
Ex“ ralt d’ une
lettre du
pere Sicar t
écrite du Caire.
qi11 prouve
encor: la rialifi
ale ce canul.
-M. Rollln,
dans fon hif-
toire ancienne,
eft <£ accord
avec les auteurs
précédé
ns. Entrait
» deux villes , HeroopoIis& Arfinoé, qui, félon Strabon,aété
m auffi nommée par quelques-uns Cleopatris. Or le même Stra-
»• b o n , en parlant de l’expédition que fit dans l’Arabie Ælius-
»3 Ga llus, le premier gouverneur de l’Egypte pour les Rosi
mains, dit que Gallus fit conllruire des vaifleaux à Cleopatris
» proche d’un ancien canal dérivé du Nil. Ailleurs il dit encore
» qu’Heroopolis étoit fur le Nil, & à l’extrémité de la mer Rouge.
>■ M. Delifle a pouffé fes recherches jufques dans les auteurs
» Arabes. Elmacin, liv. 1 , chap. 3 , dit que fous le caliphe
>• Om a r , vers l’an 63 5 de J. C. Amar fit faire un canal pour
» tranfporter des bleds d’Egypte en Arabie; apparemment il ne
» fit que renouveller l’ancien, dont la navigation pouvoit bien
» avoir été négligée dans la décadence de l’empire Romain ;
« mais en l’année 130 de l’hégire, ce qui revient à l’an 775 de
te J. C. Abugiafar-Almanzor, fécond caliphe des Abbaffides ,
33 fit boucher ce canal du côté de la mer. Si jamais on renouvel-
« loit cette jonâion , le monde changeroit de face; la Chine &
33 la F rance, par exemple, deviendraient voifines, & l’on plaints
droit la deftinée des fiecles barbares , où les Européens
s> étoient obligés de faire le tour de l’Afrique pour aller en Afie.
1073. Voici encore une nouvelle autorité fondée fur le témoignage
d’une lettre du pere Sicard, jéfuite, miffionnaire en
Egypte,firecommandable par l’exa&itude de fes obfervations,qui
font reçues de toute l’Europe avec plus de confiance qu’on rien a
jamais eu pour aucun voyageur. Dans cette lettre écrite du
Caire le 4 juin 1723 , Sc qu’on trouve dans le feptieme tome
des lettres édifiantes, le pere Sicard s’exprime de la forte.
•s Comme je n’étois pas éloigné de la bourgade Phacufa
>3 dans le Laloubie, je crus devoir aller fur les lieux, pour y vé-
» rifier moi-même ce que j’avois lu dans Strabon, au fujet de
»3 cette bourgade. J’y trouvai en effet quelques indices incon-
>s teftables de ce fameux canal, ouvrage de Sefojlris, continué
» par Darius & par Ptolomié Philadelphe : ce canal commen-
3» çoit au bourg Phacufa fur le Nil, & faifoit une avantageufe
33 communication des eaux de ce fleuye avec celles de la mer
•3 Rouge.
1074. Enfin je crois ne pouvoir mieux terminer toutes ces
autorités que par celle de M. Rollin, qui parle ainfi dans le premier
tome de fon hiftoire ancienne.
« Le canal qui faifoit la communicatiôn des deux mers, fça-
33 v o ir , de la mer Rouge & de la Méditerranée, doit trouver ici
C h a p . I V .d ë s C a n a u x e x é c u t é s p a r l e s A n c ie n s . 3 51
m fa place, & rieft pas un des moindres avantages queleNilpro-
33 curait à l’Egypte. C e canal commençoit allez près du Delta
3> vers la ville de Bubafte ; il avoit de largeur cent coudées
33 c’eft-à-dire vingt-cinq toifes, de forte que deuxbâtimens pou-
33 voient y paffer à l’aife; de profondeur autant qu’il en faut pour
„ porter les plus grands vaiffeaux, Sc de longueur plus de mille
33ftades, c’eft-à-dire plus de cinquante lieues. Ce canal étoit
«d’une grande utilité pour le commerce ; aujourd’hui il eft
33 prefque entièrement comblé, & à peine en refte-t-il quelque
» veftige.
1075. Quoique le génie dominant des Romains fut celui de
la guerre, & que le commerce ne les occupât que foiblement,
parce que toutes les nations qu’ils s’étoient rendu tributaires, le
faifoient au profit de leurs vainqueurs, qui jouiffoient par-la de
ce que le monde entier produifoit d’utile & d’agréable, ils ne
laifferent pas de faire exécuter une grande quantité de magnifiques
travaux pour le favorifer.Combien déports n’ont-ils pas
bonifiés fur toutes les côtes de leur empire , comme nous
l’avons dit, article 643 &fuiv ans ! d’autres par leurs magnifiques
ponts & chauffées n’avoient pas moins pour objet d’accroître
le commerce que de faciliter le paffage des armees & le
tranfport des munitions dé guerre. Non contens d avoir formé
de grands chemins pour la communication de toutes les parties
de leur vafte empire, ils riont pas négligé non plus de rendre
navigables la plupart des rivières & de les joindre par des can
a u x , pour que les villes & territoires voifins puffent répandre
leurs marchandifes & denrées dans les provinces ou elles
manquoient, même jufqu’à la mer, & de la mer en quelque
région que ce fut. Quelquefois auffi les généraux d’armée
failoient creufer des canaux pour les tranfports des fubfiftances,
ou pour fervir de barrière contre leyrs ennemis. B e r c e r , dans
ion Hiftoire des grands chemins de l'empire romain, rapporte
d’après les auteurs anciens , que les villes de Bologne, de
Modene & de Padoue ont percé à leurs dépens de magnifiques
canaux, & qu’il n’y avoit guere de bonnes villes des
deux côtés du Pô qui ne les euffent imitées. Mais cette navigation
devoit être bien imparfaite lorfqu’il fe trouvoit une grande
différence dans le niveau des riviereres qu’on vouloit joindre ;
car comment pouvoient-ils foutenir les eaux a la hauteur necef-
faire au paffage des bateaux, fans le fecours des eclufes, que
ies Romains ne connoiffoient pas. Auffi fçait-011 que c eft pour
de ce qidll dît
à cet egard.
Canatiic
confirm t s par
les Romains.