
PI. XVI.
fig. r.
Examen de
laméchaniqu e
qui régné dans
la charpente
des profils prè-
cédens.
108 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l iq u e , L iv r e III.
pouces d’épaiffeur. C , traverfine, ou premier bau,longueur 16
pieds , epaiffeur i 2 & x 3 pouces. D , deuxieme b au , longueur
z i pieds, epaiffeur 12 & 13 pouces'. E , troifieme b au , longueur
16 ; pieds, epaiffeur 12 & 12 pouces? F , quatrième &
dernier bau , longueur 12 pieds, epaiffeur 11 & 1 x pouces.
G , poteaux d affemblage, longueur chacun 19 pieds, epaiffeur
1 o & 11 pouces. H , moifes ou montans du milieu, longueur
*7 1 pieds , epaiffeur 9 & 10 pouces. I , entretoifes , longueur
chacune 7 pieds, epaiffeur 6 & 9 pouces. K , ventrieres du
côte du cana l, longueur chaque piece au moins 24 pieds,
epaiffeur 6 & 9 pouces. L , ventrieres du côté de la mer, longueur
chaque piece au moins 24 pieds, epaiffeur 7 & 10 pouces.
M , croix de S. André, longueur fuivant le profil, épaif-
feur 7 & 8 pouces. N , effeliers, longueur chacun 4 pieds, épaif-
feur 8 & t o pouces. O , bordages des côtés, longueur chacun
19 pieds, épaiffeur 4 pouces. P, plancher du pont en haut, longueur
de chaque planche 24 pieds, épaiffeur 3 pouces. Q ,ven-
trieres baffes , longueur de chaque piece au moins 24 pieds,
epaiffeur 8 & 10 pouces. S , chaperons , longueur de chaque
piece au moins 24 pieds, épaiffeur 8 & 10 pouces.
739. Je n’entre point dans le détail de la méchanique qui
régné dans la charpente des trois profils précédens , étant aifé
d’en juger. Pour peu qu’on les examine avec attention, on
verra que la principale chofe que l’on s*y eft propofée, elt d'affiner
les deux côtés d’une jettée de maniéré à recevoir, fans
dommage , les efforts des vagues qui viennent s’y btifer ; c’eft
pourquoi on leur donne, comme nous l’avons déjà dit, beaucoup
de talud, afin que ce s vagues ne les heurtent qu’oblique-
ment. Comme celui qui regarde la mer y eft beaucoup plus
expofé que l’autre, il y a des ingénieurs qui rendent le talud du
premier encore plus fenfible que celui du fécond, comme cela
fe rencontre au profil de la première jettée (PL X .) .
Les pièces qui contribuent le plus à la folidité des jettées de
charpente font les baux , parce qu’ils arcboutent les poteaux
par les épaulemens qui naiffent des queues d’hironde des en-
caftremens, & qui fervent aufîi de tirans aux fermes.
Les ventrieres & les liffes produifent de même un très-bon
effet, empêchant, autant qu’il eft poffible, le mouvement des
jettees, lorfqu’elles font travaillées par un gros tems ; encore les
hffes ‘ne doivent-elles s’employer que quand les fermes ont
beaucoup de hauteur, autrement on peut s’en paffer. A l ’égard
C h a p . VI. D es j e t t é e s d e c h a r p e n t e . 109
des autres pièces, excepté les bracons & la branche des croix
de S. André répondant à la mer , & qui donnent des points
d’appui, la plupart des autres, quoique néceffaires, ne contribuent
que foiblement à la réfiftance du tout. Leur répétition
| p eut même devenir plus nuifible qu’avantageufe, par les mor-
toifes qu’elles exigent & qui occafionnent le jeu que l’on remarque
dans la charpente , lorfqu’elle eft choquée violemment ;
car le frottement aggrandit ces mortoifes d’une part, tandis que
de l’autre il diminue les tenons , d’où réfulte le grand mouvement
des vieilles jettées , qui en entraînent en peu de tems la
ruine.
Le feul expédient pour empêcher ce dommage, eft de n’employer
les bois que par encadrement, & d’accoler les affembla-
ges par des moifes, comme nous en avons rapporté un exemple
dans la figure Z de la planche XVI.
740. Il n’eft rien de plus important dans ce qui s’appelle
conftruction en général, que le bon emploi des bois & leur fage
économie, fur-tout dansun tems oùils font devenus aufli rares;
cependant peu de perfonnes du métier s’en font fait une étude.
Ce feroit rendre un fervice des plus importans à la fociété,
fi quelqu’un qui auroit les connoiflances neceffaires pour s en
bien acquitter, prenoit la peine de compofer un bon traité de
la charpente. N’eft-on pas en droit de reprocher aux architectes
, de ne s’être occupés que de la décoration, & d’avoir négligé
une parue auffi effentielle de leur métier, qu’ils ont abandonnée
à la feule intelligence des ouvriers : comme s’ils avoient
craint de fe dégrader, en préférant un travail aufli utile, aux futilités
auxquelles ils ont donné le nom d’ornement.
74 1 . Ce n’eft pas toujours une néceflité d’affeoir le coffre des
jettées fur unfocle de fafcinage, dont on ne fe fert quepourpro-
fiter de celui que ces efpeces de jettées forment par avance lorf-
que le fafcinage fe trouve tout établi; mais quand il ne s’en rencontre
pas, comme à Calais & ailleurs, & que les jettées ne doivent
avoir que 15 à 20 pieds de hauteur, on établit les traverfines
fervant de bafe à chaque ferme aufli bas que les marées peuvent
t le permettre, laiffant feulement un intervalle entr’elle & le fond
pour y piqueter quelque lit de fafcinage, deftiné à garantir les
pilots de l’agitation de l’eau. Mais files coffres doivent être pouf-
fés au-delà de l’eftran, où le fond de la mer ne fût jamais à fec, &
qu’on ne pût y travailler commodément , il faudroit alors enfoncer
les pilots allez haut pour recevoir les longrines & les tra-
Réflexion
fu r le bon «n-
ploi des bois
de charpente
en général*
Méthode
pour former
des jettées de
charpente
dans 'des endroits
ott la
mer a beaucoup
de profondeur.,
.