
Manière de
travailler le
fafcinage pour
la confiruflion
de l ’enracinement.
PI. XXXVII,
XXXVIII &
XXXIX.
Fig. i l ,
13 > 14»i $ »
1 9 .* z 6 } 30 Sc
.508 A rchitecture Hyd r a u l iq u e ,L ivr e IV.
hauteur qu’on donnera à l’épi, dont le fommet doit être de'
quatre à cinq pieds au-deffus des eaux ordinaire?.-
1027. Les.terres de l’enracinement étant.excavées, on choisira
les fafcines les plus feches pour les mettre à pa rt, afin de
s’en fervir à la fondation de l’ép i, après quoi l’on commencera,
par en faire un coudais , dont on appuiera la tête contre lé.
terrein AB ; on ferrera ces, fafcines les unes contre les autres,
afin qu’il ne.refte point devui.de entre elles 8c que.le terrein en
foit tout couvert. Sur ce premier couchis on en pofera deux;
autresTemblables., difpofés de maniéré que les fécondés- fafcines
recouvrent bien les joints des premières, & les troifiemes:
ceux des fécondés. Enfuite on plantera à plomb 8c d’alignement
un rang de piquets F F , éloignes d’un pied dé la tété des
fafcines, 8c diftants. entre eux de quinze pouces', file clayon
eft petit, de dix-huit s’il a deux pouces de tour , & de vingt-
un, s’il eft plus gros. On en plantera un fécond rang G G à deux
pieds du premier, un troifieme HH à deux pieds du fécond,
un quatrième 11 à deux pieds du troifieme ; obfervant toujours-
de laiffer trois ou quatre pieds de II en D D fans être piquetés,
8c de n’enfoncer d’abord les piquets qu’autant qu’il le faudra;
pour foutenir le travail du clayonnage.
Pour bien dreffer les rangs de piquets , on plantera ceux des
extrémités F , G , & c . auxquels on attachera un cordeau qui
réglera l’alignement des autres, placés de maniéré qu’il ne s’en
trouve point vis-à-vis ceux du précédent, pour qu’il n’y ait
point de fafcines qui ne foient lardées ; on fera tourner autour'
de chacun d’eux plufieurs brins de cla yon, entrelacés de façon
qu’ils embraffent le devant d’un piquet & le derrière d’urt
autre ; il faut que ce clayonnage les garniffé fur la hauteur
d’environ fix à fept pouces, qu’il foit bien fcrré, & que chacun
des bouts de clayon appuie toujours fur un des côtés des pi-
quets , & les déborde de quelques pouces. On battra les
clayons pour lés ferrer, auffi bien que les fafcines ; enfuite on
achèvera d’enfoncer les piquets jufqu’à ce que leür tête ne’
déborde plus que d’un pouce 8c demi, après quoi Tort garnira
les intervalles de tous les clayonnages avec du gros gravier»
O n n’oubliera point de les battre à plufieurs reprifes, parce
qu’il arrive prelque toujours que les fafcines fléchiffent fous la
pefanteur du gravier dont' elles font chargées, 8c qu’elles laiffenf
lin jour entre elles 8c les clayons, qu’il faut réparer fur le champ
pour que l’ouvrage foit foli.de»
C h a t . II. d e l a c ô n s t r u c . d e s Epis d e f a sc in a g e . 309
■ i 028. La fécondé couche s’exécute différemment, quant à
la difpofition des fafcines ; mais elle eft en tout femblable à la
première, pour ce qui regarde l’arrangement des piquets, du
clayortnage & du gravier. Pourla'conftruire, on mettra les fafcines
à plomb la tête en bas, ' & après les avoir piquées dans la
queue de celles de deffous, à un pied ou un pied & demi au plus
du dernier clayon I , on les couchera fur le fond de l’enracinement
, 8c l’°n continuera de même fur toute fa longueur. Ce
premier rang de fafcines étant achevé & bien ferré, l’on en
prend de nouvelles pour recouvrir les précédentes, en appuyant
leurs têtes contre le premier clayon I I , & on pratique la même
chofe pour le troifieme couchis que l’on pofe fur le fécond *
e’eft-à-dire que l’on âv'ance la tête des fafcines de ce nouveau
cou'chis contre le clayon HH, 8s qu’après les avoir bien ferrées
& ajuftées pour ne laiffer aucun vuide entre elles ^ on piqueté,
élayonne 8c charge de gravier cette nouvelle couche, qui eft
la fécondé de la fondation. On- réitéré la même manoeuvre a
foutes les autres qu’il faudra faire pour arriver jufqu’à l’eau,- 8c
alors toutes enfemble formeront la fondation de l'enracinement»
qui doit avoir environ 2 pieds d’épaiffeur , y compris le clayonnage
; obfervant que les piquets d’une couche entrent dans les
intervalles- des- piquets de l’autre , 8c que la moitié de chacune
de c-es mêmes couches croife fur la moitié de celles de deffous»
Si au lieu de huit ou dix pieds de profondeur , qui convient au
déblais de l’enracinement, il n’en pouvoit avoir que cinq ou
fix , il ne faudroit donner à la fondation que deux fafcines d e-
paiffeur, fans quoi il ne refteroit plus affez de hauteur pour reprendre
fur les premières tunes , dont je parlerai ci-après , les
autres tunes générales qui doivent lier & garnir toute la largeur
de l’épi.-
1029. La fondation de l’enracinement ayant été conduite
jufqu’à l’eau , 8c fa derniere couche flottant fur environ la
moitié de fa longueur, on commencera celle de l’épi qui ne
différé de l’autre que par le furcroît d’épaiffeur d’un pied qu’il
faut lui donner, mais qui demande cependant beaucoup plus
de folidité 8c d’attention, tant par la difficulté de cheminer
fur l’eau, que pour prévenir la rupture de l’épi, qui fe fait quelquefois
en L où les fafcines plient, comme elles y font oblfi
gées par le poids des tunes fupérieures, pour fuiyre la pente du
terrein L M N , fe rompent 8c fe détachent entièrement quand
on n’y a- pas apporté les précautions néceffaire*.
Suite de la
mime conjlrucw
tion pour l ’ en-*,
racinement
d’un épi.
F;g. 14 & ifi
Réglés qu’ i l
fa u t obferver
pour établir
la fondation
du corps d’urt
épi.
Pl.XXXVlUj.
Fig. n .