
D e l s div’fion
& du noin des
vents, par rap-
f o r t aux 4
points cardinaux.
I l fa u t s'attacher
à bien
étudier les
vents qui régnent
dans un
por t, pour diriger
en confé-
quence les travaux
quon
\ptftyfaire.
a A r c h i t e c t u r e H y d r a u l iq u e , L iv r e III.
notre fujet principal, fans pouvoir nous flatter de répandre plus
de jour fur cette matière que ne fo n t fait tant d’habiles physiciens.
Il nous fuffira de dire qu’il y en a de réguliers & d’irré-,
guliers ; que les premiers foufflent conftamment en certains
pays dans une étendue determinee, & que les féconds il ont
point de tems préfix qui nous foit bien connu ; on fait feulement
à l’égard des premiers , que les plus réguliers font peux
qui foufflent prefque en tout tems entre les deux tropiques
d’orient en occident, & les annuels qui pendant l’été vont du
nord vers l’équateur, & pendant 1 hiver du pôle auflral vers le
même équateur. Il eft allez vraifemblable que ces différens
fouffles proviennent du plus ou moins de dilatation que le.fo-
leil caufe à l’air. • . ■ 'V.
609. Peu de perfonnes ignorent que les quatre vents que 1 on
nomme cardinaux, font ceux du nord ou du feptentrion, du
midi ou du fu d ; le vent d ouejl ou d occident , le vent d orient
ou A'efl: qu’il y en a quatre autres collatéraux, dont le nom
eft compofé des deux entre lefquels chacun eft fitue, qui font
le nord-ejl, le nord-ouejl , le fud -e jl, le fud-ouejl. Huit autres
prennent leur dénomination des vents cardinaux & collateraux;
ainfi celui qui eft entre le nord & le nord-eft s’appelle
nord-nord-eft , & ceux qui fuivent, nord-nord-ouejl ,jud-fud-
e ( l, .fitd-fud-ouejl, efi-nord-eji , eft-fud-eft , oueft-nord-oueft
ouefl-fud-oueft. O11 en compte encorefeize, dont chacun prend
le nom d’un vent cardinal & d un collateral, ou dun collateral
& d’un cardinal, en y ajoutant ce mot quart, de forte cependant
qu’il commence par celui auprès duquel il eft, gç finit par
celui qui eft le plus éloigné; ainfi le vent le plus près du nord
tirant vers l’eft fe nomme nord-quart de nord-ejl, en commençant
à compter par le nord-ejl. On peut dire la même chofe
des autres. . ■
610. L’étude des vents & leur dénomination h etarit pas
moins néceffaires que la connoiffance des mouvemens de la
mer, on doit remarquer ceux qui régnent le plus ordinairement
dans les contrées où l’on veut travailler, quels font les
avantageux ou les contraires aux ports qu il s agit de former ou
de bonifier; il eft aufli très-utile d’en connoître la fituation, eu
égard à l’afpea du ciel, le défignant par fa latitude & longitude.
La plupart des marins la fixent par les rumbs de vent oit
ils fe perfuadent que la lune fe rencontre à l’heure de la pleine
mer des vives eaux. A in fi, félon eux, lorfque la mer fe trouve
C har. I. D u f l u x e t r e f l u x d e l a m e r . 23
haute dans les nouvelles & pleines lunes, par exemple, à 8
heures du matin, ils difent que la fituation de ce port eft à 8
heures ; & fi la lune en ce tems eft à l’oueft-nord-oueft , ils
nomment la pofition de ce port ou eft-nord-ou eft & eft-fud-eft.
Mais il eft bien plus naturel de s’attacher à fa vraie pofition; on
éviteroit par-là de confondre l’établiffement des marées avec
la fituation d’un lieu , puifqu’on peut fe tromper fur les airs
de vents qui ne répondent pas toujours, ainfi qu’on fe l’imagine;
aux paffages de la lune à fon méridien, mais aux cercles
horaires.
Je finis ce chapitre par la table dont j’ai fait mention ( art,
590). Elle comprend l’établiffement des ports, c’eft-à-dire,
de l’heure que la pleine mer y arrive le jour de la nouvelle’&
pleine lune , avec la hauteur où elle monte dans quelques-uns
des principaux. Ainfi l’on v o it, par le moyen de cette table ,
qu’à Oftende, par exemple., il eft pleine mer à douze heures-
une minute dans les conjonctions & oppofitions, & qu’à B o u logne
c’eft à dix heures & quarante-cinq minutes»