
„ fède une certaine/bref d’ inertie ” , f ce n’eft pas
force, (bj) „ & qu’elle eft totalement indifférente
„ au repos ou au mouvement, cédant aux impres-
„ (ions étrangères. ” ( Voilà ce qu’on entend par
inertie) „ Que le Vulgaire fe foit formé de tel-
„ les opinions & y acquiefcc, je ne m'en éton*
„ ne pas ; . . . ” Il y a quelque honneur à être
dans ce Vulgaire-M avec N e w t o n & les plus
grands Philofophes de ce Siècle : mais ne citons
' pas des Noms contre des Argumens, &
voyons ceux qu’allègue notre Auteur, pour commencer
dès ce point à rejetter les idées du Vulgaire.
„ On avouera fans peine, ” dit-il (c ), „ que
„ tout Corps, entant que folide & impénétrable,
„ doit avoir une forme', mais il n’ eft pas moins
„ évident, que lien de figuré ne peut exifter,
„ fans que fes parties ayent une attraâion mu-
„ tuelle, pour les tenir contigues, ou les confer-
„ ver à une certaine diftance les unes des au-
■„ très. Donc ce Pouvoir dd attraâion eft né-
„ ceffeire à Yexifience même de la Matière', puis*
■.j que aucune Subfiance ne peut conferyer une
» forme fans lu i Si donc vous ôtez ce Pou- j
„ voir, la Solidité même des Atomes disparoîtra
(b) L’expreflîon latine Vis inertiæ n’eft pas moins inexaitej
car V is renferme toujours quelque idé&d e force, U tiencainfi
aux notions obfcures de l ’ancienne Philofophie. Le mol
Inertie ne doit renfermer que l'idée d’un état, qui exige uni
Caufe extérieure nouvelle pour être tbongé.
( t ) >. j , < t ?<
„ entièrement; ce n’eft plus Matière, puisque
„ les propriétés fondamentales de cette Sub-
j J| ftance manquent totalement. . . . . . On dira
„ peut-être que les particules qui compofent
„ up Atome folide, peuvent être conçues com-
I me placées abfolument au contait les uneis des
' i
„au tre s , fans qvi’il foit befoin d’un attraâion
„ mutuelle entr’elles. Mais alors cet Atome ne
„ fera plus compaâe ni dur; ce qui cependant
„ eft néceffaire à l’ impénétrabilité. Ou fi fes par*
„ tics font retenues enfemble par un pouvoir
„ étranger, il fera toujours vrai, qu’ un Pouvoir
„ eft néceffaire à fa Solidité, à fon effence; car
„ fans cela, toutes les parties fe fépareroient
„ les unes des autres & fe disperferoient . . . .
„ & toute la Subfiance s’évanouiroit. . . . Quel-
„ que Solidité que puiffe avoir un Corps, il ne
„ l’a qu’en conféqucnce d’un certain Pouvoir.
„ L e Pouvoir eft donc Caufe; & , s’il y a quel-*
„ que fondement dans les règles les plus fimples
rt & les mieux établies du raifonnement en Phi-
„ lofophic, la Caufe (qui eft ce Pouvoir f ces?
», fant,la Solidité,qui n’en eft que l’effet,celle.”
‘ Tout ce raifonnement, fait pour combattre
l’impénétrabilité, n’eft qu’ une méprife. L’Auteur
confond l'impénétrabilité avec la dureté ; quoique
ces notions n’ayent aucun rapport l’une à l’autre.
Lu n’entend par impénétrabilité, dans le Syilême de
^ s w t o n & dans toute bonne'Philofophie,
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