4 10 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l iq u e , L i v r e IV.
cèdent, il étoit queffion d’un mauvais terrein qu’il fallût piloter
& griller pour affeoir les radiers , bajoyers & murs du fas, on
multipliera les bois plus ou moins, félon la conféquence de
l’ouvrage, en ayant affez dit dans le volume précédent à cette
occafion, pour être difpenfé de répéter ici les mêmes chofes.
plusieurs 1135. S’il arrivoit que plufieurs canaux de chfférens niveaux
branches d'un, duffent aboutir à un même fas, comme font ceux de Beziers,
‘aboÏJuTun d’Àgde & de l’E tang, à l’éclufe ronde du canal de Languedoc,
même fas , repréfentée par la fixieme figure de la planche X L V I I I , il fau-
conyne on J e firojt fie même donner à ce fas une figure circulaire, pour que
llmmi l'éclu- les bateaux y puiffent tourner, faire de doubles portes aux éclu-
fc ronde du fes où les hauteurs de l’eau feroient fujettes à varier, & prati-
Tuedoc.‘s^"de quel- s’il le faut un fas inférieur LM N O dans le grand D I C K ,
firme, élliptï- fi l’éclufe G I étoit plus baffe que les autres A C & DF , afin de
que propre a n’£tre pas obligé de remplir d’eau tout le grand â la même pro-
Cfois‘déux “ fondeur ; en un mot, faire enforte de concilier les commodités
grands ha- fie la navigation avec l’économie de la dépenfe du travail.
‘ tlx lv m , Comme un fas où l’on peut loger de front deux grands ba-
£g. r. ’ teaux dans le cas d’une navigation vivante & qui 'a de l’eau
en abondance, abrégéletems de leurpaffage, on pourra, fi on
le juge convenable, donner au fas une forme elliptique, comme
au canal de Languedoc, dont nous rapportons deux fas accollés,
repréfentés par la première figure de la planche X L V I I , & conf-
truits dans le goût des huit qui fiant près de Beziers,dont nous
avons parlé, article 108 5, où la plus grande largeur de chacun
fe'trouve double du paflàge des éclufes GIKH , BEF.C. Il eft
à remarquer que l’entrée & la fortie de la ’première & de la
dernierefont évafées par deux embranchemens I L , K M , pour
regagner la largeur du canal ; qu’il y a des efcaliers O pour
defcendre & monter commodément l’équivalent de chaque
chûte , que nous avons dit être ordinairement de huit pieds ;
que les bajoyers des éclufes fiant percés par des aqueducs à
vannes N , comme dans l’article 1 1 6 , pour remplir & vuider
chaque £ks , les portes n’ayant point de guichet, & qu’enfin
l ’on peut regarder l’extrémité A D du fas fupérieur, comme répondant
à l’éclufe d’un troifieme, quatrième & cinquième fas,
ou aux débouchés des précédens s’il n’y en a que deux , pouvant
en imaginer un aulîi grand nombre qu’on voudra accollés
enfemble,comme ceux que nous rapportons ici. On remarquera
qu’on a donné du talud à leur parement, quoiqu’on peut s’en
paffer en les faifant à plomb, comme ceux des bajoyers, à quoi
je ne m’arrête point, non plus qu a la diftribution des contre-
forts.
113 fi. Le plus beau fas que je connoiffe, & où fon auteur a
fait paroître le plus de génie, eft celui de Bouzingue , fitué entre
Fûmes & Y près, à cinq quarts de lieue de cette derniere
place , dont il facilite la communication avec la première
moyennant la jonûionde deux canaux, à l’aide d’un fas de vingt
toiles de longueur, entre les éclufes X , T , fur vingt pieds de
largeur, ayant une chûte aufli de vingt pieds , qui eft la fupé-
norité du canal d’Ypres fur celui de Fûmes.
Il femble qu’en fuivant la réglé de ne donner que huit ou
dix pieds de chûte à un fas, il'en auroit fallu deux pour une
différence de niveau de vingt pieds. Cependant le célébré Du-
b ié, qui a fait conftruire en 1643 celui dont nous parlons, n’y
en a fait qu’un,comme on en peut juger par les développemens
rapportés fur la planche X LV II ; de forte que les portes X de
l’éclufe d’en bas, étant chargées, foutiennent vingt pieds d’eau,
le canal fupérieur ayant fept pieds de profondeur commune ,
& treize à l’endroit D F qui va en glacis jufqu’au radier ES de
l’éclufe fupérieure, fon fond ayant une pente de fix pieds pour
réduire le mur de chûte à n’avoir que quatorze pieds au lieu de
vingt ; encore cette chûte a-t-elle été divifée en deux cafcades
S Y & R , la première de dix pieds, & la fécondé de quatre ,
afin de donner lieu à une fécondé fermeture T , pour fuppléer
au défaut de la première V , au cas que cette première vienne à
manquer.
La troifieme figure montre que pour la conftruâion de ce
fas on a commencé par établir deux affifes de gros libage plats
dans toute fon étendue, fur lefquels on a élevé un maflif de
deux pieds d’épaiffeur en maçonnerie de brique, bien liée avec
mortier de ciment,après avoir enfoncé aux extrémités une double
file de palplanches Z appliquées plein fur jo int, principalement
à la naiffance du radier des” deux éclufes, pour empêcher que
les eaux ne filtrent fous cette fondation, fur laquelle on a établi
un grillage, tel qu’on le voit repréfenté par une moitié du plan,
dont les compartimens ont été remplis de maçonnerie de brique
en mortier de ciment, jufqu’à l’arrafement des traverfines fur lef-
quelles on a établi un double plancher, conditionné comme on
l’a enfeigné dans ,1’article 296, excepté fous le mur de chûte
R Y S que l’on a recouvert de grillages & planchers R Y ,.S E ,
F f f ij
Description
du fa i de Bou-
{iague y fitu i
fu r le canal
d’Ypres à Fur-,
nés.
PI. XVII,
fig. 1,