
Détail de ce
.qui a été fuivi
en élevant les
je li ées précédentes
jufqu’à
leur couronnement
& liées par des crampons à queue d’hironde fcellés en plomb.
Dans la partie où ces jettées étoient dans leur naiffance adof-
fées aux terres, on a fait de ce côté-là deux retraites chacune
d’un pied ; le parement fut élevé à plomb & accompagné d’un
conroi de terre-glaife, la berme n’ayant lieu que le long de la
,ace répondant à la riviere, comme on peut le remarquer dans
le profil.
764. Je paffe fous filence tout ce qui a été fuivi pour la
bonne façon de la maçonnerie de ces jettées , renvoyant,
comme je l’ai fait pour celles de Cherbourg , aux endroits du
premier volume où cette matière eft traitée à fond. Je dirai
feulement, i° . qu’à un pied & demi au-deffus des hautes vives
eaux, on a encaftré dans le corps de la maçonnerie les tirans
& clefs des arganaux de bronze pofés de 50 en 50 toifes pour
l’amarrage des vaiffeaux. 20. Que le couronnement des jettées
vers leur naiffance a été terminé à 3 pieds au-deffus des mêmes
vives eaux, par conféquent à 10 pieds au-deffus de la dernière
retraite de la fondation, pour que jamais la riviere ne
puiffe les déborder. 30. Que vers la naiffance de ces jettées,
on leur a donné environ 18 pieds d’épaiffeur au-deffus de la
même retraite , & pour talud au parement répondant à la
riviere, lafixieme partie de leur hauteur. 4°. Que les mêmes
jettées ont été faites en augmentant imperceptiblement d’un
pied d’épaiffeur, & de 6 pouces de hauteur par 100 toifes de
longueur : d’où il réfulte qu’au bout de 600 toifes vers la gorge
de l’arrondiffement dé leur tête, cette épaiffeur s’eft trouvée de
24 pieds, & la hauteur précédente de 1 3 ; c’eft-à-dire de 6 pieds
,au-deffus du niveau des plus hautes marées, afin que dans un
gros tems, les vagues n’en puiffent dégrader lefpmjijet. 50. Q ue
la partie de leur tête la plus expofée aux tourmentes de la mer ,
a été entourée d’une risberme terminée par des pilots jointifs,
l’intérieur femé d’autres pilpts , tout le fond rempli de pierres
mêlées de gravier, & -djfpofées comme ci-devànt jufqu’à la
hauteur du grillage qui fiat attaché fur les pilots , les cellules
remplies defpierres pofées de champ, ferrées par des piquets,
comme on le pratique en pareil cas. 6°. Q u ’au commencement
de la conftrucïion de ces jettées , on avoit attaché fur les lon-
grines un plancher de madriers de 3 pouces d’épaiffeur,- dont
on a fenti enfiiite l’inutilité, parce qu’il ne faifoit qu’interrompre
la liaifon de la maçonnerie avec le grillage & la première
aflife de deffous. 70, Que quelques années après qu’on eut entamé
C h a p .V I I .D es j e t t é e s ET DIGUES DEMAÇONNERIE. 129
tamé ces jettées , on a reconnu la faute devoir placé les tra-
verfines trop haut, parce qu’étant fréquemment expofées à l’air
elles etoient fujettes a fe pourrir, a # lieu qu’on aurok dû les
arrafer au niveau des baffes marées, comme on a fait depuis
n ayant pas trouve de difficulté à maçonner dans l’eau à la pro-
! fondeur de deux pieds 8°. Q u ’ayant reconnu que, malgré le
foin quon avoit pris debien pofer les pierres Répondant à la
furface des nsbermes, la mer les détachoit & les entraînoit au
fom dans le ht du chenal, on 11’a point trouvé de meilleur expédient
pour les maintenir en place, que de remplir les vuides
qui reftoient autour aveç de la mouffe enfoncée dans leurs
joints, par la propriété quelle a de fe prêter à toutes les configurations,
qu on veut lui faire prendre , & de fléchir fous les
vagues 5 fans leur donner de prife.
7 6 j. Il importe extrêmement, quand on veut établir à la mer
des fondations dans le goût de celles dont nous parlons, de ne
pas manquer de commencer l’enrochement fur « ou 6 pieds de
hauteur, à mefure que l’on enfonce les pilots, parce qu’autre-
ment les courans les auraient bientôt déracinés. Au furplus
Ion doit avoir attention, dans le cours du t r a v a i l le conduire’
lesjettees a la même hauteur, fans que l’une dépaffe beaucoup
1 autre , fur-tout fi elles font battues en flanc par l’air de vent
qui régné le plus ordinairement à la cô te , de crainte de s’expo-
ler aux accidens dont voici un exemple.
Il eft arrivé qu’ayant prolongé la digue du fud beaucoup plus
que celle du nord, on fot obligé d’abandonner cette première
' f l fi11? Ia maçonnerie fe trouva élevée de 5 ou 6 pieds au-
deilus du grillage parce que les vents du nord-oueft, qui agif-
lent avec le plus de violence , fécondés d’une greffe mer qui
H ,.rl^ee Par cette fécondé digue, battirent en plein cette
tete, dont ils enlevèrent deux affifes pendant le tems de cinq
marees confecuuves, & formèrent fur le refte des avaries q u i -
ont oblige à de grandes réparations; ce qui venoit auffi de ce
qu on avoit commencé les travaux de trop bonne heure dans
un tems où la mer eft encore fort redoutable. D ’autre part les
labiés qu elle chaffa fe trouvant arrêtés au pied de cette tête
s y amafferent en fi grande quantité, que ce ne fut qu’avec beaucoup
de peine & de dépenfe employée à la conftruûion d’un
pi provitionnel, qu on parvint à détruire le banc qu’ils y avoient
torme : ce qui ne fût point arrivé, fi les deux jettées avoient été
P uilees d un travail égal ; car fuppofant qu’on eût eu à conduire
r artie I L Tome I L R
Olfervat ion
Jur les fautes
qu’on a fait en
conjlruifant
les mêmes jet-
tèes.