
Pl.LIIjfig.tf.
Defcriptioh
de L'aqueduc
de Me fu r an ,
pajfant fous
le lit du canal
de Languedoc.
PL XLVIII,
%
«f s •
4 16 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e IV.
LM N O , paffant au-deffous du canal FGH I , & dans ce cas
il faut pratiquer plutôt une entrée dans la digue CD EFP, & un
déchargeoir dans l’autre oppofe Q IK C D , au cas que la iurface
du terrein A C foit fupérieure à fon oppofée CB ; ou mieux en»
core profiter du mur de chûte de 1 eclufe la plus prochaine ,
pour y pratiquer un aqueduc droit , comme on l’a dit article
1096. Faute d’en avoir ufé ainfi en conftruifant le canal de
Languedoc, & d’avoir pratiqué d’autres aqueducs où il pouvoit
y en avoir, ce canal a d’abord beaucoup fouffert des eaux étrangères.
qu’on y recevoit, & elles en auroient entièrement caufé
la ruine, fi M. le maréchal de Vauban n’y avoit remédié, article
1089. Comme les aqueducs qu’il y a ordonnés font fort
bien entendus, nous en avons rapportés deux fur les planches
XLVIII & X L IX , développés de maniéré qu’il fera aifé
d’en juger, pour peu qu’on les confidere relativement à ce qui
fuit.
1140. Les'figures première & cinquième, appartenantes à un
de ces aqueducs, font connoître que le terrein du côté de l’entrée
des eaux étant plus élevé que celui qui répond à leur for-
tie , on a conftruit un puifard D E G R revêtu de maçonnerie,
où viennent fe rendre les eaux du contrefoffé , pour de là pat
fer dans l’aqueduc F TH fo u s le canal PSZ. Que cet aqueduc,
de cinq pieds de hauteur fous clef, a le fond conftruit en voûte
renverféé, comme le montre la figure quatrième , pour empêcher,
autant qu’il fe peut, que la vafe ne s’y dépofe, & afin
qu’elle s’arrête dans le fond EG ou A B C du puifard. On voit
que l’entrée F de l’aqueduc efl: élevée de fix pieds au-deffus du
même fon d , pour qu’il n’y ait que les eaux de fuperficie qui
puilfent y paffer, & que trouvant cette entrée difpofee en pente,
elles fe précipitent vers la fortie H , pour tomber dans le fécond
puifard HIKL revêtu auffi de maçonnerie, dont l’objet principal
efl; d’empêcher qu’il ne fe forme un affouillement, fur-
tout de la part des eaux que lâchera la vanne de l’éclufe de décharge
MN, fervant à vuider le canal par la rigole , quand on
veut l’avoir à fec , pour faire quelques réparations. Âiiffi l’on
voit que l’on a fagement ménagé cette décharge de fond au-
deffus de cet aqueduc, & que pour foutenir l’impétuofité de la
çhûte, on a conftruit le mur en glacis K L revêtu de pierres de
taille difpofées en ceintre, afin de lui donner plus de folidité.
Au refte, on a foin de curer de tems en tems la vafe qui s’a-
maffe dm« ces deux puifards, que l’on conftruit d’ailleurs ,
auffi-
C h a p . IX. d e s A q u e d u c s p o u r l e s c a n a u x . 4 1 7
jtuffi-bien que tout le refte, avec les précautions convenables
■ àla folidité dWp areil ouvrage.
Comme les: figures i & 3 en font voir l’entrée & la fortie, il
fera aifé d’en reconnoître les parties, en voyant le rapport qu’ont
enfemble les lettres femblables , ainfi je me difpenle d’une plus
ample explication; j’ajouterai feulement qu’on a profité du revêtement
ZX d’une des digues pour fervir de culée au pont O
deftiné au tirage : qu’afin d’empêcher les terres de la digue
RW de gliffer dans le canal, on les a foutenues par un mur P,
( fig. 1 , 4 & 5 ) élevé en forme de collier autour de l’aqueduc :
& que pour garantir }es eaux du canal de filtrer au travers de
la voûte, on l’a recouverte d’une chape de ciment S fabriquée
comme nous l’avons enfeigné dans la Science des ingénieurs,
livre troifieme, chapitre XI.
1 14 1 . La planche X L IX comprend les parties d’un autre
aqueduc ayant un double paffage L , dont le fond des puifards
A C , F E , & N N ( fig, 5 & 6 ) fe trouve de niveau avec celui
dû même aqueduc, au lieu qu’au précédent ces puifards
font plus bas, en quoi je les eftime meilleurs pour les raifons
que nous en venons de donner; mais cela n’empêche pas qu’ils
ne doivent être pavés de pierres dures, afin de réfifter à la chûte
des eaux & de prévenir les affouillemens,quoiqu’on n’y ait pas eu
égard ici. Comme les développemens de ce fécond aqueduc
font fur une grande échelle, on en diftinguera encore mieux
que ci-devant l’éclufe de décharge H K I , le pont M pour le
tirage, & tes autres parties, en recherchant tes lettres femblables
qui tes accompagnent ; c’eft pourquoi je ne m’y arrête point.
-Cependant on remarquera dans la figure troifieme, au profil
coupé à travers de l’aqueduc, qu’on a ménagé dans le mur de
réfend des paffages E , pour que des manoeuvres puiffent communiquer
d’un côté à l’autre, lorfqu’il s’agit de 1e nétoyer ou
d’y faire quelques réparations. Si tes eaux étrangères étoient fort
abondantes & qu’au lieu de deux paffages il en fallût trois, on
les répéteroit en les difpofant dans 1e goût des précédens &
c ’eft le parti que l’on prend lorfqu’on n ’a pas la liberté de tes
faire auffi élevés que l’on voudroit.
La pierre de taille dont on s’eft fervi aux ouvrages du canal
-de Picardie n’étant point auffi bonne pour être employée
dans l’eau que celle dont on a conftruit le canal de Languedoc
, on a été obligé à ce premier canal de faire des planchers
.fur le fond des aqueducs, à-peu-près comme pour les radiers
Partie I I , Tome I I , G g g
'Autre aqu&.
duc ayant
deux paffages
au lieu d’un ,
conftruit fous
le même canal.
PU XLIX*