
Maniéré de
fonder les
■ ponts de ma*
connerie ,lorf-
que leurs arches.
doivent
fervir d'èclufe
pour faire gonfler
les ea u x ,
Comme à celui
4e Sedan.
454 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r é IV.
rience que les arches baiffoient ordinairement de cette quantité,
par la compreffion du mortier : on obfervera encore de tenir
les courbes des mêmes ceintres plus baffes que l’arête des voûtes
i pour pouvoir mettre des'calles fous les couchis, afin de
faciliter la fuppreffion des ceintres après que les voûtes font
finies. On applique à ceux d’amont & d’aval une cercht qui
marque exactement la courbure de l’arche, & fur ces cerches
on trace toutes les coupes des vouffoirs fuivant l’épaiffeur de
chaque douelle, pour en faciliter la pofée. On établit enfuite
deux cours de planches de deux pouces d’épaiffeur fur les ceins
très, pour former la voûte, après quoi l’on pofe les vouffoirs
dès têtes que l’on cramponne avec les pierres voifines -, ce qui
fe pratique auffi de cinq en cinq affifes jufqu a la clef.
Dès que les voûtes font affez élevées pour que les pierres des
têtes ne puiffent plus faire liaifon avec les avant & arriere-becs,
on emploie des prolongemens de vouffoirs en continuation de
cou p e , qui fe retournent de niveau pour s’accorder avec les
affifes des mêmes avant-becs.
On obferve encore de ne point faire de crofféttes au même
prolongement pour s’accorder avec les affifes de niveau, étant
fujettes à s’écarter dans le taffement.
On laiffe dans la maçonnerie des reins & des voûtes fur toute
la longueur du pont, depuis le derrière d’une culée jufqu a celui
de l’autre, un vuide de deux toifes de largeur & d’un pied de
profondeur fous l’emplacement dü ruiffeau que formera le pavé
du pont, afin de remplit ce vuide de cailloux de vigne , ou de
petits éclats de pierre dure , pour empêcher que les eaux qui
couleront dans le même ruiffeau, ne pénètrent les'voûtes.
Les avant & arriere-becs ayant été chaperonnés, & les faces
du pont élevées à la hauteur du cordon , avec une pente de
trois pouces par toife, on établit les parapets, enfuite on pofe
les bornes & le pa vé, comme il a été dit dans l’article 1 1 64.
1170. Les ponts de maçonnerie pouvant fervir d’éclufes
propres à retenir les eaux d’une riviere, pour former les inondations
deftinées à la défenfe d’une place , comme nous en
avons des exemples en plufieurs endroits , il convient de montrer
de quelle maniéré il faut établir un pareil pont, en donnant
pour modèle celui de Sedan fur la Meufe. Ce pont de vingt-
huit toifes dè long fur quatre de large , eft fitué entre la gorge
du réduit d’un ouvrage à corne qui de couvre & la porte de
Torjî; il eft compofé de quatre arches en plein ceintre : la première
adjacente au réduit eft occupée par la roue d’une fbu-
C h a e . XI. d e s P o n t s d e m a ç o n n e r ie . 45 5
îerie ■ & les trois autres,chacune de trente pieds de largeur,qu’on
ferme quand on veut par des poutrelles, font autant d eclufes
■ pour faire gonfler la Meufe, dont elles occupent le .milieu de
la largeur parce quelle a encore un cinquième paffage du côte
de la ville’, couvert par un pont-levis. . Comme il fuffit de cont
r e Ce qui appartient à une de ces trois arches pour juger des
autres nous en avons rapporté, les dévelôppemens fur la planche
LVIII, dont voici l’explication relativement à.la conftruûion
^ Q u o iq u e le lit de la riviere, à l’endroit où l’on devoit établir
ce pont, fe foit trouvé de neuf ou dix pieds plus profond que PI LVI1T #
vers les bords, on ne s’en eft pas mis en peine. Pour faire une • %. i , * & *
fondation contiguë fur toute l’étendue de 1 ouvrage, on a commencé
, après avoir détourné cette riviere & fait les batardeaux
nécëffaires, par enfoncer une quantité de pilots de differente
longueur félon les endroits où ils dévoient être battus, obfervant
de les ferrer davantage .fous, les piles que dans leur intervalle ,
qui ne devoit être chargé que du radier. On en a rempli le vuide
par un maflif de moëlonage battu à la malle, jufqu à deux pieds
au-deffous deleurfommetrécépé deniveau; après celaon a établi
deux affifes de libage avec du gros mortier pour affleurer la tête
de tout le pilotis; on a pofé enfuite quatre affifes debonne maçonnerie
de briques en liaifon avec mortier de chaux & de ci-
m ent, fur laquelle on a fait un premier grillage de longrines AB
.& de traverfines CD ( figures 1 , a & 3 j& M premières pofees
au-deffus de là tête des pilots, que l’on afupprimes fur la planche,
parce qu’ils auroient trop occupé de place. Après avoir rempli
' des compardmens de ce grillage de maçonnerie de briques bien
.arrafées, on a couvert le tout d’un plancher fur lequel on a eleve
un maflif de trois pieds d’épaiffeur en gros libage ; enfuite on a
pofé le fécond grillage IG H K (figure 3 ) compofé de longrines
EF plus clair-femées que les précédentes , n’en ayant employé
que deux fous les flancs des piles E.ÆE, & une feulement dans
le milieu de chaque arche , les unes & les autres fervant a r.e-
-cevoir un fécond rang dé traverfines CH pofees directement
au-deffus des premières. Les compardmens de ce grillage ayant
dté remplis de maçonnerie de brique enmortier de chaux de cim
en t, on a établi un plancher P de madriers à joints recouverts,
■ comme dans l’article 1133, pour fervir de radier ; le tout encadré
par des files de palplanches N , enclavées entre la traver-
îfine IK. & une ventriere LM , comme aux eclufes ordinaires.