
n fon intérêt particulier; elle ne s’ irrite point;
„ e l le ne. fait point de faux jugemens.... elle
„ excufe to u t elle fouffre to u t ..:. Il n'y
„ a que trois chofes qui demeurent , la Foy,
„ l’Efpérance, & la C h a r i t é ; mais la plus
„ excellente, eft la C h a r i t é .
Mettre la C h a r i t é , ainfi définie, au des*
fus même de la Foy, eft bien loin du Fanatisme
perfécuteur.
„ Quant à celui qui' eft foible en la Foy,”
difoit-il aux Romains, <( recevez-le avec bon-
t é . . . . Car qui ê tes -vou s, pour juger le fer*
„ v ite u r d’autrui? Soit qu’il demeure ferme,
„ foit qu’ il tombe, cela regarde fon Maître. *
Quand la Philofophie expofe fes argumens,
peut-elle les accompagner de motifs auifi forts,
& d’ une telle Sanction? „ Dieu feul peut juger
„ les opinions religieufes, parce qu’il voit feul
„ ce qui les détermine : ” tel eft le fondement
de la Tolérance chrétienne.*
„ Dieu ne nous a point deftinés à fa vin-
„ geance ” dit-il, encore aux Theffaloniciens,
„m a is à obtenir notre falut ” . Pouvoit-il prévenir
par un déclaration plus direfte, tous les
prétextes qü’ont employé les hommes pour per-
fécuter?,, Confervez la paix entre vous,çonfo*
„ lez ceux qui manquent de courage, foutenez
I „ les foibles, ufez de patience envers tous. ”
I La Philofophie fera-t-elle des exhortations plus
I j humaines ?
S’ il ÿ a parmi vous quelque homme fage Se
I „ intelligent ” difoic St. Jaques à toute l’Eglife,
qu’il fe montre tel par fa conduite, en joir
; „ gnant la doueeur à la fcience. Mais fi vous
1 avez un zèle amer & un efprit de contenfion,
I „ ne vous vantez point, & ne parlez point con?
g „ tre la vérité: ce n’eft point là la fagejfe qui
I „ vient d’en h a u t Celle - ci eft prémière-
L, ment pure, puis paifible, équitable, docile,
| „ pleine de miféricorde & de bons fruits, exemp-
„ te de partialité & d’hypocrifie Ne femblé-
* t-il pas que St. Jaques prévoyoit, qu’on pourroit
! attribuer un jour à la Religion les fautes de l’Homme?
On voit aufli que ce n’eft pas à cette four-
| pe,que quelquesPhilofophespuifent leur fagejfe.
„ D ie u eft C h a r i t é ” dit St. Jean.;’ ’ quiconque
! „ aime, eft né de D ie u connoît D i e u ... Il
| ,, n’y a point de peur dans PAmour; car la
: „ crainte ayant toujours la peine devant les yeux,
1 „ il eft impoflible que celui qui craint, aime parfai-
„ tement Qui peut s’empêcher d’aimer une
Religion,' fi iage, fi jufte, fi conforme à tous
^ les mouvemens purs du coeur! Eft-ce donc par
fes ordres que les Feux perfécuteurs ont été alu