PI. XIII SC
XIV.
Defcription
de la tour de
ce risban.
Defcription
des bâtiment
civils & ifùlï-
laires qui fer-
voient à la
garnifon.
PI. XIII.
i ) 6 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l iq u e L i v r e III.
curviligne T ayant 5 o toifes ,- étoit élevée de 46 pieds au deffus
du niveau de l’eftran, & percée de 18 embrafures, dirigées de
façon que 16 pièces de canon pouvoient battre le même vaif-
feau qui aurait paru fufpeft dans la rade. D ’autre part ce fort
défendoit les approches de la citadelle, découvrait l’eftran qui
va de-là à Mardik , celui qui regarde Nieuport & les avenues
du front de la place de ce côté-là, & l’on pouvoit, au befoin,
mettre en batterie dans ce fort jufqu’à 54 pièces de canon. A
l’égard de fon rempart, on voit qu’il étoit revêtu en dedans
comme en dehors , afin de ménager la place & de pouvoir y
appuyer les bâtimens deftinés à la. garnifon, qui avoit les mêmes
commodités que dans une bonne citadelle. On en jugera en
confidérant le plan relatif au profil exprimé fur la planche X IV
par les figures 3 & 4 , que l’on doit regarder comme n’en faifant
qu’une feule, dont nous avons interrompu la largeur fuppofée
de fix toifes.
77 j. Ce profil montre qu’au-deffous du rez-de-chauffée des
bâtimens il regnoit des fouterreins pour les tenir plus fecs, fer-
vant auffi d’entrepôts pour toutes fortes de chofes, & que fur le
rez-de-chauffée il y avoit un premier étage. La principale piece
de ces bâtimens étoit la tour G , comprenant la cave déftinée
à la garnifon ; au-deffus un magafin à poudre, de niveau à la
place d’armes ; au premier étage, une chapelle ; au fécond, un
magafin à bifcuit ; au troifieme, la place de l’horloge ; & dans
l’enclos de la toiture, une petite chambrepour le guetteur. Cette
toiture , faite en pavillon quarré , étoit élevée en pyramide
tronquée, au fommet de laquelle étoit une lanterne à fix pans,
fervant de fanal, de huit pieds de diamètre, & couronnée d’un
petit dôme couvert de plomb.
776. A côté de cette tour étoit le logement F du commandant
.contenant une cuifine,une falle à manger, des caves
au-deflbus , & au-deffus deux chambres & un cabinet, avec
un dégagement pour aller fur le rempart. De l’autre côté fe
trouvoit un logement H pour fix canoniers, un garde-magafin,
& la boulangerie ; le çorps-de-garde I répondant à la porte
d’entrée pratiquée fous le rempart de l’angle qui regardoit la
citadelle ; la cantine ou auberge K ; le logement L , haut& bas,
pour les officiers de la garnifon ; un hangard voûté M pour
mettre à couvert les armes des pièces d’artillerie, avec un petit
magafin auprès pour les akifices, & un au-deffus pour les munitions
légères ; enfuite un magafin au bois & au charbon N ,
C har. VIII. des Forts de Maçonnerie. i 37
des cazernes O , confiftant en douze chambres pour cent hommes,
avec une prifon I ; enfin trois grands efcaliers à deux
rampes Qpour monter fur le rempart, ayant auprès des latrines
P au-deffus des égouts; & dans l’angle qui regardoit la
citadelle étoit ménagé fous le rempart la porte marquée & ,
où l’on arrivoit de la place en paffant fous la voûte d’une des
rampes de l’efcalier correfpondant. Au furplus , il y avoit fous
la place d’armes deux grandes & magnifiques citernes, avecun
puits dans l’angle vis-à-vis le gouvernement.
777- Après Cette courte defcription, voici ce qu’on a pratiqué
pour l’établiffement de la risberme par où l’on a commencé
la conftruftion de risban, avant que de fonder l’enceinte,
qu’il importait fur toutes chofes de garantir des affouillemens
de la mer ; tous ces traveaux ont été éxécutés dans les tems de
fon abfence, fans batardeau, dans un endroit où elle montoit
d’environ 11 pieds au-deffus de l’eftran, aux vives eaux ordinaires.
Pour cela le travail n’a été embraffé que par petites parties
, comme on s’y eft pris en fondant les jettées de Cherbourg
( art. 753) , qu’il convient de lire pour plus d’intelligence;
Le fort ayant été tracé dans la pofition que M. de Vauban
avoit déterminée, l’on enfonça d’abord une première file de
palplanches R tout autour du pied extérieur V- de l’enceinte :
ces palplances avoient quatre pouces d’épaiffeur fur 6 pieds de
longueur ; leur tête, attachée à une ventriere de huit fur dix pouces
d’équariffage, étoit affleurée au niveau de l’eftran. A douze
pieds de celle-ci,l’on en battit une fécondé file formant un ennéa-
gone , puis une troifieme parallèle à la précédente , pofée à
la même diftance que la fécondé l’étoit de la première , mais
l’une & l’autreun peu plus baffes, pour répondre au talud que
devoit avoir la risberme , dont ces palplanches affuroient la fo-
lidité.
778. L ’efpace qui régnoit entre ces cloifons fut enfuite
crêufé fur la profondeur de deux pieds au-deflbus des ven-
trieres, pour y étendre un lit de terre glaife d’un pied d’épaiffeur
, bien conroyée & battue à la demoifelle, comme le montre
le profil de la risberme rapportée en grand fur la planche
X IV ; après ce lit on en pofa plufieurs autres de fafcines pi-
quetéés & clayonnées comme à l’ordinaire , dans lefquels on
enfonça des rangées de pilots T de fix pieds de longueur fur 7
pouces de groffeur, fervant à porter les traverfinesZ, encaftrées
Partie I I . Tome I I . S
. Etablijfe-
ment delà risberme
qui f u t
faite autour
de ce fort ,
avant que
d'entamer Ca
fondation•
Détail fu r
la conflruBion
de la meme rij-
berme.
PI. XIII
& XLV.