
Maxime fur
les fortifiea?
lions propres
à défendre
l ’entrée tilun
port.
NèceJJitè
<Cétudier les
glaces maritimes
pour acquérir
Us C OM-,
82 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
clous à courtes pointes & à têtes larges , ferrés près à près» .
Aux Indes ils garantiffent leurs vaiffeaux des vers , en mettant
de la gargale entre le franc-bord &c le doublage ; cette gargale
eft compofée de chaux vive mêlée avec de l’étoupe hachée, les
tout broyé avec de l’huile de c o c o , femblable à celle de noix j.
alors les vers peuvent bien piquer le doublage, mais ne paffent
pas outre. Avec cet expédient, on conferve les vaiffeaux de
Surate plus de cent ans.
703. Il eff affez inutile de dire que l’entrée d’un port doit
être protégée par des ouvrages de fortification heureufement
fitués ; on y bâtit ordinairement une citadelle , par l’avantage
qu’elle a d’en impofer en même tems aux avenues du port & à
l ’intérieur de la ville en cas de fédition. T e l étoit l’objet de la
citadelle de Dunkerque, & de toutes les autres femblablement
placées ((>56). Comme il n’y a que la difpofition des lieux qui
puiffe faire naître des idées fur la forme des pièces qui pourront
convenir le mieux pour la défenfe d’un port & d’une rade,,
je n’entreprends point de détailler une partie auflï délicate ; il
fuffit de dire en général, que l’entrée d’un port doit être impénétrable
à l’ennemi, affez étroite pour pouvoir être fermée
aifément avec des chaînes , & fi bien flanquée par les défenfes
des rivages oppofés , qu’on puiffe être affuré que jamais elle ne
fera forcée. A u furplus, il faut que les vaiffeaux & les édifices
propres à la marine ne puiffent être ni bombardés , ni canonés
du côté de la mer, & qu’il n’y ait point au devant, ni à portée
de l’embouchure du p o r t, aucune rade ou mouillage, fans être
bien défendue.
Je paffe fous filence tout ce qui a rapport à la défenfe du côté
de terre, aufli-bien que celle de la côte pour s’oppofer aux
defeentes. Cette partie eft trop vafte & n’eft point de mon fiijèt.
Mais je n’ai pu me difpenfer de dire un mot de ce qui regarde
la défenfe du côté de la mer ; ce troifieme livre ayant pour
principal objet les différentes méthodes auxquelles on doit avoir
recours pour bâtir tous les ouvrages qui peuvent avoir lieu ,
foit pour bonifier un port, foit pour en défendre l’accès & le garantir
du bombardement, comme on en jugera par les exemples
que comprennent les chapitres fuivans.
704. Il y auroit encore une infinité de chofes à dire fur la meilleure
forme des ports de mer, félon leur fituation, eu égard à la
configuration du rivage, de la côte & des iiles voifines, s’il s’en
rencontre; mais qu’on ne peut bien rendre qu’après avoir exa-
C h a p .IV . M a x im e s p o u r b o n i f ie r l e s p o r t s . 83
miné dans le plus grand détail l’endroit où l’on veut travailler,
pour y obferver les divers cours des marées & les airs de vent
avantageux ou contraires. Connoiffances qu’on n’acquiert qu’après
une étude fuivie des places maritimes en général, n’y en
ayant point qui ne préfente des fujets d’inftruftion. Faute d’une
pareille étude, il paroît qu’011 s’efi conduit en bien des endroits
avec peu de principes ; ce qui eft caufe qu’on ne rencontre
guère de ports où l’on ne remarque des défauts dans-la difpofition
des ouvrages qu’on y a fait; quoique ceux qui en onteula
conduite 11’ayent pas m anqué d’habileté ; mais il eft bien difficile
de tout prévoir. Les changemens qui arrivent à l’aâion de la
mer, font fouvent que ce qui avoit été jugé bon d’abord, devient
nuifible dans la fuite ; c’eft pourquoi il faut confidérer
non-feulement l’effet que produira fur le champ l’exécution du
projet qu’on médite , mais plus encore les fuites qui en pourront
réfulter dans les tems même qui paroiffent les plus éloignés.
Il eft des cas où tous les efforts humains ne peuvent parvenir
à détourner l’aètion des loix de la nature ; le feul parti
qu’il refte à prendre , eft de chercher d’autres voies , par lesquelles
on puiffe, fans lui faire trop de violence, l’affujettir à
pos befoins.
705. Combien de bons ports fe font comblés, fans parler de
Ceux de nos jours qui font en danger d'avoir le même fo r t ,
par le rapport- des fables & de la vafe que la mer ou les rivières
y ont charié, faute d’avoir travaillé à les entretenir en bon état
par le jeu des éclufes ou des machines. Le bel emplacement
d’une baye ou d’une anfe engage à y conftruire ce qui convient
à la sûreté & à la commodité de la marine; on y éleve à
grands fiais des jettées & des moles pour la mettre à couvert
d’un vent traverfier ou du roulis des vagues, & il arrive qu’in-
fenfiblement le port s’encombre, quoiqu’on ne l’en eût pas cru
d’abord fufceptible. La mer trouvant un fëjour plus tranquille
que par lepaffé, ydifpofe les parties étrangères quelle rempor-
toit avec elle avant qu’on eût rompu par des digues la violence
de fon mouvement. O r , comme il peut fe rencontrer des endroits
de la côte , & même certain fond terreux vers le large ,
d’où il fe détache des matières qui fe confondent avec les eaux
dans les tempêtes, il eft effentiel de remarquer ce qu’il conviendra
de faire pour empêcher que le flot ne les apporte dans le
por t, ou qu’il ne forme à la longue vers fon entrée une barre
qui pourroitlui devenir nuifible.
L ij
noijfances
propres a perfectionner
les
ports.
Caufe la
plus ordinaire
de l’encombrement
des
ports.