
Exemple tiré
de celle de
Bayonne.
NèeeJJîtè de
rétrécir l’embouchure
d’un
fleuve par des
jettées y pour
rendre la vite
fle du courant
capable
d’empêcher les
attérijfemens»
dlffemblés
dcs>p/tis kabi*-
Si le cours de la riviere, à fon embouchure, n’a qu’une médiocre
vîteffe & peu de profondeur d’eau dans le tems des baffes
marées, comme cela fe rencontre affez ordinairement, il n’y
a point de doute que la mer n’apporte des fables & ne forme
des bancs, ce qui ne manque pas d’arriver quand elle a plus de
force pour remonter la riviere que cette derniere n’en a pour
la repouffer. Si dans le tems de leur oppofftion, l’une & l’autre
fe trouvent en équilibre, c’eft alors que les dépôts deviendront
fenfibles à l’endroit où le repos fera le plus marqué,
comme cela eft arrivé à l’embouchure de la Doure , où s’eft
accrue la barre , qui auroit abfolument interdit le commerce
de Bayonne avec la mer, fi l’on n’y avoit remédié par les jettées
de maçonnerie, élevées en dernier lieu avec des dépenfes dignes
de la magnificence du roi.
758. Comme avant que de commencer des travaux de
cette conféquence, on ne fauroit affez examiner les fuites qu’ils
pourront a vo ir, on doit cette juftice à M. de T o u ro s , direct
teur des fortifications, auteur du grand projet dont nous parlions
, d’avoir faifi tout ce qui- pouvoit concourir au fuccès qu’il,
s’en étoit promis. Ayant obfervé que quand la mer remontoit
la Doure, c’étoit avec beaucoup plus de force que cette riviere
n’en avoit pour s’y rendre , il pëüfa judicieufement qu’il falloit
la rétrécir par des jettées., dont la naiffance fût à 600 toifes en-
deçà du milieu de la barre. Il ne lui donna donc que 100 toifes
de largeur , au beu de 200 qu’elle a moyennement depuis ce
terme jufqu’à Bayonne, fur la diftance d’une lieue , afin que
les eaux venant à fe gonfler dans toute'cette étendue , tenant
lieu de réfervoir, elles s’échappaffent par le chenal avec autant
de force qu’il en faudrait pour l’emporter fur la haute mer, &
puffent creufer la barre. D ’un autre cô té , il falloit auffi prendre
garde qu’en retréciffant trop l’embouchure de la Doure ,
elle ne vînt à déborder au préjudice du pays ; auffi ce ne fut
qu’après de juftes obfervations, qu’il fe détermina à ne donner
qu’environ 100 toifes d’intervalle à la naiffance des-jettées , &
150 à leur extrémité, conformément aux maximes que nous,
avons établies au commencement du chapitre Y , où il eft dit
que pour avoir la diftance de la tête d’une jettée à celle de
lautre, il falloit ajouter à la largeur du chenal, vers fon origine.,
la douzième partie de fa longueur, qui étant ici de 600 toifes,
a. occafionné de faire l’embouchure de 150.
759. La néceffité. de. rétrécir l’embouchure, de la Doure;
C h a t . VU . D es j e t t é e s e t d ig u e s d e m a ç o n n e r ie , i 1 5
ayant été reconnue indifpenfable, le point effentiel étoit de déterminer
la direction qu’il falloit donner aux jettées , pour que
les vaiffeaux puffent entrer facilement dans le chenal, & y trouver
un abri affuré contre les fréquens naufrages qui leur arri-
voient en voulant aborder cette funefte barre, dont la paffe va.-
rioit fans celle par les bancs qui naiffoient fubitement, la jet-
tant tantôt vers le fu d , tantôt vers le nord. Pour conftater
une affaire d’une auffi grande importance, il fe fit le 11 o£to-
bre 1731 ,-une affemblée des ingénieurs de Bayonne, joints
aux officiers de la marine du r o i , capitaines de navires marchands
, pilotes & autres les plus expérimentés dans la navigation
de la riviere & de la côte. Cette affemblée avait pour pré-
fident M. de Barrailh, qui les mena tous fur les lieux, où étant
arrivés , il leur dit qu’il étoit venu par ordre du r o i, afin de
délibérer & régler avec eux la direâion la plus convenable aux
digues , pour le débouché de la riviere de la Doure à la mer
qu’il efperoit que les différens avis, s’il y en avoit, feraient débattus
de maniéré à fe réunir tous à un feul, par les raifons qui
feraient trouvées les plus fortes. Pour donner lieu à- chacun de
parler avec plus de connoiffance , il fit pofer fur le fable une
carte marine de la côte, avec une bouffole, afin de juger de la:
fituation des terres du nord & du fud, qui viennent fe terminer
à l’entrée de la riviere, où elle forme un cul-de-fac.
760. Tous ceux qui fe trouvèrent là convinrent unanimement
que les rapports de la mer fur la barre, diftante d’environ
3 5 o toifes de l’embouchure qu’avoit alors la riviere ,.
étoient occafionnés par trois lames qui y veuoient rouler régulièrement
à une minute de tems d’intervalle de l’une à l’autre
,. & qui produifoient le falut ou la perte des vaiffeaux qui
paffoient fur cette barre. En. conféquence toute l’affemblée
convint que le moyen le plus sûr, & même l’unique pour n’y
pas périr, étoit d’obliger les vaiffeaux qui en approchoient de
manoeuvrer de maniéré que les trois lames dont on vient de
parler les priffent par 1’arriere ; ayant reconnu par un grandi
nombre d’exemples , que lorfqu’elles les prenoient par le côté ,
ils en étoient renverfés , fans qu’il leur reftât aucune reffource :•
qu’il importoit donc extrêmement de préfenter la tête des jettées
à l’oppofite de ces lames , lefquelles venant direftement de
l’oueft au nord-oueft , il étoit de néceffité d’établir le chenal
fur cet air de vent, en prolongeant les jettées jüfques- dellùs 1»
barre.
les cens de la
manne, faite
fur le bord c e
la mery poit
dètern.iner la
dirtSlicn qu’ il
julloit. downr
aux jeu tes.
Réfuirai de'
T affemblée
précédente
pour cunjiater
le projet des:
jettées*-