J î utre maniéré
de fou te
nir les culées
desponts tournons.
Pi. LUI ,
%• .4-
'"Defcrrption
■ d’un pont à
cramilliere à
l ’ufâge des canaux
de navigation.
PI. LIX ,
& ?■
43« A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L iv r e IV ,
le pont pour le faire tourner, il ne faut qu’ajufter verticalement
la clef avec le pignon, enfuite l’abattre jufqu’à l’horifontale;
alors la dent d’en haut abandonne le pont, parce" que celle d’en
bas qui ferroit le talon, prend par le deffcus le crochet C , leve
le fupport X & laiffe au.reifort la liberté d’agir.
J’ajouterai que l’on voit dans la figure 9 un bouton W , attache
a une des extrémités de chaque culée, où l’on amarre un
cable pour ouvrir le pont à l’aide d’un-cabeftan quand il (é rencontre
quelques obftacles qui l’empêchent d’être mu à-force de
bras, & qu à l’endroit de la jonftion des volées, ainfi qu’aux
bords des culées, on a attaché.avec des charnières une planche
en forme de clapet pour couvrir les fentes quife rencontrent en
ces endroits, & empêcher que les ordures n’y tombent.
1.161. Il y a encore une autre maniéré de foutenir les culées
des ponts plus fimple quelaprécédente,mais moins commode,
qui le trouve exécutée au Havre de Grâce : elle fe réduit à un
rouleau N pofé au travers de la largeur de la culée AB d’une
moitié du pont, tournant fur le pivot E de la crapaudine C D ,
fitué près du parement dubajoyer .CF, •& la bafoule porte fur
plufieurs roulettes I quife meuvent le long de la plaque Circulaire
K proche le rebord LM ; car lorfqu’on fouleve la culée avec
des leviers, & qu’on ôte les coins qui retenoient le rouleau, il
defcendde lui-même le long de l’inclinaifonNGqu’ona donnée
a la plate-forme. Voulant rejoindre les deux parties du pon t,
deux hommes font remonter ce rouleau jufqu a l’endroit où il
rencontre le deffous du même pont, enfuite fe fervant de pinces
qu on introduit dans les mortoifes du rouleau , on le force
de monter & de foulever la culée, tant qu’elle fe trouve de niveau
avec le rez-de-chauffée L O , & que les deux volées foient
bien jointes s alors on fixe le rouleau à l’aide des .coins-comme
auparavant.
u 6 z . Ayant voulu mettre à profit une partie de la planche
LIX quin’étoit point occupée, je l’ai remplie par les principales
pièces d un pont à cramilliere , tel qu’on en voit plufieurs à
Bruxelles fur le canal de navigation de cette ville à Anvers, qui
peut être appliqué en pareil cas, comme par exemple.à la place
du double pont-levis que l’on voit fur la planche LU , & dans
plufieurs autres qui n’appartiennent pas aux canaux, comme
pour fermer l’entrée d’un fort ou d’une citadelle, ayant vu le
même pont fervir à cet ufage ; car la méchanique n’en eft pas
nouvelle ; j’ignore feulement fi elle a été décrite, c’eft pourquoi
«elle ne fera point jçi hors de propos.
Quoique nous ne rapportions pas le plan de ce pont, on concevra
aifément par l’examen des figures 6 & 7, qu’il eft com-
pofé de trois maîtreffes gîtes L , chacune de trente pieds de longueur
, affemblées par une culée, une v o lé e , & des entretoifes,
& quil eft reccuvertfur la longueur D E , qui forme le tablier,
d’un plancher de neuf pieds de largeur 3 le refte D F qui fait la
bafcule venant fe loger quand le paffage eft ouvert fous un autre
plancher dormant quicouvre la cage AB de cettebafcule, ce
qui eft aifé à concevoir. Le pont joue fur les tourillons D , D
d’un elîieu de fer qui traveife toute fa largeur, & fe trouve enclavé
dans les murs qui forment les deux côtés de la cage parallèle
à la bafcule, plus légère que le tablier DE, qu’on leve &
baille moyennant la méchanique fui vante.
Il s’agit premièrement d’une cramilliere de fer G formant
une portion de cercle dentelée, qui a pour centre celui de l’ef-
fieu D , & pour rayon intérieur l’intervalle D G ; cette cramilliere
eft bien attachée aux endroits M fur une des maîtreiïes-gîtes
extrêmes moyennantlepied L & le lien N. Secondement il s’agit
d’un pignon F dont l ’elîieu, qui eftauffi celui-de la roue de fer E,
repofe fur les chevalets H & I , dont le premier eft fcellé dans
la maçonnerie de la face adjacente, & le fécond I eft folidement
attaché fur le plancher qui couvre la cage, ce que la -figure cinquième
faitvoirdiftinftement,&lafeptieme repréfenteles garde-
fous de fer IK,dont ce pont eft accompagné. Quantàlamaniere
de le lever, on voit que le pignon s’engrainant avec la cramilliere,
fi l’on appuie fur une des poignées FI pour faire tourner
la roue E de gauche à droite, le pignon fera defcendre la cramilliere
G , par conféquent la bafcule FD , tant que le tablier
D E approche de la verticale, ce qui arrivera quand le poteau
,K, fur la têteduquel gliffe la.cramilliere, rencontrera la branche
L qui lui fert de pied.
S E C T I O N I I .
D e s ponts de maçonnerie à quatre branches ou culées , propres
aux canaux de navigation.
M ’étant propofé de donner pour exemple ce qui a été exë-
xuté de plus digne d’attention dans l’architeâure hydraulique.