
P1.X.
Explication
des pièces de
charpente qui
entrent dans
la compofition
d une travée ,
pour en faire
voir l'ajfejn*
llagh
io(î A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
y a fait un tenon pour recevoir de part & d’autre un cours de
longrines B bien liées enfemble, comme il fera expliqué dans le
devis. '
Tandis que l’on travailloit à ce que Je viens d’expofer, on
enfonça auffi d’autres rangées A , compofées chacune de 5 pilots
pofés à égale diftance dans l’intervalle de ceux d’alignement
X ; ces rangées- étoient répétées de 8 en 8 pieds, qui eft la largeur
qu’avoit chaque travée , afin d’en foutenir les fermes ,
ayant pour bafe la traverfine C encaftrée fur les longrines B &
liée à tenons & mortoifes avec les pilots précédens. Pour plus
de folidité, ces traverfines furent encore contenues, à chaque
extrémité par deux pilots Q liés avec un boulon, comme on le
voit plus difiinclement au plan , où l’on apperçoit encore la.
tête d’un troifieme pilot Y , compris entre ceux-ci ; mais il pa-
roît qu’on pouvoit s’en palier.
737. Sur une traverfine furent élevés dans le milieu le petit
montant inférieur H & les croix de S. André F formées par des
entailles faites au quart de l’épaiffeur du bois, comme la figure
10 le repréfente ; toutes ces pièces fervant à foutenir le b au du
milieu D , lur lequel on a élevé le Jecoud montant H pour
porter le bau fupérieur E qui fut enfuite embraflé de droite &
de gauche , de même que celui du milieu D , la traverfine C
& les extrémités desbracons G ,par deux poteaux d’affemblage I
taillés pour cela,, comme on les voit repréfentés. vus fepares,
dans la cinquième figure, & accolés dans la huitième. Au fur-
plus , on y remarquera les mortoifes K , fervant à recevoir les
tenons des. entretoifes, repréfentés parlafig. 2 , deftinés à lier,
les fermes enfemble & à foutenir le bordage M , qui compofe
la furface des coffres. Ce bordage a été. encaftré par le pied
dans une rainure pratiquée le long des longrines. B , comme
on le voit par le bout qu’exprime la figure 12 , qui montre auffi
de quelle maniéré les extrémités a de ces longrines doivent être
taillées pour fe lier-réciproquement. Enfin la figure. 1 3 montre
comme les poteaux d’affemblage I aboutiffent par. en. bas dans
la même rainure , & embrafient la traverfine C ., ce qui ne
laiffe, à ce que je crois, rien à defirer pour l'intelligence de la
façon dont cette charpente doit être travaillée, & pour donner
en même tems un exemple de.l’art de repréfenter fenfihlement
les chofes de cette efpece..
Quant à la partie fupérieure du bordage, elle eft coëffée d’un
chaperon N , moyennant une,ramure pratiquée, dans fa hafè
C h a p . VI. D es j e t t é e s d e c h a r p e n t e . 107
(figure 1 ) , oii fe logent auffi les tenons b des montans précédens
: & pour fixer folidement ce bordage, on a appliqué def-
fus trois cours de ventrieres L , diftinûement repréfentés par la pl* x '
figure 17 , de même que les autres pièces vues extérieurement ;
ainfi je ne m’y arrête pas davantage , non plus qu’aux dimen-
fions des pièces qui entrent dans la compofition d’une travée ,
puifqu’on les trouve, détaillés dans l’article fuivant, ainfi que
dans le devis par lequel ce chapitre eft terminé. Cependant
ayant voulu expofer dans un plus grand jour tout ce qui appartient
aux jettées dont nous parlons , j’en rapporte encore
une autre fur la planche XI. On y remarquera qu’indépendam- p]
ment des entretoifes & des ventrieres, les travées font encore
liées enfemble par des liffes A , B , C ; la première, qui paroît
allez inutile, eft pofée fur les traverfines ; la fécondé fur le bau du
milieu, & la troifieme |fur le fupérieur. On y voit auffi ce qui
appartient à la charpente dont on accompagne chaque jettée
pour les préferver du choc des vaiffeaux, & en faciliter le halage ;
c’eft pourquoi l’on y fait un pont, comme on l’a vu dans le chapitre
précédent, avec cette différence, qu’il eft porté de 30 pieds
en avant dans le chenal, pour mieux garantir le corps des jet-
téès, & en affurer le pied, ce que l’on pratique auffi de l’autre
côté par de fimples pilots de garde. J’ajouterai que de diftance
en diftance, on fait d’autres petits ponts pour communiquer du
précédent avec celui que forme le fommet des jettées.
738. Ayant dit dans le chapiire précédent qu’il falloit aug- Autrc ma.
menter la hauteur des jettées, à mefure qu’elles étoient proion- mcn de rangées
plus avant dans la mer, c’eft une néceflité d’en multiplier pour Us
la charpente ; ce que l’on fait par une répétition de baux & de jettée> iechar-
croix de S. André, comme le montre la figure première de la
planche XVI. Alors pour rendre les fermes plus folides, & ne de hauteur que
■ pas tant répéter les montàns du milieu, l’on embraile les baux la W ÿ * N
par deux moifes H , chacune de 9 à 1 o pouces d’équariffage, p '
repréfentés par la figure Z ; â cela près, le refte eft la même
chofe que ce qui précédé. On faura que c’eft à ce profil que
je. me fuis principalement arrêté pour déterminer les réglés que
j’ai rapportées dans l’article 734 , c’eft pourquoi voici les di-
menfions de fa charpente , quoiqu’elles foient à peu près les
mêmes que celles dont il eft parlé dans le devis.
A , pilots dont la longueur eft indéterminée, étant affujettie au
terrein, & dont l’épaiffeur eft de 9 à 10 pouces. B , longrines
ayant chacune au moins 24 pieds de longueur fur 13 & 14
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