
Raifons qui
ont engagé
de conftruire
la batterie
eu le fort de
revers. Avantage
de Ja f i gure
j eu égard
à fa pofition.
PI. XV.
146 A rchitec tu re Hydraulique , L ivr e III.
de la mer, autrement elle lgsauroit bientôt déracines ; c eft pourq
u o i ils ne peuvent être mieuxplacés ■ qu’au pied de la risbermê,
d’où pn les arrachera enfuite :, 11 au lieu de les y laifièr à demeure
oii Veut s’en fervir â une autre fin. Il eft vrai que ce pré-
fervatif occafionnesa une'dépenfe qui ne fera peut-être pas médiocre
; niais peut-on la faire plus utilement? Il faut suffi avoir
grand foin de bien arrafer l’ouvrage toutes lès fois qu’on le
quittera, pour ne rien laiffer d’éminent qui donne prife à la
mér,& couvrir la maçonnerie avec des peaux de boeuf chargées
de groffes pierres -, on fe.fervira dans certains cas de clayes difpo-
fées en glacis du côté de la mer , & on les arrêtera du mieux
qu’il fera poffible.
S E C T I O N I I .
Où l ’on décrit le fo r t de revers & le fo r t blanc, conftruits anciennement
pour la défenfe du port de Dunkerque.
793. L ’efplanade de la citadelle étant la partie des environs
de Dunkerque qui méritoit le plus d’attention , à caufe de fon
voifinage du canal qui répondoit anciennement à la -foffe de
Mardick, dont les ennemis pouvoient fe prévaloir, & le feu de
la face du risban quiregardoit ce côté-là ne fuffifailt point pour
en impofer dans un fi grand éloignement, le roi ordonna, en
1689, que l’on fît un nouveau fort entre le précédent & la
citadelle. Comme le point effentiel étoit de lui donner une
forme qui le rendît capable de remplir plus d un objet a la fois ,
M. de Vauban n’en trouva point qui lui convînt mieux que de
le faire à queue d’h ironde, afin que fes branches donnaffeilt
lieu à deux batteries chacune de huit pièces, la première pour
prendre des revers fur l’efplanade précédente & eh balayer lef-
tran , la fécondé deftinée à remplir le même effet fur le côté
qui regardoit Nieuport; on ne réferva la tenaille quil avoit en
face que pour un feu de moufqueterie fervant a defendre la jet—
tée d’oueft, parce que fi l’on avoit difpofe fon parapet a recevoir
du canon, il auroit pu devenir contraire au risban & au
fort de bonne - efpérance. On jugera de la vraie pofition de
cette piece par rapport à la jettée adjacente & au château-gaillard
, en confidérant la troifieme figure de la planche X V , où
elle eft mieux orientée que fur le plan général.
794. Quant à la fécondé figure , on voit quelle repréfente
fi nettement ce fort que ce feroit vouloir prdre du tems que
de s’amufer à le décrire, puifqu’il ne faut que des yeux pour
en juger à l’aide du profil qui l’accompagne , où l’on voit que
le bâtiment avoit des logemens fouterrains voûtés à l’épreuve
de la bombe , diftribués ainfi que ceux du rez-de-chauffée ,
comme on en jugera ci-après en parlant du fort blanc. D ’ailleurs
nous avons déjà dit qu’en conflruifant cette piece on
s’étoit conformé pour la main-d’oeuvre à ce qui eft enfeigné dans
le devis précédent, c’eft pourquoi je ne m’y arrête point, de
crainte d’ennuyer par des détails trop répétés. J’ajouterai feulement
qu’on a frappé deux files de palplanehes tout autour de la
fondarion, l’une au pied (comme dans l’art. 77 7 ), lafeconde_à fix
oufept pieds delà première, & q u ’après avoir fait une risberme
eompofée de fafeinage piqueté & tuné, recouverte d’un grillage
dont les compartimens furent remplis de pierres bien ferrées &
pofées de champ comme à l’ordinaire, on a enfoncé autour du
bord des parties les plus faillantes de cette risberme une troifieme
file de palplanehes, pour mieux garantir le tout du courant des
marées, ce qui eft à mon gré une fort bonne méthode.
79 J. A l’égard de la figure quatrième , elle repréfente une
balife ou bouée, faite de merain & cerclée de fer, compofant une
maniéré de tonneau conique renverfé,creux, & bien étanche,
ayant pour axe une perche fervant à porter une banderole qui
indique aux navigateurs la pofition des bancs de fable , ou les
écueils dont ils doivent fe garantir en abordant un port où il s’en
rencontre, parce que ces balifes qui flottent fur l’eau répondent
à un cable ou une chaîne de fer attachée à une groffe pierre qui
les retient en place. Au refte cette figure, qui n’a point de rapport
au fujet préfent, n’a été placée ici que pour occuper un ef-
pace qui fe trouvoit vacant fur la planche qui vient de nous
fixer.
796. Les efforts qu’avoient fait les ennemis de la France en
1694 & i £>95 pour ruiner le port de Dunkerque, ( art. 46 &
47 ) ayant été rendu inutiles par la belle defenfe des' forts
vert & de bonne-efpérance, foutenus de d’artillerie du risban,
firent juger que les puiffaneés maritimes ne s’en tiendroient pas
là , & qu’elles n’épargneroient rien dans la fuite pour parvenir
à leur fin ; que par conféquent il falloit rendre l’accès de ce
port plus redoutable que jamais , fur-tout la partie du rivage
du côté de l’e ft, qui étoit la plus dénuée de protection, au lieu
Defcflption
des principales
parties de
de ce fort.
PI. XV.
Defcription
d'urne balife
ou bouée flo t-
tante. PI. xv.
fig- 4-
Raiforts qui
ont obligé de
confiruire le
fort blanc de
Dunkerque
dans la pofi-
■ tionoitiléioix.
Pl.XVI.fîg.
2 > 5 & 4.