
Defcriptim
t unt des plus
telles èclufes
delà fortification
de Met^y
pour former
des inonda*
lions.
PL xxxr.
Raifort qui
a engagé cP élever
le radier de
cette éclufe au
diffus du lit
de la viviers.
i j 4 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l iq u e , L i v r e III.
venables que les vannes dansjbien des cas,& que d’ailleurs cette
première feâion comprend des particularités dont il étoit bon de
donner connoiffance, je crois qu’elle 11e pourra que remplir utilement
fon objet.
013. Entre plufieurs belles éclufes qui font partie de la fortification
de M etz , celle qu’on voit développée fur la planche
X X X I , paffe pour la plus digne d’attention. En effet, je n’en ai
point vu de conftruites avec plus d’art & de folidité, & c’eft le
caraûere propre de tous les travaux de cette magnifique place.
Pour juger de l ’utilité de cette éclufe, on faura quelle eft précédée
d’une première qu’on nomme D é fe r a s , par où paffe la
riviere de Seille, en entrant dans les foffés de la ville ; ae forte
qu’elle fert de fécondé retenue à cette riviere pour fuppléer ait
défaut de la première qui caufe la grande inondation , afin
de l’affurer contre tout accident ; il y en a d’autant moins a
craindre,qu’on en a uféde même pour le fécond bras de la Seille
qui entre dans la ville , aufîi-bien que pour le troifieme qui va
fe jetter dans- la Mozelle.
Il étoit bien raifonnable de prendre autant de précautions pour
la fûreté d’une inondation qui s’étend à une lieue & demie de la
place, dont elle couvre plus de trois fronts collatéraux, comme
. on en a jugé par l’épreuve faite en l’année 173 3 ; on peut d’autant
plus compter fur cette inondation, qu’il ne ferait pas pof-
fible à l’ennemi de parvenir jamais à la faigner, étant bornee
par des collines qu’on entreprendrait en vain de creuferpour
cela , & c’eft tout ce que l’on peut defirer..
Cette éclufe eft divifée en quatre paifages, chacun de dix
pieds de largeur, formés par trois piles élevées de feize pieds att-
deffus du radier, lequel èftfupérieur de fix pieds au lit de la riviere
, le tout faifant enfemble vingt-deux pieds de hauteur, dont
il y en a vingt chargés d’eau quand 1 inondation eft complette.
914. La raifon qui a obligé d’élever' ainfi le radier, c’eft afin
de conferver en tout tems un point d’eau fixe aux moulins renfermés
dans.la ville r autrement on.l’aurait placé au niveau de
la riviere,comme on l’a fait âl’éclufe nommee LJefarets. Cependant
pour avoir au befoin la liberté de mettre le foffé de la place
à fe c , on a ménagé fous ehaque bajoyer un aqueduc ayant fon.
entrée en E , qui répond aux rigoles EF fermées pardeux vannes
que l’on manoeuvre de deffus les plate-formes des memes,
bajoyers. Au furplus, le relief qu’à le radier caufe un bpn effet
pour la folidité de l’éclufe, parce qu il fait que les piles ne fou—
C h a r . XIII. D e l ’u s a g e d é s e a u x a l a g u e r r e . 23 5
tiennent guere que la moitié de la pouffée de l’eau dont elles
feraient chargées, fielles ayoient toute la hauteur de la retenue,
comme à celle Defarets, qui eft femblable à celle-ci, ayant de
même quarante pieds de paffage. Les piles on t trente-fix pieds de
longueur, y compris leur avant & arriéré bec , & neuf pieds
d’épaiffeur avec double couliffe S , pour donner lieu à deux
rangs de poutrelles Q , R : on les loge à l’aide de cordes & de
mains de fer en maniéré de crampons attachés fur chacune de
leurs faces verticales & oppofées à dix-huit pouces des extrémités
; ces poutrelles , pofées de champ, font de bois de chêne
ayant douze fur neuf pouces d’équarriffage ; on les dépofe à
couvert dans un fouterrein à l’épreuve de la bombe , pour les
employer au befoin. Cette éclufe ayant été établie fur un bon
fo n d , on a été difpenfé de la piloter & même d’y faire un grillage
; mais comme il importoit extrêmement de bien garantir la
fondation de l’effet préjudiciable des eaux, qui auraient cher-h
ché à pénétrer par deffous lorfqu’elles font foutenues àleur plus
haute élévation , on en a alluré les bords par des files de pal-
planches M repréfentées aux figures 3 & 5 , & mieux encore
dans la première 8da fécondé fervantàdévelopper par un profil
& un bout de plan la risberme X Y que’ l’on a fait du côté de
la retenue des eaux.
915. Pour juger du foin avec lequel ce travail a été exécuté
vu fon importance, on faura, i° . que l’on a prolongé de fix
pieds la fondation au-delà du parement Z , formant le relief du
radier. t° . Que cette risberme a été appuyée contre les palplan-
ches M de fix fur douze pouces, enclavées entre deux ventrieres
K de huit à neuf, foutenues par des pilots L de même équarrif-
fage. 30. Que ces ventrieres font liées à des clefs ou traverfines
N de douze pieds de long qui croifent & encaftrent un cours
de longrines O , l’une & l’autre ayant encore huit à 9 pouces 3
enfin que toute cette charpente, bien enclavée dans la maçonnerie
, a été enfuite.couverte d’un plancher H de trois pouces,
retenu par un linteau G taillé en chamfrain.
A l’égard du bord extérieur D de la fondation, on voit que
fans y faire de risberme, on s’eft contenté d’augmenter de trois
pieds fon épaiffeur, fur une largeur de dix, pour enclaver les
clefs qui retiennent les ventrieres de la file de palplanches , recouvertes
, ainfi que les ventrieres, par un cours de madriers D.
Je paffe fous filence ce qui a été fuivi dans la conftruûion du
r.efte de l’ouvrage, né comprenant rien qui n’ait été enfeigné
G g ij •
PI. XXXI.
ConflruËion
de labermequi
garantit la fon•
dation de la
même éclufe du
côté de la retenue
des eaux.