Manière de
maintenir au
fond de l eau
les mâts prov
i f onnels
qu’on veut
conferver.
PI. XXX.
Fig.»««.
23 2 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l iq u e , L i v r e IÏI.
d’une petite éclufe de cinq pieds de largeur dont les ailes ont
neuf toifes de lon g , afin de pouvoir leur donner beaucoup
d evafement du côté de l’entrée pour faciliter celle des mâts
qu’on y amené, en les faifant flotter fur la riviere &les canaux.
Les, deux autres folles , placées à peu près fur le prolongement
des précédentes , n’ont chacune que deux cens toifes de
longueur ; elles fe joignent d’un côté feulement par une contiguïté
en portion de cercle , qui a fait donner le nom de fer à
cheval au terrein quelles embraffent par leur contour ; airifi
elles n’ont enfemble que deux entrées fermées auffi par de petites
éclufes. .
Comme la riviere, de même que les canaux y affluans , participe
en cet endroit du flux & reflux de la mer, on voit qu’on
a la liberté de retenir ou d’évacuer l’eau des quatre foffes
moyennant les éclufes précédentes.
9 1 1 . Pour maintenir toujours les mâts plongés dans l’eau &
ne pas leur laiffer la liberté de flotter, pn a fondé de diftance
en diftance, fur la largeur A B C D de chacune des-foffes:, au-
deffous de leur lit B C , des murs EBCF qui les traverfent à
30 pieds d’intervalle les uns des autres. Ces murs ont 7 pieds de
hauteur fur fixd’épaiffeur, & fervent à enclaver par le bas une
piecé de bois GH nommée corps mon, de cinquante-fix pieds
de long fur quinze pouces d’équarriffage , laquelle eft em-
braffée de chaque côté par cinq montans K coëffés d’un chapeau
I , formant enfemble autant de chevalets I K K , fig. 6 ;
leur ufage eft d’affujettir les mâts L au fond de l’eau , à l’aide
de plufîeurs rangs de poutrelles M dont on les charge & qui
font elles-mêmes contraintes dry refter plongées moyennant
une piece de charpente N nommée clef, qui traverfe les deux
montans K de chaque chevalet, percés pour cet effet de
-mortoifes O . Je crois qu’en voilà allez pour qu’avec les fe-
cours des figures, on puiffe exécuter tout ce qui appartient a
ç es fortes de .foffes.
O
CH A P ITR E
C h a p . XIII. D e l ’u s a g e d e s e a u x a l a g u e r r e . 233
C H A P I T R E X I I I .
D e la maniéré de fa ire ufage du cours des eaux dans les opérations
de la guerre des Jieges de campagne.
9 I 2 . Q u aNd on lit l’hiftoire des guerres qu’ont effuyé les
^ •p a y s -b a s , on ne peut voir fins étonnement je merveilleux
ufage qu on y a fait des éclufes , & combien on peut
tirer de reflources du cours des eaux pour arrêter le progrès d’un
ennemi qui cherche à fe' prévaloir de fes avantages. Ce fujet
mérité toute 1 application, non feulementt des ingénieurs attachés
aux. fortifications , mais auffi des officiers lupérieurs qui
peuvent fe trouver chargés d’une opération importante. C ’eft
dans le deffein de le traiter avec méthode que je l’ai divifé en trois
feélions. La première, quifert dïntrodu&ion aux deux autres ,
comprend la defcriptkm de quelques éclufes propres à former
des inondations, appliquées enfuite àla défenfe dont Menin étoit
capable avant fa démolition ; la fécondé, l’art d’employer le
cours des eaux dans la guerre offenfive & défenfive, accompagné
d’un nombre d’exemples inftructifs fur ce qui s’eft paffé de
plus mémorable à leur occafion -, la troifieme contient des
maximes fur la meilleure façon de défendre les places par le
jeu des mines & des eaux.
S E C T I O N P R EMI E R E .
O ù l ’on décrit quelques éclufes propres à former des inondations ,
appliquées à la défenfe de M enin avant fa démolition.
Ne voulant rien laiffer à defirer de tout ce qui peut donner
une parfaite intelligence de ce chapitre, je vais commencer par
décrire quelques édufes propres à caufer de grandes inondations;
il eft vrai que j’en ai déjà fait mention dans l’article 544’,
en parlant de l’éclufe de la citadelle de Valenciennes, qu’on fe-
roit bien d’examiner de nouveau; mais comme celles dont il va
être queftion fe ferment avec des poutrelles, qui font plus con-
Portie I I . Tome I I . G g
U tilité de Se
chapitre pour
les ingénieurs
& les ojjîcisrJ
généraux.