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JZtaèlijJemirt
de lacharpente
pour fermer
les arches du
même pont
avec des pou-
trelles.
Tig. & 4*
Les piles & les arches ayant été élevées à la hauteur convenable
, on a continué d’élever auffi les avant-becs jufqu’à leur
cordon qui fe trouve de fix pieds au-deffous de celui du parapet
du pont, parce qu’au lieu de terminer le fommet de ces avant-
becs par un chaperon, on y a fait une plate-forme Y accompagnée
d’un parapet Z , comme celui du pont. On a coupé ce
dernier parapet vis-à-vis chaque avant-bec , pour un efcalier X
fervant à defcendre fur leur plate-forme , afin de manoeuvrer
commodément les poutrelles dont les arches peuvent être fermées
comme on en va juger.
1180. Sur les bords des plate-formes de deux avant-becs ,
comme Y , on a pofé une poutre T appliquée contre la face de
de chaque arche, ferrée à les extrémités par deux poteaux A 3 ,
enclavés par moitié de leur épaiffeur dans les flancs des pilesjcette
poutre fert d’appui â un trojfieme poteau R plus fort que les pré-
cédens, élevé au milieu de la largeur de l’arche fur une fabliere
Q encaftréeavec les traverfines,fervant auffi de femelle aux liens
ou contrefiches O , pour arcbouter ce poteau contre la pouffée
de l’eau. A u furplus, le fommet du même poteau eft coëffé d’un
oeillet de fer à quatre branches pour s’ajufter avec un tirant S ,
paffant à travers la clef de cette arche & retenu derrière, comme
le deffein le montre.
O n obfervera que ce poteau a deux feuillures dans la face
d’amont, lefquelles affleurent celles que forme la faillie des deux
autres poteaux A 3 , pour appuyer les extrémités des poutrelles
V ; on les place les unes fur les autres ( article 9 17 ) moyennant
les deux pattes Æ , dont chacune eft armée ; pour cela la
poutre T a fur la face extérieure deux taffeaux A D à droite & à
gauche du poteau R , fervant à porter deux planches affleurées
avec la poutre T pour fervir de pont ; par ce m oyen les éclufiers
ont la facilité de palier d’une plate-forme à l’autre des avant-
becs , & de faire leur manoeuvre. Si on examine bien lerappôrt
qu’ont entr’elles les lettres femblables dont les figures font accompagnées
, elles ne bifferont rien à defirer pour la parfaite
intelligence de ce pont.
On voit que quand les arches d’un pont ne font point d’une
largeur extraordinaire, on peut à l’aide des poutrelles faire gonfler
les eaux d’une rivieré, & rendre navigable, dans le tems des
féchereffes, un trajet qui ne le feroit pas, par conféquent favo-
rifer la ville répondant à ce pont, ou au moins arrofer des prairies
fi la riviere en étoit bordée, comme cela arrive le plus fou-
vent. CH A P ITR E
C H A P I T R E X I I .
D e s moyens de fondes dans ten u, fur pilotis , les ponts ér
autres ouvrages -, fans être obligé de faire des batardeaux } ni
des épuifemens.
T 1 ors que le terrein efl: allez folide pour n’avoir pas befoin
d’être piloté, on peut quelquefois épargner les batardeaux 8c
les épuifemens, en fe fervant de grands caiffons, comme M. La-
belye l’a pratiqué au pont de Veftminfter, commencé en 1738
( art. 86z ) ; mais fi le fond eft douteux,,ou qu’il puiffe être dégradé
, ce moyen ne peut plus convenir.
Les pilots que l’on bat fur l’étendue des fondemens dont le
terrein n’eft pas affez ferme , en affûrent pour lors la foliditéj
mais comme leur confervation exige qu’ils foient couverts des
plus baffes eaux, ainfi que les plate-formes qu’on pofe ordinairement
deffus, anfe trouve obligé de faire des batardeaux & des
épuifemens.
Indépendamment de la grande dépenfe qu’exigent communément
la conftruflion des batardeaux & les épuifemens, il y a de
la difficulté de trouver quelquefois les bois convenables & un
fond propre à afleoir la glaife de façon à pouvoir empêcher les
grandes tranfpirations ; ce qui joint au rétréciffement inévitable
du lit des rivières, aux crues d’eau, & autres incidents qu’on ne
peut prévoir , fait quelquefois perdre tout le fruit du travail d’une
campagne : il faut faire de nouvelles tentatives l’année fuivante,
dont le fuccès, s’il n’eft encore incertain, eft toujours au moins
fort difpendieux, & retarde beaucoup l’ouvrage.
Ou voit dès lors tout l’avantage que l’on tireroit d’une méthode
qui, en procurant la facilité d’établir les fondations avec
la même folidité fur: des pilots battus au refus du mouton
couverts des plus baffes eaux, pourroit épargner la dépenfe Sç
les inconvéniens dont on vient de parler , fans en fubftituer
d’autres qui pufient leur être comparés ; ç’eft là le but qu’on fe
propofe dansce chapitre, dans lequel on va appliquer cettemé-
thode à la cpnftruftion de la pile d’un pont.
1181. Un affemblage'èn forme de grillage A ( figure 1 ) , fans
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