Pî. X.
<%. só.
yÆutr»-méthode
de fonder
dans L’eau
moyennant un-
nombre de
grilles t corn-
pofées d’arbres
& de. fiaillou—
toge.
Cette première couche étant finie, l’on en fera une fécondé--
difpofée de même , avec l’attention de lui ménager une retraite;
de fix pouces fur le devant & d’un pied fur les côtés. On place
ces cailfes de façon que les perpendiculaires des triangles fe-
trouveiit comprimes dans les mêmes plans verticaux qui traverfe-
roient la fondation, afin que dans tous les fens les cailfes fe lient,
plein fur joint, comme â la maçonnerie faite en pierres d’appareil.-
On continuera par gradation à former les autres aflifes P Q ,,
R S , T V , ainfi de fuite ^auxquelles on donnera des retraites pareilles
à celles de la fécondé, jufqu’à la derniere X Z , qui doit
fe terminer à deux pieds, au-deffous du niveau des plus baffes-
eaux, où l’on.aura une plate-forme pour élever tel ouvrage que
l’on voudra , parce qu’avant que de commencer la fondation, il.;
eft à préfumer que l’on en aura proportionné la bafe à la capacite-
que doit avoir fon couronnement, & à la diminution que les-
retraites occafionneront. Il convient de pofer un fort grillagé
fiir cette plate-forme pour aflèoir folidement l’ouvrage, afin de
prévenir les affaiffemens lorfque le bois des eaiffes viendra à diminuer
par vétufté, fur-tout s’il étoit rongé des vers., comme
il eft dit art. 701.11 eft vrai que cet affaiffement ne peut être crin-
fidérable , parce que le mouvement de la- mer ou le courant d e là
riviere dépofera du fable & d’autres matières dans les joints,
à.mefure qu’elles trouveront jour à s’introduire mais il faut en-
pareil cas prendre toujours l'es chofes au pis.
Si ,..au contraire de notre première fuppofition, on étoit dans
un pâysoù la pierrede grand échantillon fut fort commune &
que l’on pût à peu de frais, l’avoir au pied d’oe u vre ,. on pour-
roit la tailler en prifme, l’employer au lieu de eaiffes , en les i
difpofant de même , par conféquent établir fans mortier une.
fondation des plus folides-, puifque rangées de. la forte elles ■
ne fortiront jamais-de leur place..
878. On. peut, encore coucher de gros arbres, dans le fond;
de la mer.fur toute la largeur, qu’on veut donner à une fondation,
les mettre bout à Bout fi leur longueur n’eft pas fuffifante,
afin d’en former des rangées difpofèes parallèlement les unes
aux autres ,, à. la diflance qu’on jugera, le plus convenable,
comme à y ou 4 pieds, & en garnir les intervalles, avec toutes»
fortes de pierres mêlées de gravier & anrafées au niveau des
arbres. Sur cette grille on en établira une fécondé avec d’autres.
arbres pofés en long pour croifer les précédais ;.leur intervalle,
rempli aulE de pierres & de gravier, toujours bien arrafé, afin
C h a p .X L M a n i é r é d e p o n d e r p a r e n c a i s s e m e n t , m
-de traverfer cette fécondé grille par une troifieme, pofée du
fens de la première; enforte cependant que les arbres ne fe
rencontrent point dans les mêmes plans verticaux. Après les
avoir encore garnis de pierres on formera une quatrième grille
difpofée comme la fécondé ; ainfi fucceffivement jufqu’à la
derniere qui fera terminée â deux pieds au-deffous du niveau
des plus baffes marées. Alors on affeoira un bon grillage de
pièces d’affemblage bien lié & chevillé : les compartimens
ayant été remplis de maçonnerie, on éleveradeffus l’ouvrage
qu’on fe propofe, dont il faut garantir le pied par une risberme
mite à pierres perdues, pour que l ’agitation de la mer ne dé-
■ garniffe point la fondation.
Cette maniéré de fonder ne peut être que très-bonne quand
elle fera faite avec attention, fur-tout fi l’on veut mêler du mortier
avec les pierres, & fi on lui donne beaucoup d’empattement
, allant en diminuant de bas en haut par gradation ; elle
peut avoir également lien dans l’Océan comme dans la Méditerranée
, & dans tous les endroits où les bois étant communs,
on auroit des raifons de lui donner la préférence fur
les autres maniérés précédentes.