
Au tr e observation
Jur la
mqniere depo-
fer les fafcines
du corps de
l'épi , pour le
ftndre folide.
31 2' ÀR.CHITECTÜR.E HYDRAULIQUE , LIVRE IV,
quel la tête des fafcines FF doit appuyer en faifant parement ^
après quoi on piquete, on clayonne & l’on charge de gravier
toute la tune, obfervant de bien ferrer les fafcines & de n y
1 ailler aucun jo u r , ce qui eft de la dernier? importance pour la
folidité de l’épi. . A r r ^
ConjlruAlon
'des 'tuv.es de
recouvrement,
& avec quelle
précaution
Vouvrage doit
être conduit.
fis. ao & 12.
1033. Je viens de dire qu’il falloit tourner la tete LA, des
premières fafcines BB du côté du terrein; j’ajoute que cela ne
doit avoir lieu que dans l’enracinement, car quand on eft une
fois à l’eau, comme à l’endroit Q , on pofe ces fafcines different*
ment & on ne les recouvre point. Il faut d’abord tourner leur
tête du côté de l’eau , & la queue du côté du rivage, fur lequel
elle porte de trois ou quatre pieds , &Ies autres fafcines fe couchent
enfuite comme celles de l'enracinement. La raifpn de cette
différence vient de ce que le fond de l’enracinement étant de
niveau, il faut par confequent que le devant & le derrière des
tunes qui les recouvrent le foient auffi I c’eft pourquoi on redouble
à contre-fens les premières fafcines , pour rendre les
deux paremens de même hauteur ; au lieu que dans le corps de
l’épi, le rivage contre lequel les fafcines appuient, a toujours
quelque talud qui fupplée au redoublement que l’on fait auypre-
mieres. Si cependant il arrivait quelle dernere d e l’epi s enfonçât
trop on .y remédierait aufli-tôt par des couffinets r ( ng,
18 ) qui ne font autre chofe que des fafcines pofées en travers
fous la queue des premières de la tune : de même fi le devant
de l’épi baiffoit trop , on doubleroit les fafcines du parement.
Il faut avoir attention de choifir pour les deux premiers rangs
de clayonnage qu’on fera du côté du parement, les plus gros
& les plus longs piquets , & les meilleurs clayons, de meme
que les fafcines-dont les brins feront les plus gros j& les mieux
conditionnés, parce que c’eft fur le parement que 1 eau tait Ion
plus grand effort ; alors cette tune aura environ dix-huit pouces
d’épaiffeur, favoir, onze de la part des fafcines, §£ fept de celle
du gravier. . .
1034. Cette première tune doit, comme je 1 ai déjà dit, luivi e
immédiatement la fondation, & avancer à proportion ; fur quoi
il eft à remarquer qu’auffi-tôt quelle entrera de quinze a dix-
huit pieds dans l’eau, il en faut commencer une féconde , tic
la pouffer depuis le commencement de l’enracinement julqu au
fécond clayon de la fondation, À compter depuis ton extrémité,
de forte quelle foit toute recouverte, excepte les queues des
fafcines qui ne font point piquées , & l’intervalle des deux pre5
t * ■ . . .
C H A F . IL DE LA CONSTUCTION DES ÉPIS DE FASCINAGE.313
‘iniers clayons, ce qui doit s’obferver dans to rt le cours de la
fondation. •
N ’ayant encore conduit l’épi qu a quelques toifes dans l’eau,
voyons maintenant ce qu’il faut faire pour le pouffer plus avant,
& le terminer heureufement. Comme on ne peut trop apporter
■ de précaution dans la conduite de cet ouvrage, particuliere-
;ment quand l’eau eft rapide & profonde, on remarquera qu’il
■ eft quelquefois dangereux de le pouffer -trop v ite, & qu’il ne
l’eft pas moins de ne le pas pouffer affez promptement, ces
•deux extrémités étant également fujettes à des fuites fâcheufes.
-Le pouffant trop vite, c’eft-à-dire , en avançant trop de fuite
dans l’eau fans lierlafondation avec des tunes qui prennent dans
l’enracinement, il eft à craindre que quelques crues d’eau-ou fa
■ feule rapidité n’emporte l’ouvrage, comme cela eft arrivé plusieurs
fois. Ne le pouffant pas affez, en travaillant trop fur ce qui
■ eft déjà fait, fon poids qui s’augmente de plus en plus fait enfoncer
l’épi & perdre la fondation de vue : alors on eft obligé
■ d’en recommencer une nouvelle fur le bord de l’enracinement ;
mais ces fécondés fondationsne font jamaisLonne liaifon,lai£-
fant dés chambres au travers defquelles l’eau gagne le derrière
d e l’épi, & occafionne quelquefois fa ruine.
Pour prendre donc un jufte milieu, il faut, après .que la cou-
■ che de fondation a été faite fur toute la longueur ,de l'enracinement
, & qu’elle entre de quinze â dix-huit pieds dans l’eau ,
travailler aufli-tôt à la première tune , la pofer comme dans
■ les,figures 20 & 22, où je fuppofe que la fondation eft arrivée
■ en R R , depuis le commencement de l’enracinement L L , juf-
qu’au clayon PP, qui eft le fécond pris à l’extrémité de la fondation
R R , en laiffant le premier clayon Q Q à découvert,
-afin que la couche de fondation qu’on pouffera dans la fuite au-
delà de R R , puiffe être exécutée comme il a été dit ci-deffus ;
•j’entends sue la fafcine fupérieure recouvre O O & aboutiffe au
-clayon PP,
■ 1035. Au-deffus de cette première tune on en fait.une fe-
■ conde en commençant toujours en L ; mais on ne la pouffera
que jufqu’en O , laiffant une retraite de deux ou trois toifes de
-P en O ; on pourra même en faire encore une troifieme au-
deffus des deux précédentes, comme de L en N , avec une fem-
■ blable retraite O N , s’il fe trouve affezde hauteur dans l’enracine-
•ment. Le tout bien confolidé, on pouffera de nouvelles cqu-
Partie I I , Tomi I I . R r
PI.
XXXVlll ;
fig. 20 & 22.
Quelles font
les retraites
qu’i l faut la i f
fer pour lier
parfaitement
les parties et
l ’ouvrage»