
Explication
de ce qui appartient
aux
verroux fer-
vant à lier en-
femble les
deux volées.
PL LIV
& LV,fîg, f 9
i l & j$.
Maniéré
Couvrir 6f de
fermer les
mêmes
43 2 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l iq u e , L iv r e IV.
plus paffagere, ce qui eft une grande incommodité pour le commerce
, par le détour qu’elles font obligées de prendre.
- Pour limiter le mouvement du pont de Cherbourg, afin que
les culées ne renverfent point la tablette des bajoyers, on a
armé les extrémités E & P ( fig. 7 ) des codifies , d’un talon
de fer fcellé dans la maçonnerie de maniéré qu’il 11e puifle
être ébranlé, quelque violent que foit le choc dès culées ; de
même pour que les volées s’arrêtent en les joignant, on a attaché
des pattes fur les côtés Q & R qui débordent de trois ou
quatre pouces la jonûion des volées, afin que les ayant fermées
elles fe trouvent dans le jufte allignement qui leur convient
pour faire ufage des verroux qui les retiennent de la maniéré
fuivante.
1157. Il eft tems de pafler à l’explication des ferrures de ce
pont, en commençant par celles des verroux qui fervent à lier
fes deux volées, dont une des extrémités fe trouve exprimée fort
en grand par les figures 1 2 & 13 , qui en marquent le profil &
le plan : ce que l’on reconnoîtra en confidérant que A défigne
les bouts oppofés des maîtreffes gîtes affemblées avec les deux
volées B ; C le plancher du pont ; D les deux poteaux de garde-
fous répondant aux mêmes côtés, dont les mortoifes L font
pour recevoir les tenons des chaffe-roues exprimés dans le plan,
ainfi que leurs trois bandes de fer E incruftées de leur épaiffeur
dans le bois, la première fur le milieu de la faeë ,- & les deux
autres fur les côtés, comme on en peut juger par la figure 9 ,
où H marque le pied d’un poteau, & G celui d’un des chaffe-
roues.
Ces verroux défignés ici par F ont environ fix pieds & demi
de longueur, & dix-huit fur trente-fix lignes de groffeur; ils font
retenus par quatre crampons G à pattes, attachés avec des clous
a v is , obfervant que les deux près de la jonction ont des branches
qui traverfent l’épailfeur des volées B , au-delfous defquelles
elles font rivées, afin que ces verroux foient arrêtés de maniéré
à ne pouvoir être dérangés de leur place. Le bout H de chacun
eft coudé, & forme une patte propre à recevoir les coups de
malle qu’on y applique pour les tirer lorfqu’il s’agit d’ouvrir ou
de fermer le pont, par la mécanique que voici.
1158. Près du poteau K D il y a une chappe à patte I attachée
fur le pont avec la même précaution que les précédentes.
Cette chappe ouverte par le haut eft percée de deux yeux fer.
vant
CHAP. X. DE LA CONSTRUC. DES PONTS TOURNANS. 43 3
vant de palier aux tourillons d’une tige de fer K , coudée en bas
en maniéré de fourche à deux branches , terminée par le haut
en forme de palette ronde, pour recevoir une fiche à vis PL ,
dont l’écrou f , g , eft pratiqué dans l’épailfeur d’une plaque de
fer attachée fur une des faces du chalferoue, contre lequel s’applique
cette tige quand les deux parties du pont font réunies.
Son objet eft d’empêcher que les verroux F étant en place ,
perfonne ne puifle les tirer que celui qui eft chargé de la manoeuvre
du pont ; pour cela la tête de la vis eft enveloppée
d’une chappe de fer cilindrique N , foudée à; la palette de cette
tige. I ;
Le pont étant donc dans la fituation qu’on le fuppofe ic i,
voulant en féparer les parties, on fe fert de la clef M qu’on ajufte
avec la tête P de la vis pour là faire tourner,tant quelle foit fortie
de fon écrou, fans pouvoir fe féparer de la boëte N , parce
qu’elle s’y trouve enclavée par un anneau & un collet. Après
quoi l’on abat fur le verrou HL la tige K accompagnée de
la boîte N ; alors ce verrou fe tire en frappant de la malle fur
la patte H , parce que le talon O , qui fe trouvoit arrêté par la
tige K , a la liberté de pafler au travers de l’échancrure que laiflè
la partie fourchue ; ainfi les verroux étant tirés jufqu’en-deçà
de la jonftion des volées, les deux parties du pont ont la liberté
de fe féparer. Pour le fermer on frappe de nouveau fur
la patte H d’un fens contraire au précédent, jufqu’au moment
qu’elle a joint le premier crampon H , enfuite on leve la tige
K qui étoit couchée, & on la fixe verticalement contre la face
du chafferoue adjacent, moyennant la vis P L ; dans cette pofi-
tion le pied de la tige maintient le talon O , par conféquent les
verroux font dans une fituation à ne pouvoir être dérangés.
1159. Nous avons dit (article 1 1 5 4 ) , que chaque moitié du
pont étoit foutenue par quatre fupports ou ferres , dont deux
comme Y (figure 5 & 10) répondoient au-deffous des extrémités
de la première traverfe D , quand elle fe trouvoit d’alignement
avec la tablette des bajoyers de l’éclufe , & les deux
autres au bout des culées F; mais pour 11e les point confondre
avec les précédentes, qui font différentes, nous expliquerons
d’abord les premières, dont une eft repréfentée en face , de
profil, & en plan par les trois figures marquées 6.
Il s’agit premièrement d’une tige compofée de trois pièces de
‘fe r , dont deux, figurées comme AF , font attachées fur une fç-
Paftie II. Tome II, I il
verroux , re-
fervé feu lement
à celui
qui efl chargé
de la manoeuvre
du pont.
Explication
des ferres ou
fiipports qui
foutiennent
chaque moitié
du pont au-
deffus des b.i-
joyers de l ’éclufe.