Origine de
Vêt ablijfement
■ ide Cadix.
Situation de
l* ifle de Cadix.
Defcription
du port & de
la rade de Cadix.
6 z A r c h i t e c t u r e H y d r a u l iq u e , L i v r e IIL
660. Les côtes d’Efpagne & de Portugal fur l’Océan, ne font
pas moins fàvorifées de magnifiques bayes que celles de la Méditerranée.
La plus remarquable eft celle de Cadix, répondant
à la province d’Andaloufie, foit par la Angularité de fa figure,
doit par les avantages qui lui font propres. So lin , auteur latin’
qui a écrit dans le goût de Pline fous le régné de Vefpa/îen,
prétend qu’une colonie Tyrienne qui s’embarqua fur la mer
Rouge ayant fait le tour de l’Afrique , vint furgir dans M e
de Cadix, où elle fonda la ville de ce nom, qui a été long-
tems le dernier terme de la navigation des anciens, dans Ja pen-
le e qu’on ne pouvoit aller plus loin.
d di. La nature a fi heureufement difpofé la baye de Ca dix,
quelle n’auroit rien lailfé à defirer, fi fon entrée étoit
moins grande & moins dangereùfe par les écueils qui s’y trouvent
, mais que l’on évite aifément, pour peu qu’onda con-
noiffe. L’ille qui couvre cette baye a fix lieues de longueur du
N. O . au S. O , & deux dans fa plus grande largeur; elle n’eft
feparée du continent vers le fud-eft , que par un petit canal
où eft le port Suaço ; de forte que les vaiffeaux font obligés,
pour arriver dans le port , de palfer au N. O . de l’ifle , où
«ft fituee la ville qui a cela de particulier, par rapport à la rade,
que pour aborder cette fécondé, il faut palfer fous le canon de
la première , & près le port qui leur efl intermédiaire , fitué
dans le coude que forme la ville fur la tête de l’ifle , en s’avançant
dans la baye , au lieu que c’elî tout le contraire dans les
autres où la rade précédé ordinairement le port,.
d d î, Quoiqu il foit allez difficile d’expliquer une difpolîtion
aulfi ftnguliere fans le fecours de la carte qui le repréfente,
mais que l’on aura aifément, parce quelle fe vend gravée,
on faura que cette baye, couverte de la forte, eft diviféepar
une langue de terre partant du continent, & qui s’étend du N,
E. au S, O . fur la longueur de deux lieues; de maniéré quelle
forme deux bayes au lieu d’une. 11 faut palfer par la première,
répondant à la ville & au port pour aborder à la féconde, qui
lient lieu de rade , dont l’entrée comprife entre la pointe de
cette langue & l’ifle , n’eft que d’environ rooo toifes de l.ar-
geur.
Cette rade, abriée ae toute part, excepté des vents qui foufflent
du N. O . a 1 eft, mais qui incommodent peu dans les plus grandes
tempêtes, a trois lieues du N. E. au S. O . entre le continent
& l’ille , & deux lieues du N. O . au S. E. On y mouille
CHAT. IH.DES PORTS ETABLIS PAR LESMODERNES 63
depuis 4 jufqu’à 9 bralfes d’eau. Son entrée eft foutenue par lésions
de S. Laurent & de Matagore, qui font à droite & à gauche
, fans- parler de la ville & du château S. Philippe, qui en
défendent encore l’accès par un feu de revers. Quant à l’entrée
de la première baye qui peut avoir une lieue & demie de largeur,
il y a plufieurs forts ,, entr’autres ceux de Ste Catherine
& de S.- Sebaftien, Les marées qui portent N.- E. & S. O ,
après avoir donné contre l’anfe qui eft entre la pointe de
Rota & celle de -Ste. Catherine , fe réfléchilfent de maniéré
qu’elles: conduifent naturellement les navires au port & dans la
rade,
<503- L ’on fait que le port de Cadix eft le rendez-vous ordinaire
des galions d’Efpagne, par conféquent des flotes venant
des Indes occidentales chargées des tréfors du Pérou., Les
plus forts vaiffeaux y font toujours à flot dans le tems des plus
baffes marées, avantage affez rare le long des côtes.occidentales
& feptentrionales de l’Europe , principalement dans la
Manche, dont les ports n’ont alors que peu ou point d’eau, ce
qui oblige les gros navires de fe tenir à l’ancre à une certaine
diftance du port.,, où ils ne peuvent,, dans la plupart, entrer
même à marée haute, d’où il réfulte q uec’eftlabonté delarade-
qui décide du mérite de ces ports; mais la plupart de ces rades-
ont le défaut d’être foraines, nom qu’on donne à celles dont
les bords n’ont point d’élévation pour abrier les-, vaiffeaux des*
Vents du large; au lieu que dans la Méditerranée, les ports &;
leur rade, ne font prefque par-tout qu’une même chofe, renfermée
dans une feule baye bien abriée où ils ont toujours autant
d’eau qu’ils en ont befoin,
664. Tout le monde fait que les deux plus magnifiques ports
de France fur l’Océan , font ceux de Rochefort & de Breft ,,
deftinés pour les grands armemens. Le premier , dans la province
de Xaintonge fur la Charente, à trois lieues de l’embouchure
de cette riviere-, n’étoit autrefois qu’un petit château,
autour duquel Louis X I V fit tracer, en 1666, une ville bien
percée, qui ne tarda point à fe peupler d’un grand nombre
d’habitans attirés parles beaux privilèges que ce monarque leur
accorda, La grandeur & les commodités de l’arcenal de la marine,
& les magnifiques formes qu’on y a faites pour la conftruc-
rion & le radoub des vaiffeaux de guerre , paffent pour les
morceaux de cette efpece les plus achevés qu’il y ait en Europe
; mais ce fameux p o r t , qui n’eft autre chofe que la Cha-
ObferVatiort
fu r la différence
desPorts
de la Méditer»
tanee avec
ceux de- l 'Q *
clan»
Defcripîîofa
du port de Ro~-
chefort.- Défa
u t de ceux-
qui font ajjisi
à Vembouchure
des rivieresy