pour mieux dire,
tout ce que nous aurions fenti feroit demeuré
l’effet de cette caufe quoique nous n’euifions jamais
pu en rien découvrir , pas même Pexifien-
ce des Corps, : toutes nos idées n’auroient été que
les combinaifons des perceptions dont ces trois
Sens auraient fourni l’origine; & nous n’aurions
pas même fu fi nous avions un Corps & des Sens..
Représentons nous bien nettement des Etres,
faits à tous égards comme nous excepté par le
manque du Taâ & de la Vue, & privés en même
tems de communication avec d’autres Etres mu-
nis de. ces Sens ; puis cherchons, s’ils auraient aucun
moyen de çonnoître ce qu’ils font. Ils con-
noîtroient leur exiftence, ils éprouveraient les
Senfations refultantes des odeurs, des faveurs
des fons i ces effets fur leurs Organes réfulte-
roient des Propriétés de la Matière : mais ils ne
connoîtroient aucune de ces Propriétés, ni aucun
des Phénomènes généraux que nous nommons
les Loix de la Nature; notre Phyfique,
toute circonicfite qu’elle eit, fe trouveroit entièrement
au delà des bornes de leurs Facultés.
b On voit clairement par cet exemple, qu’il
peut y avoir des Effets, faififfables par nos Sens,
produits par des Agens qui né font pas les objets
de ces Sens, & que parconféquent nous ne
faurions çonnoître. Ces Effets exiftent chez nous
& dans l’Univers ; mais nous ne faurions en dé-
souvrir les Caufes, parce qu’elles ne font point
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