
acquérir des
idées fupérieu-
res fu r la fortification.
Toute de
~ eonnoitre . U
bon ufage
qu ’on pour oit
faire des eauX,
nombre de places
affligées fe
fo n t mal dé-
fendues.
Exemple tiré
4e Tournay ,
en 170.?.
Autres exemples
tirés du
440 A r c h it e c tu r e H y d r a u l iq u e , L iv r e III.
tïble .félon les lieux, qu’en parcourant les places fortes de TEu-
rqpe , pour étudier ce quelles ont de plus digne de remarque,
relativement à ce qui s’eû pâlie d’effentiel dans les ûeges qu’elles
orttTeffuyés : au lieu qu’on ne trouve dans les livres que des
réglés communes, qui ne font, à le bien prendre, qu’une répétition
de ce qui a cte dit par ceux qui en ont écrit les premiers.
Cependant la maniéré d’attaquer les places ayant fait depuis le
commencement de ce fiecle un progrès extraordinaire, tandis
que la défenfè paraît être reliée en arriéré, les chofes ne peuvent
rentrer dans leur ancien équilibre qu’en fortifiant en con-
féquence, fans multiplier les dehors au point de ne pouvoir les
îbutenir qu’avec des armées entières. La feule partie propre à
Ja défelife qui paraît avoir fait quelque progrès, ell celle qui fe
tire du mouyement des eaux ; cependant comme peu de per-
fonnes s’y appliquent , il ell arrivé plufieurs fois que faute de
s’être lait une étude de ce genre de défenfe, ceux mêmes qui en
dévoient être les premières mobiles, n’ont pas fu en faire ufage,
comme on l’a remarqué dans nombre de fieges , entr autres â
celui de Tournay, en j 709.
9x6, Si l’on s’en rapporte aux mémoires de M. deFeuquieres
( tome IV. ) il y a peu d’exemples où la négligence pour tout
ce qui peut concourir à la défenfe d’une place, ait ete porte©
plus loin que dans celle-ci, fur-tout de la part du bon ufage
qu’on pouvoit faire des eaux. Cet excellent cridque des officiers
généraux de fon tems, prétend que fi M. de Surville, qui
commandoit dans cette place, l’avoit mieux connu , il aurait,
en foutenantles eaux de l’Efcaut beaucoup plus haut qu elles
ne l’étpient, ôté aux ennemis la facilité de conduire trois attaques
à leur gré pour partager la garnifon, parce qu en faifant des
coupures dans la chauffée de la porte de Valenciennes, linon-
dation fe fut étendue jufques vis-à-vis le baftion d Antoin : que
par-là l’attaque du front de cette porte fut devenu impraticable,
& l’ennemi eût été obligé de les réduire à deux feulement. Il
ajoute, pour preuve de cet expofe, que 1 annee fiiivante les ennemis
ayant mieux connu Tournay, que ceux qui 1 avoient défendu
, y formèrent une inondadon qui fe répandit fur 1 étendue
de dix lieues de pays , de forte que dans S, Arnaud &
Marchienne fur la Scarpe, l’eau entrait dans les maifons , Sc
que Condé en futfort incommodé. .
927. Quand jSt. le maréchal de Vauban fortifiaFnbourg, U
ménagea une éclufe fous le pont de la porte S, Mardn, pour
0 donner
C h ap. XIII. de l ’u sag e de s e a u x a l a g u e r r e . 241
donner des chaffes d’eau dans le foffé de la place, afin d’en disputer
le palTage le plus long-tems qu’il ferait poffible, ce que
nous avons éprouvé au fiege de 17 14 ; mais pourra-t-on croire
qu’à celui de 1744, les affiégeans ont établi leur pont de fafci-
nés au pied .de la breche fans recevoir aucune inquiétude de
cette p a r t, parce qu’apparemment les ingénieurs Autrichiens
ont ignoré en dernier lieu les reffources dont elle étoit capable §
Ce défaut de çonnaiffances , foit de la part de l’affiégé ou de-
l’affiégeant, vient de ce que l’on juge mal de la valeur des places;
on.fe laiffe frapper d’un front hériffé d’ouvrages, fans égard
aux facilités qu’on aura de s’en rendre maître, fi faute de communication
ils ne font pas de vrais coupe-gorges pour i’affiégé,
ou des meurtrières en bute à toute l'artillerie de l’affiégeant.
On regarde demême fans attention les éclufes en général, fur-
tout les petites pratiquées dans les batardeaux, parce qu’on n’ap-
perçoit point les effets dont elles font capables : de-là vient que
fi l’on détermine les attaques fans être inftruit dans le détail,
on reconnoît, mais trop tard , que le côté qui avoit paru le
moins redoutable , eft précilément celui qui préfente le plus
-d’obftacles : c’eft de qu’oi Tonne manque point d’exemples.Sans
vouloir rien diminuer de la belle défenfe qu’a faite la garnifon
d’Aire dans le cours du fiége de 1710, on pourrait douter que
cette place eût foutenu cinquante-un jours de tranchée ouverte,
attaquée par toutes les forces des alliés, fi les affiégeans ne s’é- ■
raient laiffés féduire par la foibleffe apparente du front répondant
au château. Ils avoient pouffé la tranchée affez près de
la paliffade, leur canon hattoit la place depuis plufieurs jours ,
lorfqu’ils furent obligés d’abandonner cette attaque, après y
avoir perdu beaucoup de monde & de tems, à caufe des eaux
qu’on leur lâchoit continuellement, dès qu’ils furent arrivés au
terme où il convenoit de les attendre, parce que jufques-là ils
avoient ignoré tout le danger où ils étoient d’effuyer ce que
pouvoit produire une éclufe qu’on n’appercevoit point.
928. Nous nous fommes trouvés à peu près dans le même'
cas en 1712 au fiége de Dou a y,à l’attaque du front de la porte
Saint-Eloi. Après avoir établi nos ponts fur Tavant-foffé pour
l’affaut du chemin couvert, les ennemis attendirent le moment
de l’expédition & qu’une partie de nos grenadiers eût paffé de
l’autre côté pour lâcher leurs eaux ; elles rompirent fubitement
jios ponts,qui laifferent à la merci de l’ennèmi ceux qui s’étoient
Partie I I . Tome I I . H h
fiége de Fribourg
en
1744, & de
celui d’Aire
en 1 7 j o .
Importance de
favoir bien,
juger du fort
& du foible
d ’une place*
Accident
arrivé au. fiége
de Douay en.
171z , pour
r i avoir pas
prévu les
chajf es d’eau
que les ajfiégés
pouvoient lâcher.