
PI. XXXV.
Fig. 4-
■ Quelles font
les propriétés
d ’un épi qui
forme ave'c lu
rive adjacente
un amie aigu
iç)4 A r c h it e c tu r e Hy d r a u l iq u e , L iv r e TV.
affez de force pour s’éloigner de l’épi malgré les obflacles qui
fe préfenteront, elle pourra alors fuivre une direction comme
FI à la vérité plutôt courbe que droite, & fe joindre au courant
libre. Ceci arrivera d’autant plus naturellement que le
fleuve fera plus profond au-deffous du fil O V que par-tout
ailleurs , par conféquent Ion lit fera difpofé en plan inclure de
la rive gauche vers la droite. Comme la furface du courant modifié
aura auffi un peu de pente dans ce fens, à caufe du retardement
de vîtelfe que lui cauferà le frottement le long de la
rive gauche , les eaux de cette partie defcendront néceffaire-
ment vers le courant libre, pour concourir avec lui lelon la
direaion qui réfultera de la combinaifon des forces oppolees.
Cela étant, nous fuppoferons que H1 exprime la force deleau
réfléchie félon FH , & que RI marque celle du courant libre;
ainfi h diagonale LI du parallélograme KLHI exprimera la
dire dion LP du fleuve qui ira rencontrer obliquement la rive
ST où il formera le firms M PX ; de-là il pourra par reflexion
être chaffé contre la rive gauche, où ileaufera un autrelinus
B Q Y , & retombera peut-être encore fur la première M , s n,
lui relie affez de force pour y être renvoyé.
On fent bien que le premier finus M PX fera plus grand
que les autres fuivans, parce que l’épi faifant gonfler les eaux
fupérieures , elles auront beaucoup de vîteffe en s échappant
par le paffaae DM, où elles formeront une chute, & par conle-
qusnt cauferont un affouillement dans le lit du fleuve en allant
corroder le pied de la rive oppofée. A u relie il pourroit bien
arriver que plufieurs caufes empêchaffent que les eaux ne le
combinent exaRement comme nous venons dé 1 expoler ; mais
il en réfultera toujours des effets à peu près pareils, & qui tour-
niront des connoiffances de théorie dont il convient dette
prévenu pour fe bien conduire dans la pratique. Il importe tort
de remarquer que pendant les crues , les eaux troubles renfermées
dans l’angle D C B y reliant dormantes , parce quelep i
les met à couvert de l’aRion du courant, s’y déchargeront de
leur limon cjui formera à la longue un attenffement propre
à fortifier l’épi. . . . ,
lo io . Quand l’épi forme avec.la rive adjacente un angle
aigu ACDopp ofé au courant, tous les filets d e a u , comme
E F , renfermés dans l’efpace A C D G , devraient réfléchir contre
la même rive en faifant chacun l’angle M FC egalà E F Y , &
de-là, par une fécondé réflexion M X retomber fur 1 autre
C h AP. I. DE LA NATURE DES FLEUVES. ï ç f
rive ST • mais cela n’arrive point ainfi, parce que d’autres filets
eb venant en droiture à la rencontre de M Q , avec bien plus
de force qu’il n’en relie aux premiers après les deux chocs pré-
eédens ils font rechaffés contre l’ép i, dont la fituation ne
permet plus à l’eau de defcendre vers le courant libre , comme
dans l’article 1009. Au contraire elle fera rejettée de D en C
dans l’angle D C X , o ù , après quelques tournoiemens , elle
reliera en repos, & formera un prifme triangulaire d’eau dormante,
borné extérieurement par la furface imaginaire X R Y D ,
qui tiendra lieu de celle d’un nouvel ép i, faifant avec la rive
AB un angle obtus AXD.
Comme dans la fucceffion des crues les eaux troubles dépo-
feront du limon fur la bafe X C D , il s’y formera un attériffe-
ment, lequel, au bout d’un certain tems, s’élèvera auffi haut
que les plus grandes crues, & occupera la place de l’eau dormante
, dont la limite X R Y D fera plutôt concave que droite ,
par le refoulement continuel quelleeffuiera.
Il fuit que fi le fleuve n’a que peu de vîteffe, les filets, comme
P Q , venant à rencontrer le prifme fluide, & 11e pouvant réfléchir
, à caufe qu'ils feront rechaffés par ceux qui les fuivent
immédiatement, l’eau fe gonflera le long.de 1 alignement X D ,
enfuite elle le fuivra en defcendant de X en D , pour concourir
avec le courant libre , qui fera rejette vers la rive droite,
comme dans l’article precedent.
Si au- contraire le fleuve a beaucoup de vîteffe, lé trouvant
arrêté par l’eau dormante, il réfléchira du plus au moins félon
la direaion Q N , avec une force que nous fuppoferons exprimée
par HI, tandis que celle du courant libre pourra l’être
par K l ; alors la diagonale LI du parallélogramme K H , marquera
la direction LZ du fleuve contre la rive S T , 3c après
l’avoir choquée réfléchira lèlon la direction Z AB.
1011. Si l’épi CD formoit avec la rive A C un angle d ro it,
toute l’eau qui coulera dans l’efpace A C D G , venant le rencontrer
félon des direRions- perpendiculaires, comme E F ,
devrait naturellement réfléchir fur elle-même , fans être déterminée
vers l’une ou l’autre des rives ; mais c’eft ce qu’elle
ne fait pas , ou du moins que très-faiblement, parce quelle
ell refoulée par celle qui vient à fit rencontre.. Alors s’élevant
au-deffus de fon niveau naturel, comme nous l’avons déjà
remarqué ci-devant, une partie de cette eau la plus voifine delà
tête D de l’épi, s’échappera, vers le courant libre, tandis que
oppofè au
courant.
PI. X X X V .
Kg- !•
Examen de-
P effet d’ un épi
ilevéper pendît
culairement
fur une rive.
PJ.XXX-VV
Fig.