
dations defii-
nées h la défenfe
des places.
PI. XXXII.
Seconde inon*
dation qui
avoit encore
dieu à Menin,
De quelle maniéré
on pou-
voit faire circuler
Veau autour
de la meme
place.
238 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
éclufes. 30. Qu’il y avoit un pont à deux arches T . 40. Des batardeaux
de maçonnerie aux endroits N ,L ,K ,Z ,P ,G . 50. Que dans
le foffé du front qui regarde le nord, naturellement à fec à caufe
de l’élévation du terrein, il fe trouvoit un autre foffé ou canal
LM N , allez profond pour y faire paffer une partie des eaux de
la riviere.
Cela pofé, l’on voit qu’en fermant la première éclufe A , auffi
bien que celle des batardeaux L K , la riviere formoit la grande
inondation foutenue par la chauffée d’Halvin C , & par la digue
B qui la féparoit du foffé de la place , bornée d’ailleurs de
droite & de gauche par les coteaux voifins : ce qui s’entend af-
fez pour 11’avoir pas befoin d’en dire davantage. On obfervera
feulement que l’entrée des eaux dans la ville étoit couverte par
la piece I , comme cela fe pratique ordinairement, & que cette
entrée , deimême que les forties, fe fermoient pendant la nuit
avec une grille tenant lieu de porte d’eau , pour la fûreté de la
place, telle qu’on en voit une devéloppée fur la planche X X I ,
relative à l’article 264 du premier volume.
9 2 2. Pour former lafeconde inondation, qui ne pouvoir avoir
lieu qu’avant la précédente , on fermoit l’éclufe F de même
que l’extérieure H , & on laiffoit ouverte les deux autres A &
D, Alors la riviere forcée de paffer par le foffé D V T X , fe dé-
bordoit for la prairie qui regarde l’eft, parce quelle étoit retenue
par les batardeaux G , le bout de la digue Z B & l’éclufe H , fans
que les eaux puffent fe répandre dans la baffe L is, dont la rive
droite avoit été élevée exprès pour les foutenir. Ainfi tant que
l’éclufe F refont fermée, la riviere ne pouvoit foivre fon cours
naturel dans fa partie d’aval qu’en ouvrant l’éclufe H. O11 pou-
yoit encore inonder le terrein où coule le ruiffeau de Guelves,
qui fe déchargeoit par le rameau Y Q dans le foffé de la place ;
pour cela il fuffifoit de fermer une petite éclufe Q placée dans
le'chemin couvert.
923, A l’égard du cours des eaux dans le foffé de la double
couronrje, pour concourir à fa défenfe en y donnant des chaf-
fe s , on yoit que fermant l’éclufe A afin de foutenir la riviere du
côté d’amont, il fuffifoit d’ouvrir celle du batardeau L qui rem-
pliffoit le foffé LM N , que l’on pouvoit enfoite mettre à fec en
la refermant St en ouvrantles autres des batardeaux N & P pour
laiffer aux eaux la liberté de paffer dans la partie d’aval R de la
Lis', afin de recommencer la même manoeuvre. On obfervera
qu’on pouvoit de même groffir ou évacuer l’eau du foffé K Z ,
C h ap. XIII. D e l ’u s a g e d e s e a u x a l a g u e r r e . 239
à l’aide des éclufes ménagées dans les batardeaux K & Z , par
conféquentla faire circuler autour de l’enceinte. J’ajouterai que
pour bien entendre la méchanique de foutes ces petites éclufes,
il feroit bon de reüre le chapitre relatif à l’article 565.
Il réfulte de cette expofé, que les inondations précédentes
mettant à couvert les deux fronts de la place qui regardoient
l’eft & l’ou e ft, M. de Yauban fe crut difpenfé d’y conftruire
des ouvrages extérieurs, & ne s’attacha qu’à bien fortifier les
autres, principalement le côté du nord, parce que le terrein o f frait
à l’ennemi plus de facilité qu’ailleurs pour la conduite des
attaques ; c’eft pourquoi fon deffein étoit de le rendre encore
plus refpeftable, en propofant d’y faire l’ouvrage à corne que l’on
voit ponéfué, dont les deuxdemi-baffions font marqués Aa,Bb.
S E C T I O N I I .
Comprenant l ’art défaire ufage des eaux dans la guerre offenjive
& défenfve, accompagné d un nombre d exemples mémorables
où l ’on s’en ejl ferv i avec fuccès..
924. Si l’on remonte à l’ancien efprit de la fortification, qui
étoit de mettre un petit nombre d’hommes en état de foutenir
pendant long - tems les efforts des plus puiffantes armées , .on
fentira tout l’avantage que l’on peut tirer du bon emploi des
eaux pour la défenfe d’une contrefcarpe ; mais il faut que les
pieces qui doivent la protéger foient difpofées en Conféquence,
afin que les communications avec le corps de la place , auffi
bien que le jeu des éclufes, ne puiffent jamais être interrompus,
& qu’il y ait de part & d’autre un concert réciproque. Comme
cette maxime en: inconteftable , n’a-t-on pas lieu d’être forpris
qu’aucun des auteurs qui ont écrit for la fortification, n’ait mis
nulle différence dans la maniéré de fortifier les dehors des places
'qui auraient des rivieres à leur difpofition, pour en inonder
les foliés, d’avec celles qui les ayant toujours à fe c , exigent un
autre lÿftême de défenfe, relatif à la nature du terrein & aux
manoeuvres d’une garnifon vigoureufe l
925. On convient que pour devenir bon architeâe, il faut
voyager en Italie, afin de s’y former le goût for les précieux
relies des monumens antiques ; de même on ne peut avoir des
idées fupérieures fur la fortification & la traiter convenablement
à toutes les coffibinaifons de défenfe dont elle peut être fufcep-
I l faut fofd>
tifier lesplaces'
de guerre relativement
à la
nature du terrein.
On tire
j e u de connoif-
fances fur ce
fujet, des auteurs
qui otit
écrit fur la fortification.
Avantage
que Von peut
tirer de l'examen
des places
fortes de
l'Europe,pour.