
PI. XLI ,
H- f ‘ '
Lorfque les
moulins placés
fu r des petites
rivières empêchent
quelles
ne foient navigables
, il
, fa u t y pour
éluder ces moulins
y les contourner
par an
canal de dérivation
accompagné
de fas
ffvec éelufes.
334 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L iv r e IV.
profil coupé à l’endroit CD du plan,où doit être logée la vanne,
dont on n’a marqué que la moitié O fufpendue à la cramilliere
P, répondant à un cric appliqué contre le chapeau Y des deux
grands montans, auxquels eft attachée la plate-forme Q oit fe
place l’çcïufier pour manoeuvrer. ■ -
Je paffe fous filençe ce qui appartient aux avant-radiers X ,
qu’il faut adoffer aux palplanches H I , qui terminent les extrémités
de la bufe ; ce travail devant être fait comme il eft expliqué
à l’article 322. Je fupprime aulfi nombre de détails que les
figures feront affez fentir, fi l’on en recherche les parties relativement
aux lettres femblables ; j’ajouterai feulement que la
bufe étant dans fa perfe&ion, on réparera la breche qu’on fup-
pofe avoir été faite àfon occafion, & que cette réparation doit
être exécutée avec beaucoup de foin, de même que tout ce que
nous venons de dire, afin que l’eau foutenue par la digue ne
puiffe pas la pénétrer, & n’ait point d’autre paffage que par la
bufe, dont la largeur fe trouve réduite à trois pieds & demi fur
cinq de hauteur, qui donnent djx-fept pieds & demi de fuper-
ficie.
• 1061. Pour continuer ce qui nous refte à dire au fujet des petites
rivières , on fera attention qu’il eft affez ordinaire de les
voir foutenues par des éçlufes à vannes, afin de donner liep a
des moulins qui empêchent alors ces rivieres d’être navigables,
au grand préjudice du pays , qui ne, peut en profiter pour le
tranfport de fes denrées dans les provinces voifines. Pour re-:
médier à cet inconvénient,il y a trois partis à prendre, félon ies
circonftances qui peuvent fe rencontrer ; le prpmir eft de fup-
primer ces moulins & d’en établir d’autres a vent, au cas que le
pays en foit fufceptible, & que la depenfe qu exigera ce changement,
jointe à celle qu’il faudra faire d’ailleurs pour approprier
cette riviere à la navigation, foit beaucoup inférieure aux bénéfices
qui en réfulteront.
Le fécond eft de voir fi en laiffant fubfifter les moulins , les
eaux de la même riyicre font affez abondantes pour fournir a
leur depenfe & à celle des celui'—s d un canal çreufe près de
là , ou feulement des branches de dérivation qui contourne-
roient chaque moulin, & même deux à la fois s ils font près 1 un
de l’autre, afin de les éluder moyennant un fas , pour que les
bateaux puiffent monter Çc defeendre les chûtes qui fe rencontreront.
Ç ’eft ainfi qu’on en a ufé fur plufieurs petites rivières du Lanr
C î ïa p . III. d e s E c l u s e s p r o p r e s a u x r i v iè r e s . 33 j
guedoc , par exemple à celle de Liz proche Montpellier , qui
tombe à deux lieues de cette ville dans le canal des étangs, qu’on
fait faire partie de celui de la jonflion des deux mersj Comme
dans cet intervalle la riviere s’eft trouvée barrée par une digue
qui donne lieu à une chûte de fix pieds,dé faire tourner un moulin
qu’on avoit intérêt de conferver, en même tems qu’on
vouloit la rendre navigable, on a fait près de ce moulin un
bout de canal en forme de croiffant, par lequel les bateaux paf-
fent d’un côté de la digue à l’autre, à l’aide des éelufes & d’un
fas, qui facilitent aux bateaux le moyen de paffer au port de
Cette.
1 o(r2. Si pour le troifieme cas il arivoit que les moulins fuf-
fent d’une trop grande conféquencepour permettre qu’ils fouf-
friffent la moindre diftraftion de leurs eaux, même en indem-
nifant les propriétaires du tort que la navigation projettée pour-
roit leur caufer, il faut alors avoir recours aux ponts-roulans,
pour faire monter & defeendre à fec les bateaux fur des plans
inclinés, aux endroits où il fe rencontrera des chûtes ; feul moyen
qu’avoient les anciens lorfqu’il s’agiffoit de faire paffer les. bateaux
d’un canal dans un autreplus élevé ou plus bas, comme le
pratiquent encore ajourd’hui les Chinois , qui;, malgré toute
rinduftrie qu’on leur attribue peut-être trop libéralement, ignorent
l’ufage des éelufes. Ce n’eft pas que ces ponts ne fervent encore
en Flandre & même en Hollande, mais feulement dans les
endroits où la navigation n’eft point affez Gonfidérable pour mér
riter la dépenfe des éelufes.
- Les figures 4 & 5 de la planche X L I I , repréfentent deux de
ces ponts,que l’on a nommés roulans, parce que pour foulager
le frottement, les bateaux gliffent fur des rôuleaux à tourillons
:1e premier marqué AB eft fitué à côté d’une grande roue
R faifant mouvoir les parties O , P , Q , d’un moulin à feier, &
qui peut aulfi faire monter ou defeendre le bateau L , par Le
mouvement que cette roue communique, quand on le v eu t, à
la machine S FGM , fervant à dérouler ou à filer la corde CKH
du treuil que foutient le chaifis DIE.
A l’égard de l’autre pont, où il paroît qu’un bateau M monte
de C en B , & un autre defeend de B en A , on voit que le
premier fe meut en faifant tourner les rouleaux, moyennant des
leviers L que l’on abat à l’aide des points d’appui N , des ca-
beftans G , I , & de quelques poulies de retour H. Lorfque ce
bateau eft parvenu au fommet du pont, deux hommes placés
1^
Lorfque vêtu
lahl rendre une : j j | M
petite riviere
navigable, oit m
n a point la-LU
bertè de diftraire
une partie
des eaux
qui font tour-*
ner les moulins
y on peut
à l ’endroit des
chutes faire
des ponts- rou*
lansé
P1.XLII,%
4&f.