
Üli
mortier corn-
pojé de chaux
faite de coquill
e . '
- -De quelle
maniéré ont
été couronnées
les jettées de
Cherbourg.
m A r c h i t e c t u r e H y d r a u l iq u e , L i v r e n i .
teur de 3 pieds, on réduifit fon épaiffeur à lo , pour donner
lieu à la première retraite , deftinée à recevoir les -ventrieres
auxquelles les palplanches furent attachées. Pour en rendre les
files inébranlables, ces ventrieres furent retenues de 8 en 8 pieds
par des tirans de fer fcellés dans la maçonnerie, à laquelle 011
fit une fécondé retraite à deux pieds au-deffus de la première,
pour réduire fes murs à 9 pieds d’épaiffeur feulement, après
quoi on a continué de les élever, en donnant à leur talud extérieur
un fixieme de leur hauteur, l’intérieur fait à plomb, le tout
continué de même jufqu’au fommet. Ces murs ayant 24 pieds
de hauteur au-delfus de la derniere retraite, feroient naturellement
réduits à 5 pieds d’épailfeur, fans le rempliffage des reins
de la voûte qui couvre le mur fait éh argille , élevé en même
tems que les précédens, de même que ceux de liaifon, auxquels
on a donné 5 pieds d’épaiffeur, lorfqu’on étoit arrivé au terme
de 1 o toifes que leur intervalle devoit avoir ; cette vo û te , d’un
pied & demi d’épaiffeur, fiat faite de pierre bien en coupe.
Lorfqu’en élevant les murs de face ils furent parvenus à la hauteur
des vives eaux ordinaires , on fcella dans la maçonnerie-
les ancres & tirans des arganaux placés de difiance en distance.
Nous renvoyons entièrement au chapitre X I , répondant à
l’article 33 5 du premier volume , pour juger de ce qui a été
fuivi dans le cours de la conftru&ion des murs de face de ces.
jettées , afin de les rendre capables de réfifter au plus grand
choc des vagues, rien n’ayant été négligé de la part de ceux qui
en ont eu la conduite. J’ajouterai feulement par forme de fup-
plément à ce même chapitre , que pour la maçonnerie conf-
truite dans l’eau , on peut employer avec beaucoup de fucçès
un mortier compofé de chaux faite de toutes fortes de coquillages
calcinés , mêlés moitié par moitié avec de la terralîe de.
Hollande , dont l’ufage eft merveilleux dès qu’il peut être,
garanti de la mer pendant quelques, heures feulement, parce
qu’enfuite il fe durcit aikz pour que l’ouvrage fe foutienne contre
la violence de fon aâion.
75 5. Après que la voûte faite d'un pied & demi d’épaiffeur
en pierre bien en coupe, a été achevée en toute bonne fa çon,
on l’a couronnée d’un pavé formé avec des pierres les plus dures
d’un pied d’épaiffeur, de dix-huit pouces de largeur , & de
trois ou quatre pieds de long, bien piquées, ferrées en joint, &
liées avec mortier de ciment, leur furface ayant un bombement.
C h a p .V I I .D es j e t t é e s e t d ig u e s d e m a ç o n n e r ie . 123
de 4 pouces pour l’écoulement des eaux. Du côté oppofé au
chenal, on a élevé à plomb un parapet de deux pieds & demi
d ’épaiffeur, fur trois pieds & demi de haut, terminé en forme de
bahut, avec de fortes pierres cramponnées en joint; ce parapet
a été percé de diftance en difiance par des gargouilles ; enfin
l’on a pofé debout, de 10 en 10 toifes, de vieux canons de fer
coulé, la culaffe enclavée dans le milieu de la plate-forme , &
à leur défaut, de groffes pierres de 8 à 9 pieds de lo n g , enracinées
de 4 pieds, & taillées de la même figure que les canons,
afin d’amarrer les vaiffeaux, & d’en faciliter le halage.
756. Pour garantir le pied de ces jettées, dans le chenal, du
dommage qu’auroit pu leur caufer la rapidité du courant formé
par les éclufes ou le battement des flots, du côté extérieur
regardant la mer, principalement les.parties les plus expofées à
la tourmente, on a fait des risbermes travaillées avec beaucoup
de foin, de 13 pieds de largeur , terminées par une file de
pilots jointifs, de 7 à 8 pouces de groffeur , & d’une longueur
proportionnée à la nature du terrein. Dans l’efpace compris
entre cette file & les jettées , on a planté par échiquier d’autres
pilots pareils aux précédens , formant des quarrés de 3 pieds
de cô té , leur tête récépée convenablement au talud de la ris-
berme, & allez bas pour recevoir le grillage qu’ils dévoient porter
; après quoi l’on a fait un déblai fur la profondeur d’un pied
& demi pour remplir cette excavation de fafeines bien piquetées
& clayonnées, les cellules du grillage remplies de pierres,
comme aux faux radiers des éclufes. Je paffe fous filence les
égards que l’on a eu pour tout ce qui appartenoit à la bonté de
cet ouvrage en général, de crainte de répéter ce que l’on trouve
dans le premier volume.
S E C T I O N I I .
D es digues ou jettées conflruites à l'embouchure de la Doure ,
pour déboucher cette riviere.
757. Lorfqu’un port fe trouve à l’embouchure d’une riviere,
& qu’on y fait des jettées ou digues pour la contenir dans de
juftes bornes , on ne fauroit trop réfléchir fur la direffion qu’il
convient de leur donner, eu égard à leur principal objet, qui
eft de favorifer l’entrée & la fortie des bâtimens.
Q>i
ConfiruElton
des risbermes
faites le long
des jettées de
Cherbourg.
Caufe principale
des barres
qui fe forment
à l'embouchure
des
rivières.
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