
I l convient
•defaire en per»
(ion de cercle,
les faces des
avant 6* ar-
rierc-becs , &
de. pratiquer
des murs d’ è-
vafement aux
extrémités des,
fo n ts .
Pi. LVIf.
444 Architecture Hydraulique , Livre IV.
zéro. N ’en étant plus queftiott pour les arches fuivantes , celle»'
qui feront de vingt toiles auront leurs piles de vingt pieds d’é--
paiffeur: ainfi des'autres.-
Pour les arches furbaiffées du tiers qui n’auroient auffi qu’en-
viron fix pieds de hauteur de piédroit, il convient de donner à
l’épaiffeur de leur pile le cinquième de leur diamètre, plus deux
pieds jufqua huit toifes d’ouverture , & de diminuer enfuite
ees deux pieds à raifon de trois pouces par toile d’augmentation,
comme on vient de l’expliquer; enforte que pour douze
toifes trois pieds, les piles doivent avoir quinze pieds d’épaïf-
feu r , comme celles du pont royal.
A l’égard des culées, leur epaifleur eft aifée à déterminer,,
dès que l’on a une fois celle de la première pile qui leur répond,,
puifqu’il ne s’agit que d ÿ ajouter lefixiemedelamême épaiffeur;
e’eft-à-dire, par exemple, que fi celle de cette pile étoit de huit
pieds , il faudroit y ajouter un pied quatre pouces , afin d’avoir
neuf pieds quatre pouces pour l’épaiffeur de la culée..
1 1 70. Les piles qui ont pour biffe un rectangle, ne font guere
d’ufage que pour les ponts fitués fur de petites rivières : encore
vaut-il mieux leur faire des avant & arriere-becs ; mais au
lieu de faire leur bafe triangulaire comme au pont roya l, il faut
les former par deux portions de cercle AB & B C (figure 2 .)
ayant pour rayon l’épaiffeur A C de la pile , & pour centre les
points extrêmes A , C de fes flancs, comme an l’a fait au pont
de Compiegne ; ce qui a été imité à tous les autres que l’on a
conftruits depuis, parce que l’eau s’y écoule mieux, & caufe
moins de cataraûes & d’affouillemens,
Lorfque les culées tiennent à des quais, il faut les faire fur le
même alignement r pour ne point rétrécir fans néceffité le lit
delà riviere ; c’eft pourquoi l’on auroit pu au pont royalfe dif-
penfer de l’avant-corps d’un pied de faillie N P Q (figure 3 ).
Au refte, fi l’on avoit à foutenirde part& d’autre des culées les
(erres d’un grand chemin, on y ajouteroit des murs d’ëpaule-
ment que l ’on accompagneroit d’autres murs en ailes , évafés
fiir un angle d’environ trente degrés d’ouverture, obfervant
d’en terminer le defliis englacis pour fuivrele talud des même»
terres.
On fait auffi des évalémens au bout des ponts pour donner
plus d’aifance à leur abord ; alors il convient que ces évafe-
mens foient fur des trompes ou panaches qui partent du milieu
des premières arches, en les évafànt fur un angle de quarante-
C hAT. XI. DES PONTS DE MAÇONNERIE. 445
éiiïq degrés, comme on a fait au pont ro y a l, où ces trompes_ pi. liX,
font marquées au plan ( figure 4 ) par A C , & au profil ( figure
3) par A IC AN ; les parapets CD , qui accompagnent ces deux
figures, repréfentent ceux des quais adjacents ; au refte cette
trompe fe trouve auffi exprimée par les mêmes lettres dans la
première figure.
1 1 7 1 . Pour déterminer l’épaiffeur des arches à leur c le f, on Maniéré de
la fait égale à la vingt-quatrieme partie du diamètre de celles déterminer l’i-
qui font en plein ceintre; lorfqu’ellesfont furbaiffées, on donne Pa‘J[‘ur dcs
à cette epailleur la douzième partie du rayon qui alervi à tracer leur grondeur,
le grand arc ou l’arc fupérieur , & l’on ajoute un pied au total; ?“*
cette épaiffeur fera fuffifante, que la pierre foit dure ou tendre : p0a„“s/oit kola.
derniere eft à la vérité moins forte & fembleroit exiger plus rifmtai ou m-
d’épaiffeur, mais auffi elle pefe moins à peu près dans le même ciim'
rapport.
Ces épaiffeürs font déterminées de même pour les voût ’ s de
pierre de taille qu’on fait aux têtes , & on eft allez dans 1’ ^age
de donner plus de longueur à leurs vouffoirs , en les fe ant
arriver en prolongement de coupe jufques fous le cordon,
comme on l’a pratiqué au pont ro y a l, pour fortifier un peu
les têtes , & marquer extérieurement plus de folidité par une
épaiffeur qui n’eft qu’apparente. Au refte, on remplit les reins
des voûtes en maçonnerie jufqua la hauteur du deffous de la
forme du pavé.
On diftribue les arches en nombre impair, pour qu’il s’en
trouve une dans le milieu du courant, & non pas une pile, qui
formeroit un écueil dangereux pour le paffage des bateaux,dans
un endroit où les rivières ont ordinairement le plus de rapidité.
Lorfque les berges des rivières font fuffifamment élevées , il
convient de faire toutesles arches égales & de même élévation ,
puifque l’eau doit y palier à la même hauteur & parallèlement.
Pour lors le rez de-ciiauffée du pont doit être de niveau , & l’on
fait écouler l’eau des pluies, foit par des gargouilles faillantes
placées fur chaque pile, foit avec des caniveaux de pierre répondant
aux têtes du pont, où ils arrivent en pente au milieu des
arches,
Ces ponts de niveau font les plus Commodes pour le paffage
des voitures & pour celui de l’eau ; cependant on eft le
plus fouvent obligé de faire l’arche du milieu plus élevée que les
autres pour faciliter le paffage des bateaux, fur-tout quand ils
font chargés de fourages qui leur donnent ordinairement beau