
„ tains, réfultans de la Comme d’attention des
„ Hommes fur la clafîe d’ objets auquels chaque
„ T h é o r i e Ce rapjporte
C’eft; donc ainfi que nous conduit le J u g e
D E S A X I O M E S , le S E N T I M E N T . 11 ne
nous mène pas bien loin; mais au moins Ces
Pas font aflure's. Et déjà j’en apperçois un autre
, bien néceffaire pour nous ; Pas que tous les
hommes ont fait,comme celui de reconnoître
qu’ils n’ étoient pas Amplement une Machine phy-
fîque-, & dans lequel ils perfiftent, malgré les fuir
tilités lesdifficulte's dont s’ enveloppe l’Ignorance,
„ L ’Univers exifte-t-il pour Moi feul ? ou fu is-je
„ feul tout'î Non; je vois déjà autour de moi
„ des compofés de cinq S e n s , tout femblables
„ à celui qui m’appartient. Rien n’eft donc
„ p lu s raifonnable que de conclure; que ces
„ compofés là , appartiennent à d’autres. Etre!
„ femblables à M 01 : car ces Machines que. j’ap*
„ perçois, exécutent tout ce que j e fais exécu -
„ ter à la mienne. Comment N o u s en fer-
„^vons nous ? Je n’en fais rien : pas mieux que
„ je ne fais comment N o u s nousfervons,des
„ alimens pour entretenir ces Machines, du Feu
„ pour'mille ufages, de tout ce qui dans la
„ Nature eft à notre portée. Mais cela ne
w m’ empêche point de comprendre, par ce qui
„ fe paffe chez M o i , que c’eft N o u s qui nous
„ en fervons. *
Ce n'eft donc que parce qu’ on a cru connoî-
tre beaucoup, qu’on a doute'de la chofelaplus
évidente, favoir la diftinétion de I’E t r e qui
fent, d’avec fes O r g a n e s , tant chez Soi#
que chez les autres ; qu’on a même affirmé, que
c’étoit une feule & même chofe. . . . Comment
pourvoit fe produire l’aftion mutuelle de ces
deux Etres, puisque nous ne la comprenons pas ï
Voilà l’ objedtion dans toute fa force; & voici
comment Mr. H o l l A n d y répond
„Quand je dis que le corps influe fur l’ame, &
„ l’ame fur le corps, je parle auifi clairement que
„ lorsque , je dis, qu’un corps agit fur un autre
„corps. Je. défigne par là certains faits, douté
e fuis inftruit par expérience; mais. dont-je
„ne comprends, ni la raifon, ni la manière*'.
Et en effet, quand les Philofophes dont il s’a->
git ici, nous apprendront réellement, de quelle
manière les corps agiffent les uns fur les autres*
ils auront un peu plus de raifon de nous demander,
comment I’A m e agit fur le C o r p s *
& réciproquement.
Je dois répondre ici à un autre argument, qui,
(«) l ’orné I. p. 93.
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