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3-4 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l iq u e , i .i v r e I IL
que la plupart étoient regardés comme autant de princes*
dont la puiffance devenoit de jour en jour plus redoutable ,...
jufques -là qu’ils le trouvèrent en état de réfifter pendant treize.
ans de fuite à toutes les forces de Nabuchodonojor, qui vint,
faire le fiége de Tyr,.environ quatre ans après la.deftruction.
de Jerufalem. Lui qui avoit fubj ligué tout le»relie de 1 orient,
à la puiffance duquel rien ne paroiffoit devoir refifter, fut contraint
d’employer un aufli long intervalle pour fe rendre maitre,-
d’une feule v ille , encore n’eut-il pas lafatisfaûionde jouir en
plein de fa conquête, les tréfors dont il croyoit s’emparer lui
ayant échappé. Les Tyriens, fans.attendre qu’ils fuffent redmts.
à la derniere extrémité, fe retirèrent avec toutes leurs richelles .»
dans une ifle voifine à un demi-mille du rivage, fans que ]\abu-
chodonofor, dont l’armée étoit épuifée de fatigues ^, fongeat a
les y inquiéter ; ainfi il ne tira d’autre fruit d’un fiege aufli pénible
, que la légère fatisfa&ion de rafer les murailles d e l y r , oc
d’en détruire les fuperbes monumens. ^
di t . Les Phéniciens ne tardèrent point à fe relever de leurs -
malheurs,. en bêtifiant une nouvelle T y r , dans lifle ou ils-,-
s’étoient réfugiés ; le degré de gloire où elle s’éleva par la na- ■
vigation la rendit fi fort au-deffus de tout ce qu on peut imagin
e r , qu’on feroit porté à croire qu’il y , a de .llexageration dans ;
ce qu’eu ont écrit les auteurs profanes. , fi, les prophètes , n en <
avoient parlé.avec encore plus de fplendeur : aufli étoit-elle re- -
gardée comme la reine de la mer, le lieu daflemblee de toutes •
les nations, qui par.oiffoient moins fes alliées que festributaires..
Cependant les Phéniciens :s’étant multipliés à l’infini, établirent
plufieurs .colonies , entr’autres celle d’Utique, aujourd hui Bi-
ferte, fituée dans le royaume de Tunis , celle de. Carthage excelle
de Cadix fur l’Océan. , ,
614. La nouvelle T y r avoit deux ports, dont le grand, de-,
figure à peu près ov ale, capable de contenir plus de cinq cens -
bâtimens, étoit fitué au nord de la ville:, qui Wcouvrent des,
vents,du midi; au côté oppofé étoit.une petite me de rochers
qui lui rompoit la mer, & au levant il avoit la cp te de
Phénicie, où. il fe trûuvoitabriépar les montagnes du- Liban,
qui fourniffoit aux Phéniciens des magnifiques bois pour leur
marine, D éuxmoles dirigés en portion de cercle, & qui s eten-
doient à la mer, formoient l’entrée de ce port. Cette entree,
qui regardoit le couchant, étoit couverte d’un troifieme mole,
ppur da garantir de l’impétuofité des. vagues, & abrier les vail-
CHAR. I L D e S PORTS ÉTABLIS PARLES ANCIENS. 3 J
i'feaux du port de la tourmente qu’ils euffent effuyée fans cette
; précaution. Sur les extrémités des deux premiers moles fondés
à pierres perdues à la profondeur de 2 5 ou 30 pieds d’eau , &
aux têtes du troifieme, on avoit confirait des tours fort élevées,
fervant à défendre les deux embouchures que ces moles formoient
, & en même tems pour allumer pendant la nuit des fanaux
qui indiqùoient la route que les nautoniers dévoient fui-
v r e , afin de gagner ce premier port.
A l’égard du fécond , deftiné principalement aux vaiffeaux
- marchands , il étoit en partie renfermé dans la ville du côté
» qui regardôit l’Egypte. Son entrée , décorée d’une magnifique
: architeâxire , étoit aufli couverte par un mole avance , pour
• que la mer agitée des vents du midi, n’en rendît point l’accès
- difficile.
O n voyoit fur les côtés de ces deux ports, des emplace-
: mens difpofés exprès pour conftruire & carener les vaiffeaux-,
. des magafins qui en contenoient les agrès, & près de là les autres
édifices propres à la marine, le tout défendu extérieurement
par une double enceinte, flanquée de groffes tou rs , qui
.paroiffoient autant de citadelles, dont le pied étoit environné
I de la m er, & d’écueils à fleur d’eau. La ville étoit d’ailleurs
toujours munie des chofes néceffaires à fa défenfe & à la fub-
fiftance de fes. nombreux habitans pour un fiege de longue
durée.
6 1 5. Dans un état aufli -redoutable, il fembloit que la puiffance
de T y r , refpeâée de tous les pays où elle avoit étendu fa
domination par fes colonies, devoit croître fans bornes, lorfque
Alexandre le Grand vint la ruiner après un fiége de fept mois.,
. en la privant entièrement de fa marine, par conféquent de fon
.commerce; cependant le courage de fes habitans la releva un
■ peu de fes infortunes, mais fans pouvoir jamais reprendre fon
'.-ancienne fplendeur. Après avoir encore effuyé dans divers tems
une fuite de révolutions, elle fut enfin entièrement détruite par
des Turcs en 1291, environa.-j36 ans après.fa première fonda-
/t-ion ; de’forte qu’elle ri’eft plus aujourd’hui qu’un petitbourg,
; nommé S u r , fous la nomination dû'Grand Seigneur.
616. Par les veftiges que .-l’on voit.encore-des admirables
^travaux que les Phéniciens avoient fa itàT y r,;p ou r en bonifier
fies deux ports, il eft difficile de concevoir comment des gens
.-qui dévoient, ce femble, manquer des conàpifîànces que nous
;»avous,acquifes.aujourd’h ui, ayent pu parvenir à élever des.,ou-
L ij
Sa defir'ede-
tion par A ie -