
Méthode qui
a été fitivie
pour fonder
les mêmes jet-
fées,fans faire
.de batardeaux
ni épuïjcmens.
PI. XL % i,
jSc
De quelle
manière on a
établi le majjîf
Ce fentiment parut d’autant plus folide, qu’en dirigeant les
jettees à l’oueft-nord-oueft , on tomboit précifément dans
l’ancien paffage, qui a été le plus long-tems ouvert & eftimé le
meilleur. A l’egard de l’intervalle qu’il devoir y avoir entre les
têtes des jettées, on jugea auffi qu’il falloit qu’il ne fut pas
moindre de 1 50 toifes, lelon que l’avoit réglé M. de Touros,
pour laiffer plus de liberté aux inondations de s’écouler. Il fut
dreffé. un procès-verbal de ces articles, figné de tous les membres
de 1 affemblee , lequel ayant été enfuite approuvé par la
c o u r , a fervi de réglé pour la conduite du travail qui s’eft fait
depuis ce tems.
761 • La Doure ayant à fon embouchure, aux endroits où l’on
devoit fonder les jettées pour la rétrécir, depuis 8 jufqu a 1 2
pieds de profondeur d’eau , dans le tems de la baffe mer des
vives eaux d’équinoxes , où elle remonte dé 11 pieds pour en
fournir autour de 24 de hauteur, on fent bien qu’il devoit encore
être moins queftion qu a Cherbourg de faire des batardeaux
pour faciliter ce travail ; c’eft pourquoi l’an a eu recours à une
méthode la plus fimple & la plus folide de toutes celles qu’on
pouvoit employer en pareil cas , comme on en va juger par la
defcription fuivante.
On a commencé , en profitant des baffes marées , par planter
des rangées de pilots pour former des travées parallèles les
unes aux autres, dont les intervalles furent déterminés à 5 pieds
de milieu en milieu , comme le montre la figure qûatrieme de
la planche X I , qui repréfente quelques-unes de ces travées
apperçues par leur extrémité ; & comme ces pilots étoient faits
avec des pins, on avoit grand foin de les employer verds ,
pour que leur raifine les confervât mieux dans l’eau. D ’autre
part la première figure montre la largeur d’une des mêmes travées
où les pilots foht plantés environ à 4 pieds de diftance de
milieu en milieu, & affemblés à une traverfine A B tenant heu
de chapeau , pofée à un pied au-deffus des baffes mers de vives
eaux ; c’eft pourquoi ces pilots ont été récépés relativement à
cette fujétion.
Pour lier ces travées enfemble, on les a croifées avec autant
de longrines CD que de files de pilots, formant un grillage
qui n’a été pofé qu’après qu’on a eu élevé le maffif que
voici.
762. A mefure que l’on avoit enfoncé les pilots d’un certain
nombre de travées, avec des fonnettes montées fur des gabar-
' C h AP. V IL DES JETTÉES ET DIGUES DE MAÇONNERIE. I27
res comme celle que nous avons rapporté dans l’article 206 ,
on rempîiffoit le vuide qu’ils laiffoient entre eux en y jettant
des pierres dures , point fujettes à fe diffoudre dans l’eau ; &
pour qu’elles ne compofaffent enfemble qu’un feul corps, on
avoit grand foin de les mêler avec d’autres plus petites ; de forte
que fur trois bateaux de pierres, il y en avoit un de gros gravier
ou cailloux qui garniffoient les vuides par le mouvement que
leur donnoit la mer, ce qui a été continué jufqu’à la hauteur
des baffes vives eaux, avec autant d’attention qu’il étoit poflible
d’en apporter, fur-tout pour bien difpofer les taluds quelles for-
moient naturellement en maniéré de risberme le long des faces
de chaque jettée, ces taluds ayant pour bafe le double de leur
hauteur ; le fommet fut couronné fur la largeur de 7 à 8 pieds
par de groffes pierres choifies, ferrées & pofées. de champ, &
les joints garnis de gros gravier.
Après avoir laiffé repofer allez long-tems cet enrochement"
pour que le battement de la mer contraignît de plus en plus les
pierres & le gravier à fe confolider, à quoi elle contribuoit encore
par les fables qu’elle dépofoit dans leurs interftices, on en,
a bien arrafé le fommet, pour le terminer par une affife de
gros libage d’un pied de hauteur, travaillé en mortier de ciment;
alors la maçonnerie fe trouvant élevée au niveau où dévoient
être pofées les traverfines A B , elles furent chevillées aux pilots
par des tenons à oreille de 4 pouces d’épaiffeur fur toute la
groffeur des pilots, arrafés à la hauteur de la bafe des longrines..
Ces oreilles étoient taillées alternativement d’un fens oppofé ;
c’eft-à-dire que celle du premier pilot fé trouvant à gauche, celle
du fécond étoit à droite, ainfi de fuite , comme la première figure
le montre, de même que les faillies A & B des traverfines
qui excédoient d’un pied les longrines de face E.
763. L ’intervalle que les traverfines laiffoient entr’elles ayant
été rempli de bonne maçonnerie , toujours en mortier de
ciment, on a pofé autant de cours de longrines que de files de
pilots , encaftrés réciproquement par des entailles de 2 pouces
de profondeur , & attachés avec des chevilles ébarbées à tête
refoulée, ainfi qu’on le pratique à la conftruûion du radier des
éclufes ; après quoi l’on a rempli de maçonnerie leur intervalle
, que l’on a continué d’élever de deux pieds au-deffus de
l’arrafement des longrines , en laiffant de chaque côté du parement
une. retraite ou berme de 4 pieds, compofée des plus,
fortes pierres mifes. alternativement en carreaux & boulines,.,
des fondement'
faits à pierres
perdues pour
les jettées de
Bayonne.
PI. XX. fig. -i
&.4*
Maniéré de?
lier enfmbie-
les travées qpi>
entrent dans
la fondation>
des jettées,.