infill te être
évacuées.
Conditions
ne'cejfaires
pour cela.
Maxime fu r
la pojition
qu il fau t
donner aux
f i j f f s des
places mari-
tintes Jîtuéef-
ftir l'Océan,
Maxime fu r
la pojition des
ftatardeaux <§»
des éclufes
qui fervent à
•la dêfenjç des
/»/«•
i 6 i A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e ,, L i v r e IIT.
Pour fortifier une place capable de la défenfe précédenteJ
il faut qu elle fe rencontre dans une pofition fufceptible de deux
conditions effentielles ; la première , quelle foit traverfée par
une riviere, ou au méfiis qu’il y en ait une à portée de-là, d’où
l’on puiffe amener les eaux par un canal ; la fécondé , que le
fond des foffés fe trouve fupérieur à celui de cette riviere du
côté d’a v a l, afin qu’en la retenant par une éclufe placée à fon
entrée dans la v ille , l’eau vers la fortie venant à s’évacuer entièrement,
facilite la décharge de celle des folles quand on voudra
les mettre à fec. 11 eft â obferver que l’on n’exige par cette
fécondé condition que ce qui fe trouve affez ordinairement,
ou que l’on ne puiffe faire naître en appropriant le cours de la
riviere à la fin qu’on fe propofe.
961. Si la place qu’on veut fortifier étoit fur le bord de
l’Océan, ou vers l’embouchure d’une riviere dont’ le flux &
reflux foffent fort fenfibles, il faudroit régler la profondeur des
foffés fur le niveau des baffes marées au tems des quadratures,
pour que les eaux de quelque part qu’elles viennent puiffent
s’écouler, & faire une canette à laquelle on donnera un peu
de pente en defeendant vers la mer, afin d’avoir la facilité, en
profitant des hautes & baffes marées , de maintenir à fec ou
d’inonder les foffés quand on voudra , pour les défendre relativement
aux difpofitions des contremines qu’on fera en cas de
fiége; bien entendu que l’on conftruira des batardeaux, avec
leurs éclufes, aux endroits les plus convenables pour l’entrée
&r la fortie des eaux.
962. Soit qu’on fe ferve de la mer ou des rivières , à deffein
de défendre les foffés, il faut beaucoup d’art & de circonfpec-
tion pour placer avantageufement les batardeaux & les éclufes,
enforte que ces dernières ne foient jamais en prife au canon de
l’ennemi, & qu’elles produifent des courans capables de détruire
fes travaux ; on y parviendra, en fe ménageant dans les
mêmes foffés de grands réfervoirs d’eau , à portée des fronts
de ceux qu’on aura laiffé à fec , afin de pouvoir, quand il en
fera tems, fubmerger l’affiégeant par les cataractes qu’on ouvrira
fubitement.
Ayant long-tems médité lur ce qu’on pouvoir exécuter de
mieux en pareil cas, il m’a paru qu’il y avoit encore beaucoup
à ajouter à cette maniéré de défendre les places, pour la réduire
à des réglés dont l’exécution fera tirer des eaux le meilleur
parti qu’il eft poffible, par une fuite d’opérations qui en ren-
C h a p .X I I Ï . d e l’Us a g e d é s e a u x a l a GUERRE. 2.63
droient la prife d’une difficulté fans exemple , fi elles étoient
«défendues comme je l’entends : c’eft de quoi l’on va juger.
963. J’en fuppofe une dont les foffés naturellement à fec font
traverfés , ainfi que la ville -, par une riviere ou un canal : que
la fortification eft c-orqpofée d’une fimple enceinte défendue
par des contregardes ou baftions détaches,des tenailles placées
dans les courtines, des demi-lunes ayant des réduits, une con-
trefearpe revêtue de maçonnerie; le tout enveloppé d’un chemin
couvert. Je dis que fi en -conftruifant cette place, qui n’a
rien que d’ordinaire, au terme ou l’on a multiplié les fortifications
dans ces derniers tems, on a eu égard à toutes les difpofitions
qu’on peut faire pour le jeu des mines &: des eaux, elle
fera capable de la défenfe fuivante.
964. En commençant par le chemin couvert, je puis affurer,'
fondé fur de bonnes expériences, que fi l’on a feulement dix
jours devant foi avant l’ouverture de la tranchée, pour faire
foüs les capitales , des chaînes de fourneaux de mines , dif-
pofés d’une maniéré qui n’a rien de commun avec ce que l’on
pratique ordinairement, l’affiégeant fera un tems confidérable
pour parvenir à fe loger fer le chemin couvert, parce que ces
fourneaux pourront bouleverfer par trois reprifes differentes le
terrein que l’ennemi occupera , fans pouvoir éluder l’effet des
mêmes fourneaux que fon mineur chercherait en vain.à éventer.
Je fuppofe auffi que les fappes feront continuellement en bute
-â un feu rafant de canon & de bombes tirées à ricochet, partant
de certains petits ouvrages conftruits au pied du glacis,
& fur lefquels les batteries de l’affiégeant ne fauroient avoir
prife. Je laiffe à penfer la difficulté de parcourir un terrein auffi
meurtrier & la terreur qu’il inlpirera à l’ennemi ; cependant
comme après bien du monde & du tems perdu, je le fuppofe
logé ferle chemin couvert, c’eft ici où l ’on pourra plus qu’ail-
leurs lui faire efluyer de nouvelles^difgraces, en détruifant fes
batteries par l’effet d’autres mines qui chafferont dans la place
fon canon au pouvoir de l’affiégé; ce qui peut s’exécuter plu-
fieurs fois , ainfi que nous l’avons fait affez heureufement avec
du canon de 24 à l’école d’artillerie de la Fere, dans les années
1715 & 1739.
Le grand point eft d’empêcher que le mineur affiégeant ns
parvienne à renver&r dans le foffé le revêtement de la con-
trefearpe : c ’eft ce qu’il nepourra faire que fort tard fi les contre-
mines du chemin couvert font bien entendues, car il rien faut
Ce(l moins
la multiplicité
des ouvragé*
qui peut contribuer
à unè
longue défera
f e > que le boa
emploi - que
F on peut faire
des mines &
des eaux.
PI. XXXIVi
Idée de et
que l ’ on peut
exécuter de la
pa rt des mines
& de l'artillerie
pour la dé*
fenfe d'une
..contrescarpe