pour lui don-
\ner le tems de
s'affairer , avmt
que de rien
bâtir deffus.
Préparation
four difpofer
le foiîimet de
l ’enrochement
£ recevoir la
maçonnerie qui
en doit faire le
couronnement.
Attention
174 A rchitecture Hydraulique , L ivre III.
plir les vuides avec d’autres plus petites qu’on y introduira facilement
gu il faut avoir
.en conftruifant
la maçonnerie'
ffc-l# platA-for-
, continuant de la forte jufqu’à quatre pieds près du niveau
des mêmes eaux ; alors on laiffera repofer le tout pendant
un an, afin que l’agitation de la mer & le choc des vagues lui
faffent prendre fon plus grand affaiffement, & que pendant ce
tems les pierres puiffent s’arranger dans la pofition mutuelle qui
leur conviendra le mieux. Au fiirplus, il efl d une extreme importance
d’empêcher, par des ordonnances les plus rigoureufes,
qu’on ne vienne prendre des coquillages fur les taluds , parce
que les pêcheurs en fouillant ne manqueroient pas de les dé-
'grader, & de caufer des affaiffbmens inégaux, par confequent
des crevaffes dont les fuites ne pourroient être que fâcheufes ; ce
terme écoulé , l’on examinera l’ouvrage pour voir combien il
s’eiV affadie , afin de l’élever & de 1 arrafer a la meme hauteur
où on l’avoit terminé, c’eft-à-dire, à quatre pieds au-deffous de
la furface de l’eau. ' "
826. Pour entamer la maçonnerie dans un tems calme, on
commencera par faire une grande quantité de mortier compofé
de moitié fable & gros gravier avec autant de chaux vive & de
pozzolane, bien mélangés & conroyés enfemble , feme0de
quantité de petites pierres & cailloux gros à peu près comme
des noix,dont 011 formera des tas à portéede l’ouvrage, ou mieux
encore dans des batteaux plats ; on le laiffera fécher pendant
vingt-quatre heures, & lorfqu’il fera en état d être pioche, 1 on
en remplira des bennes,dont le fond doit être fait en foupape ou
clapet, afin de les vuider le plus près que l’on pourra du fom-
met de l’enrochement, pour que le mortier ne fe délayé pas
trop en traverfant l’eau. En s’y prenant de la forte on en fera un
lit fur toute l’étendue de fa furface pour pénétrer les vuides qui y
feront reftés, après quoi l’on y répandra le plus également qu’il
fera poffible d’autres cailloux plus gros que les précédens, que
l’on preffera de haut en bas avec une efpece de rabot plat pour
lés enfoncer dans le mortier. Onrépétera cette manoeuvre , c’eft-
a-dire, d’étendre alternativement un lit de mortier & un autre de
cailloutage, tant qu’on foit parvenu à un pied au-deffous des
mortes eaux, prenant garderie bien arrafer de niveau le dernier
lit qui doit recevoir la première affife de la maçonnerie.
827. Les paremens en feront faits avec de la pierre dure &
du plus fort échantillon, pofée en boutiffes & pannereffes avec
mortier de ciment,bien liées enfejnblè par des crampons & pattes
de fer fçgllés en plomb, comme il'eft enfeigné aux articles 341
C hap.X . des Fondations a pierres perdues. 174
& 342;le relie de l’épaiffeur fe remplit de maçonnerie ordinaire.
Lorsqu’on fera parvenu environ à trois ou quatre pieds au-
deffus des mortes eaux, on fera de chaque côté une retraite de
huit ou dix pieds de largeur pour tenir lieu de berme, comme
le montre la figure 1 delà planche X X IV ; on élevera deffus ,
par une continuation de bonne maçonnerie, le corps de la jet-
tée que l’on couronnera d’un pavé avec toute l’attention que le
mérite la conféquence de cet ouvrage. Je ne dis rien de l’élévation
qu’il faudra donner à la jettée au-deffus des termes, non
plus que de fon épaiffeur, qui doit dépendre de l’objet qu’on
le propofe, étant à préfumer qu’en dreffant le projet, on aura
fait toutes les obfervations convenables à fa confequence : j’ajouterai
feulement que le profil du mole repréfenté par la figure
précédente, efl dans le goût de celui qu’on a élevé au potr. de
Cette en Languedoc, qui peut fervir auffi à donner une idée de
ceux de Civita-Vecchia ( art. 6 51 ).
828. Siaulieu d’un fimple mole onvouloitfairefurl’enroche-
mentune enceinte pour la fermeture d’un port en y ménageant
des flancs & des batteries, il faudrait après avoir élevé & bien ar-
rafé de niveau le maffifcompofé de mortier de cailloux à dix-huit
pouces au-deffous des mortes eaux, établir pour les murs un
grillage compofé de longrines &.de traverfines ayant dix à douze
pouces d’équariffage, dont les compartimens doivent être tout
au plus de trente pouces en quarré & bien chevillés fur les entailles
dans l’attelier même où l’on aura confirait ce grillage, afin
qu’étant lancé à l’eau , l’on puiffe en le faifant flotter par parties
de huit ou dix toifes de longueur, le conduire pour être mis en
place dans les alignemens qui lui conviendront, où il fera aifé
de le fixer en le chargeant de pierres pour l’enclaver dans la maçonnerie.
En même tems , on en remplira les compartimens
avec du mortier de pozzolane, de terraffe de Hollande, ou de
- cendrée de Tournay, félon qu’on fera à portée d’avoir commodément
l’une de ces matières ; mais avant que d’en venir.là, il faut
obferver i° . d’éloigner le bord extérieur de ce grillage d’environ
15 pieds de celui de l’enrochement, pour le côté oui regarde
la mer, & de 12 feulement du côté du portJ lorfque ce
dernier fervira de bafe au revêtement intérieur du rempart, afin
d’avoir de part & d’autre des bermes d’une, largeur fuffifante
pour que la charge de la maçonnerie & le rempliffage de la
plate-forme qu’on élevera n’occafionnent pas de pouffée furies
taluds de l’enrochement. 20. De donner à ces grillages deux
me d?un mole
ou d'une jettée.
Méthode qu’i l
faut fuivre
pour élever fu r
un enrochement
l ’enceinte d’un
P ort , ou quel-
qu'autre ou-
yrage confidée
râblé.