
Vant i joindre être conftruites avec plus de foin que les autres, vu l’importan-
ùux monta■ ce ieur objet: c’eft pourquoi il convient de n’y employer que
m‘r’un‘rêfcr- de bonnes terres bien battues à la dame, lit par lit, fans aucun
voir propre à mélange de gravier ni de fable. On élevera cette digue de trois
à quatre pieds au - deffus de la furface des plus hautes eaux
qu’elle foutiendra, & on lui donnera vingt pieds d’épaiffeur
au fommet, obfervant que fon talud intérieur ait une fois &
demie fa hauteur, & l’extérieur une fois & un quart feulement.
On élevera, en même tems que les terres, un bon conroi de
glaife de fix pieds d’épaiffeur, dont la profondeur de l’enraci-
ment fera proportionnée à la hauteur des eaux, pour qu’elles
ne puiffent percer par deffus.
1 1 2.6. Lorfqu’une digue ne doit avoir que quinze à vingt
pieds de hauteur, & qu’on a de bonne terre à portée de l’ouvrage,
on peut en toute affurance fuivre la conftruûion précédente
; mais s’il falloit la faire beaucoup plus haute, il faudrait
alors, pour diminuer la prodigieufe largeur qu’on ferait obligé
de donner à la bafe, la rétrécir en foutenant les terres des deux
côtés de la digue par des revêtemens de maçonnerie, & fe contenter
de ne les élever qu’au tiers ou à la moitié de fa hauteur,
comme le montre le profil AC B de la digue DEF G , du réfervoir
Fig*, i Si 5. de S. Fariol, compris entre les montagnes K F & L G ( fig. 1
& 3 ) & donner aux terres qui compoferont le refte de l’élévation
, un talud proportionné aux précédens, comme aux ouvrages
de fortifications à demi revêtement. On peut aulïï, pour
plus de folidité, élever dans le milieu de l’épaiffeur de la digue,
un mur C M , de trois pieds d’épaiffeur, qui eft bien plus propre
à interrompre les tranfpirations que ne pourrait faire le
meilleur conroi; ce qui a été auffifuivi au même réfervoir, dont
la ligne HCI marque le fommet de la digue, & l’aqueduc A B ,
celui de la fortie des eaux ( article 1088 ). Il eft bon d’obferver
que la furface de ces trois murs a été recrépie du côté des eaux
d’un enduit de ciment d’un pouce d’épaiffeur, comme on le
pratique pour les chapes au-deffus' des voûtes des fouterreins,
afin d’empêcher que l’aâion de l’extrême hauteur d’eau de ce
réfervoir ne les pût jamais pénétrer.
fournir des
eaux à un canal.
Autre mante«
re deconfiruire
les digues , ù
l'imitation de
celles du réfervoir
de S. Fariol.
P t M I .
CH A PITR E
C H A P I T R E V I I I .
D e là conftruclion des fa s pour fa ciliter la navigation des rivières
& des canaux.
’a y a n t parlé des fas, dans l’article 1048 & les fuivans
que pour en donner une idée ,il convient d’entrer dans le détail
de ce qui appartient à leur conftruclion, qui demande beaucoup
de foin pour les rendre folides , de crainte qu’il ne leur
arrive le même accident qu’à celui dont nous avons fait mention,
article 1103.
1127. La première chofe qu’il faut confidérer avant que de
conftater le deffein d’un fas, eft de voir la capacité qu’il conviendra
lui donner par rapport au nombre de bateaux qu’on voudra
y faire paffer à la fois ; ce qui dépendra de l’abondance des eaux
dont on pourra difpofer, n’y ayant point de doute que les grands
fas n’occafionnent beaucoup plus de dépenfe d’eau, à proportion
, que les petits ; je veux dire, par exemple, qu’un fas qui
contiendra deux grands bateaux depenfera plus du double de
celui qui n’en contiendra qu’u n , comme il eft aifé de s’en convaincre
par le calcul : fans parler de la perte du tems que les
bateaux arrivés les premiers , mettront quelquefois à attendre
que le fas foit plein. Ainfi quand on fera dans le cas d’écono-
mifer les eaux tirées du point de partage, il n’y a point à héfiter
de régler la capacité de chaque fas fur celle d’un des plus forts
bateaux qui pourront naviger fur la riviere ou le canal dont
il fera queftion. Tel eft le fas qu’on voit fur la planche X L IV ,
dont les développemens font trop nettement détaillés pour
avoir befoin d’explication , d’autant mieux que nous les avons
encore rapportés fur les planches X L V & X L V I , qui repré-
fèntent en grandies parties qui entrent dans la compofition des
éclufes fuperieures & inférieures, dont nous allons donner le
devis, tel à-peu-près qu’il à été dreffé pour ceux du canal de
Picardie.
1 1 28. La longueur totale AB de l’emplacement des deux
éclufes & du fas, depuis la face des premiers contreforts, à l’entrée
EF de l’éclufe fupérieure , jufqu’à l’extrémité IR du faux
radier de la plus baffe éclufe, fera de quarante toifes.
Partie I I . Tome I I . E e e
Quand, le
point de partage
ne fournit
pas de l'eau en
abondance , il
faut régler, la
grandeur dis
fas fut celle
d'un des plus
forts bateaux
guipa fera par
le canal.
Dimenfoti
qu’on doit don,
ner aux fas 9
relativement à
lagrandeurdts