
tapport de la
fvafe empêche
qu’ on ne puiffe
ouvrir les portes
d'une éclufe
quand elles
ont rejlè long-'
tems fermées.
Inconvénient
qui naît d’af-
feoir le radier
trop bas.
Défauts de
la formé de
SreJljJjui font
eaufe-. quelle
u £(l que d’un
médiocre ufax
i 8 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e HL
qu’en bien des endroits il s’amaffe deffus une fi grande quantité
de vafe pendant le tems du radoub d’un vaiffeau, qu’on ne
peut plus ouvrir les portes pour le faire fortir quand on veut, &
qu’on eft obligé d’attendre une marée qui permette d’enlever
cette vafe, ce qui caufe des retardemens fâcheux, dont les fuites
dans certains cas peuvent tirer à de grandes conféquences.
Aux formes où l’on a commis cette faute, on a eu fans doute
intention de ménager aux navires qu’on y feroit entrer, le plus
grand tirant d’eau qu’il feroit poflible, fans prévoir les accidens
qui en réfulteroient, parce qu’il n’y avoit gueré que l’expérience
qui pût les manifefter. Aujourd’hui quelle fournit des réglés
pour fe conduire en pareil cas , feroit-on excufable de les négliger
? Cependant^ s’il arrivoit qu’en voulant les fuivre, il ne
reftlt point affez de tirant d’eau pour les vaiffeaux du premier
rang, même en les déchargeant de leur lefte, il ne faudroit corifi-
truire la forme qu’on fe propofe que pour des vaiffeaux d un
rang inférieur, fans la rendre défeftueufe en voulant lui donner
une propriété dont elle ne peut être fufceptible, & faire dans
un autre port plus favorable ce que l’on n’aura pu exécuter con-
venablèment dans celui-ci.
Faute d’avoir penfé de la forte en conftruifànt anciennement
la forme de Bref!, on a établi fon radier trop bas, d’o ù iïs ’en
eftfuivi plufieurs inconvéniens que je vais rapporter, afin de
montrer combien il faut être circonfpect en projettant ces fortes-
d’ouvrages; c’eft de quoi l’on jugera en confidérant cette forme
dans fini état primitif , fans avoir égard à ce qu’on a pu y faire
depuis 1741.
- 887. Le principal défaut de cette forme,. & qui a donné fieu
aux autres, eft d avoir fa plate-forme à-peu-près an niveau de
la baffe mer des équinoxes ; il arrive de-là qu’elle eft inondée-
de la part des fources , des pluies, & de l’eau de la mer qui filtré;
par les portes dé l’éclufe, fans quelle puiffe s’évacuer dans les
tems même les plus favorables à l'écoulement. D e plus;, fon
radier fe trouvant'fupérieur à la-même plate-forme , on ne
parvient à l’entrètenir à fec qu’avec le fecours d’une machine
mue continuellement par plufieurs chevaux pendant tout le.
tems qu’iiu vaiffeau eft en radoub , ce qui caufe une grande
dépenfe qu’on eût évitée fi en conftruifànt eetté forme on avoit
fuivi la maxime rapportée à l’article 884. Il étoit d’autant plus
naturel de s’y conformer, qu’en élevant le bas delà plate-forme;
d’environ fix pouces au-deffus des baffes marées des mortes.
C h a p .X I I . D es E d i f i c e s d a n s l e s p o r t s d e m e r . 1 19
eaux, il fût encore refté plus de dix-fept pieds d’eau au-deflùs
du chantier ,-la mer montant ordinairement de vingt pieds dans
ce port.
Il arrive aufti très-fouvent que la partie inférieure des venteaux
n’étant point découverte dans le tems même des vives
eaux, on ne fauroit les ouvrir, faute de pouvoir enlever la
vafe qui leur fait obftacle. D ’autre part, l’eau qui refte fur le ra.
dier ne permettant point de garnir de frife les heurtoirs pour
rendre les portes étanches, il fe paffe quelquefois jufqu’àdéux
mois, fans qu’on puiffe exécuter les opérations relatives à la
forme. Comme les jours des marées les plus favorables font
employés à travailler à ces befoins , quelquefois on ne peut
enfuite y faire entrer un vaiffeau, parce que la mer ne fournit
plus affez de tirant d’eau : alors on eft obligé d’attendre encore
quinze jours l’arrivée d’une autre grande marée. Tous ces inconvéniens
font caufe que cette forme ne rempliffoit fon objet
avant 17.41 que fort imparfaitement ; niais je ne m’y arrête
pas davantage, 8c je reprends lafuite des maximes qui me relient à établir.
888. Il faut renfermer la capacité des formes dans.de juftes
bornes, eu égard à l ’eïpece de navires qu’on y introduira ; la
longueur la plus raifonnable qu’on puiffe donner à celles qu’on
deftine pour les vaiffeaux du premier rang, eft de cent quatre-
vingt-dix pieds, depuis le bord fupérieur du fond jufqu’à l’angle
du bufc de l’éclufe, 8c non pas deux cens quarante, comme l’on
a fait affez mal-à-propOs pour celle deBreft, ce qui a occaûonné
un furcroît de dépenfe, 8c de plus grands épuifemens.
A l’égard de la largeur des mêmes formes , comprîfe entre
les bords des ailes , il faut la régler fur celle qu’il conviendra
de donner à l’éclufe, parce qu’elle eft la même qu’aura la plateforme
, à quoi il faut ajouter l’efpace qu’occuperont les banquettes.
Par exemple,!! l’on donne quarante-huit pieds a leclufe
& que l’on faffe trois banquettes chacune de cinq pieds, elles
en occuperont enfemble trente, qui étant ajoutés à la largeur
de l’éclufe, donnent foixante-dix-huit pieds pour ce que l’on demande.
Le plus fûr moyen de bien conftater les projets de la
forte eft d’en conférer avec les maîtres conftructeurs de vaiffeaux,
qui ne manqueront pas de donner lieu à des-obfervations
qui pourraient échapper à des perfonnes moins inftruites de ce
qui convient le mieux. J’ai d’autant plus de raifon de penfer
exnfi, que j’avoue avoir beaucoup profité d’un mémoire que
Dimepfoni
qu'il -convient
de donner.aux
formes défit-
nées aux vaiffeaux
du premier
rang*