dimenfions des
fafcinages
pour la conf-
truâion des
épis.
"Réglé gène*
raie a obferver
pour déterminer
l'épaiffeur
des épis fur la
profondeur de
Veau oit ils
doivent être
établis.
306 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l iq u e , L i v r e IV.
épis ont environ 11 pieds de longueur Air ; o pouces de tour ,
mefurées près de la tête, qui doit être coupee droite, leurs
brins d’un bois de fix à fept ans de coupe, bien ferres & lies
par trois hares ; la première éloignée d’un pied de leur tête ; la
fécondé de trois pieds ; & la troifiefliè de 6 , afin qu il refte au
moins quatre pieds de queue qui ne foit point liée. Les piquets
ont environ cinq pieds de longueur , & fix à fept pouces de
pourtour au gros bout : ils doivent être ronds , bien- affiles ,
& les plus droits qu’on pourra les avoir.
Les clayons îo ïiz de longues perches de charme ^de hetre,
ou de quelqu’autre bols flexible & bien liant, quon entrelace
autour des piquets fur environ 6 à 7' pouces de hauteur.
Ils fervent à contenir les fafcines, & à foutenir le-gravier dont
on charge chaque couche ; les plus longs font les meilleurs.
il fuffit qu ils aient deux pouces de tour pour être dune force
convenable & facile à employer, parce que quand ils font plus
gros on ne peut les faire cfoirer aifément autour des piquets , a
moins' que de les efpscér davantage ; ce qui eft contraire a la
foliditéde l’ouvrage.
Gomme nous nous fendrons fouvent du terme ne tu n e, on
faüra qu’il défigne un couchis de fafcïnës, traverie de pluliems
rangées de piquets & de clayons , le tout charge dun lit dé
gros gravier de fix à fept pouces de hauteur. .
lo i s . Je fuppofe qu après avoir fait des amas de fafcines ,
clayons, piquets & gravier, il eft queftion de conftruire un epi
le long d’une riv e , & qu avant que d’entamer 1 ouvrage on
s’eft pourvu d’un homme entendu dans la maniéré de poler les
fafcines. Alors le tems des plus baffes eaux étant arrive, on
commencera à fonder la profondeur qui regiie fur toute la longueur
de l’épi qu’on veut établir, ce qui fervira a régler a peu
près la largeur de fa fondation , qui doit être au moins dune
fois & demie fa hauteur; c’eft-à-dire que s il fe trouve vingt
pieds de profondeur d’eau , on en donnera trente de largeur a
la fondation. On ne doitguere s’écarter de cette réglé quand
on veut faire un ouvrage folide, excepté à la tete d une îfle ou
il faut avancer davantage à l’eau , pour donner plus de force a
l’épi ou quand on veut barrer le bras d’un fleuve ; auquel cas
on donne le double de la hauteur & quelquefois plus, pour
proportionner la force de l’ouvrage au poids & au choc tîe
l’eau : ou encore quand le rivage fe trouve efcarpe & prefque
à plomb. Au refte, on ne péchera point en donnant beaucoup
C h A P .II.D E LA CONSTRUC. DES EP IS DE FASCINAGE. 3 0 7
de largeur à cette fondation, parce que les retraites d’un pied
cru’on fait à chaque tune, emportent confidérablement de cette
enaiffeur I & il arriveroit, fi on en donnoit moins qu’il n’en faut,
que quand l’épi feroit parvenu à fon couronnement, il fe trouverait
prefque réduit à rien. D ’ailleurs les incidens qui fur-
viennent quelquefois par les débordemens qui obligent à faire
de nouvelles fondations fur les anciennes , doivent engager à
prendre cette précaution pour pouvoir ménager une retraite
fur ces dernieres , comme je le dirai dans la fuite. Anfi c’eft en .
prévoyant toutes ces difficultés qu’on doit fe régler.
1026. La longueur & lalargeur étant déterminées, auffi bien Conjiruaio*
que l’alignement qu’on veut donner à l’épi, on travaillera à
fon enracinement qui en eft comme la culée ; il confifte en un nvc txpojie A
certain nombre de tunes que l’on confirait à fa naiffance, c’eft-
à-dire à l’endroit où il doit commencer à entrer dans l’eau, & ' |
qu’on pouffe de biais dans les terres, jufqu’à une diftance proportionnée
au poids de l’é p i, à fa longueur & à la rapidité de
l’eàu; obfervant de le commencer toujours dans la partie fiipé-
rieure , comme le montre la fig. 1 7 , où l’on fuppofe que
l’eau coule de I vers F. Auffi cet enracinement doit-il fé faire en
I & fe pouffer dans les terres de I en K , formant avec la rive
IE un angle d’environ quarante-cinq degrés, afin qu’il refte |!: XXXVII.'
affez de terrein KE pour empêcher que l’eau ne l’attaque. Je lg' 17'
fuppofe au furplus que ce même terrein a été trouvé bon , &
qu’il n’eft queftion que de garantir la partie AD .
Pour faire cet enracinement, on commencera par déblayer
les terres fur toute la longueurIK & lalargeur L K , excavées
auffi bas que la tranfpiration des eaux le permettra ; on aura
foin de les mettre de cô té , pour être employées à couvrir l’épi
quand il fera dans fa perfeâipn.
Si l’épi qu’on doit conftruire fe trouve dans une fituation à
fatiguer beaucoup, comme il arrive lorfqu’il reçoit la chuté
d’un courant, ou qu’il fert à barrer un bras confidérable, il
faut lui donner jufqu’à douze toifes, s’il fe peut, de longueur
d’enracinement; mais s’il n’eft déftiné qu’à garantir le bord d’un F,S-s& *7»
fleuve, & qu’il n’aitpas beaucoup à fouffrir de fonimpreffion, il
fuffit de l’enraciner de fix à fept toifes. En cela le terrein fur lequel
on travaille doit fervir de guide : c’eft à celui qui eft chargé
de l’ouvrage, de juger fainement de ce qu’il convient d’augmenter
ou diminuer de Tencaiffemènt ( à proportion de la violence
des eaux à combattre), ainfi que de la longueur & de la