
Cas oh cette'
forme pourrait-
avoir lieu
d'une maniéré
moins incommoda.
Le plus
grand défaut
de la même
forme ferait
d’avoir des
portes f i
hautes qu’il
ne fer oit pas
pojjible de les
manoeuvrer.
Dans les
ports de la,
Méditerranée^
les cales font
préférables
)aux formes
pour la conf-
truêlion & le
radoub des
grsndf na~
pires*
906. Il y a cependant un cas où il paroît d’abord qui cette
forme mériteroit la dépenfe de fon exécution ; c’eft celui où
l’on pourroit amener par un aqueduc élevé fur des arcades- le*-
eaux d’un réfervoir à portée de là , placé à une hauteur convenable
& entretenu par les fources d’un pays montueui. Autrement
ferait-il raifonnabie d’élever avec des frais imrtïenfes
celles de la mer, toutes les fois qu’on fera dans le cas de remplir
la forme, à moins que par un' heureux hafard, il ne fe'
rencontrât une petite riviere à peu de diltance , dont le
courant pourroit donner le mouvement aune machine? Encore
cette méchanique. deviendroit-eilé inutile par une difficulté
qu’on peut regarder comme invincible : elle naît de l’énorme
hauteur des venteaux de l’éclufe , qu’il faudrait faire au moins
de 40 pieds fur environ trente de largeur chacun , pour un
paffage de 50 pieds; ce qui les rendrait par conféquent d’une'
pefanteur extraordinaire.
907. Il eft vrai que la mer contrebalancera fur là hauteur de'
vingt pieds la pouffée de celle de quarante, & que par conféquent
Feffeêlrve fera exprimée par la différence du quarré d’un
au quarré de deux, qui eft trois : d’où il réfulte qu’elle fera triple
de celle qu’ont à foutenir les portes des formes ordinaires conf-
truites aux ports de l’Océan. Comme on a bien de la peine àr
manoeuvrer ces dernieres, comment parviendroit-on à faire*
mouvoir les précédentes, fi leur charpente étoitproportionnéé
à leur hauteur & à l’effort qu’elles auront à foutenir ? Ainfî ce:
projet examiné férieufement, fait voir qu’il a été imaginé par
des perfonnes qui connoiffoient peu la manoeuvre des édifies,
& ce qui pouvoit être raifomiablement praticable ou non.
908. Voilà les principales raifons qui font que dans la Médi-r
terranée on fe contente de faire Amplement des cales pour la
conftrucfion & le radoub des navires , comme on Fa expliqué'
dans les articles 8 3(S & 8:57. On en établit auffi dans les ports
de l’Océan , mais avec plus de facilité que dans ceux où la mer
n’a point de flux & reflux ; il s’en voit de fort belles à Breft ,
d’où j’ai déduit les maximes fuivantes.
Quand on veut établir plufieurs cales rangées fur immême*
alignement -, il faut obferver de laiffër entre elles un'intervalle'
de dix à doute toifes-, afin qu’il refis des places commodes
pour les atteliers. Le corps , du maffif de maçonnerie dont
chaque cale fera compofée aura trente toifes de " longueur fur
quatre, de largeur, avec-une pente conforme à l’article' 8 $7 f leÿ
C h a p . X II.D E *E d i f i c e s d a n s l e s p o r t s d e m e r . 231
rampes qui accompagneront ces cales à droite & à gauche ,
doivent être évafées par le bas , afin d’avoir plus de facilité à introduire
les vaiffeaux fur la cale, ou à les faire paffer à la mer ;
pour cela ees rampes auront fix toifes d’intervalle par le haut,
& douze' par en bas.
909. On fait auffi des cales de charpente, telles qu’if y en
avoit autrefois à Dunkerque dans Farfenal de là marine, comme
on en peut juger en confidérantle.plan de cette place, fur lequel
on les. verra comprifes entre l’éclufe 45 & la forme 42. Pour les
conftruire, on commence par donner au terrein quelles doivent
occuper,une profondeur & une pente convenables ; on enfonce
des pilots fur toute fon: étendue pour l’affermir contre la
charge qu’il doit foutenir,principalement à- Fendraitoù repofera
la quille.du navire; fur ces pilots on établit un grillage dont les-
çompartimens fe rempliffent de terre glaifebien battue, ou de
maçonnerie de brique avec mortier de ciment; après quoi on
H couvre d’un plancher, traverfé. à l’endroit, du prolongement
dfi qhantierpar des rouleaux tournans fur des palliers-, afin de
foulager fe frbttament des vaiffeaux qui doivent y palier. Pour
cpnferver le pied de, ces-, cales auffi bien,que celui des-autres-
faites en maçonnerie., on.confirait.une. risberme de fafcinage
chargée de pierres,, afin .d’empêcher que le mouvement dela-
mer ne, les .dégrade. Pour la même raifon, Fon enfonce ; des files-'
de.palplanches & Fon fait des-conrois de.terre.glaife par-tout
où- on les juge néceffaires..Au.reûe je. n’entre pas dans un plus
grand détail ,fur la.conftmâion des, cales -en général, laiffatit à
laprudence deceuxqui feront dans.le.casd’en exécuter, defei
conduire félon les circonftances-du locaL
910. Ne voulant rien omet-tre.de tout ce-qui a rapport au
fujet que je traite dans ce troifieme livre, il ne. fera, point inutile -
de. faire mention des foffes qui-fe font dans les ports de mer
pour tenir au fond de l’eau les mâts, provifîonnels , afin de les
mieux conferver : comme celles que Fon voit à Rochefcrt
paffent pour être très-bien entendues, en voici le détail.
Elles font au nombre de quatre, deux grandes & deux autres
plus petites, fituées le long de la rive gauche de la Charente ,
avec laquelle elles communiquent par des canaux ; les premières
fe trouvent difpofées parallèlement l’une à l’autre à la diftance
de huit toifes; elles ont chacune deux cens foixante-quinze toifes
de longueur fur dix de largeur, & quatre pieds de profondeur
« eau ; chaque extrémité de ces foffes eft fermée par la vanne
Ma niere
de conflruire
des cales de
charpente ,
comme il s’en
rencontre dans
les Pays-Bas*
Dcficription
desjujjes aux
mâts y exécu j
tées à Roché-
fort*