
Quand une
châte paffe 12
à ij p ieds, il
fa u t la divi-
fe r en plu-
fieurs autres
par cafcades
& multiplier
lesfas. Avantage
de les faire
plutôt ac-
collés que Je-
parés.
On emploie
utilement les
éelufes , pour
économïfer. les
ta u x d'une rivière
•qui n’ ejl
peint abon- ■
dante, en fai-
fant deux-fas
adoffès 3 l'un
pour les grands
bateaux &
Vautre pour
les petits.
PL XXXIX,
%- alp.
4 A r c h i t e c t u r e - H y d r a u l iq u e , L iv r e IV.
on verra par la fuite qu en lui donnant plus de capaci té ,on
peut en faire palier plufieurs en même tems , fans augmenter
la largeur des. éelufes, qui fe réglé toujours fur celle des.plus
glands bateaux-que porte la-riviereou le canal,■
1049. Comme les portes d’en bas fatiguent d’autant plus de
la part de l’eau qu’elles fou tiennent, que la chûte Z.fe trouve
plus haute, il eft bon d’obferver que lorfqu’elle paffe douze à-
treize pieds on la divife en plufieurs autres, ayant chacune leur
fas féparé ou accolé par cafcades, tels qu’on les voit repréfentés ■
dans la vignette du commencement de ce quatrième livre ; alors •
les bateaux paffent fucceffivement.de l’un à l’autre par des manoeuvres
femblables auxprécédentes. On Voit donc que fi la
chûte entière étoit de dix-fept pieds, on feroit deux fas-contigus
, dont celle de chacun feroit de huit pieds & demi, & que.'
R cette première chûte etoit de vingt-fix pieds, on en feroit trois ■
autres débute pieds huit pouces, quoiqu’Ma rigueuron pourroit
fe contenter de S g i faire que deux, pour diminuer la dépenfe. •
C ’eû-auffi dans u n efprit d’économie que l’on accolle les fas autant
que cela fe peut, plutôt que.de.lesRéparer; pour ne point
multiplier les.éelufes fans néceffité-, étant vifxble qu’il en faut’
quatre pour deux fas détachés; au lieu que trois fuiîifent quand
ils font joints enfemble : par conféquent, il en faudrait fix pour *
trois fas dans le premier ca s , & quatre, feulement pour le fécond;
d’où il fuit que fur deux fas- on gagne toujours une eclufe ;
en les accollant. Je ne dis rien préfentement de ce qurappar-
tient à. leur conltruOion, .me, réfervant d’en traiter à fon d en a
parlant des canaux.de navigation. - , ,,,.
ip so . Ce n?eft pas feulement pour ménager la pente dune -
riviere qu’on emploie les eclufes , .on s en fert auffi lur celles ■
qui n’ayant que peu d’eau dans le tems des-fechereffes , ceffe-~
raient d’être navigables fi on ne l’économifoit avec foin. Pour
n’en dépenfer.que ce qu’il faudra néceffairement fuivant l’e fp e c^
de bâtimens qui-fépréfenteront,on fait deux fas AB , CD adoP-
fé s :, l’un pour les petitshateaux & l’autre pour les grands, afin ;
de s’en fievir félon le befoin. Si au contraire on a. de 1 eau. en
abondance & qu’on veuille faire paffe* .plufieurs bâtimens. à la
fois, on conftruirun grand fas dont nous ne rapportons,qu’upe
moitié G H IR K LM , ayant l’ëclufe E accompagnée d’un ppnt-
levis F à double tablier, comme nous l’expliquerons plus particuliérement
ailleurs. . . ... Ou peut auffi coufidérer la figure 35, comme corapofee de. ■
CHÀÿ. III- dés E c l u s e s p r o p r e s a u x r i v iè r e s . 3 z 5
deux fas acçollés>,Xup!pofer une première chûte C,une fécondé
D ayant chacune leurs éelufes, & prendre la troifieme R , pour
celte de la-partie d’aval N 5 alors fi un bateau entre dans le
baffin pour monter ,,on en fermera tes portes R & P, afin de
le remplir d’eau que l’on tirera d’en haut; enfuite on introduira
ce bateau dans 1e fas C D , qui paffera de même dans la partie-
X en fermant lés portes P St en ouvrant les autres C , après
avoir mis l’eau de ce fas au niveau de celle d’en haut.
1051. Voulant appliquer la même figure à tous tes exemples
où elle peut fervir , nous fuppôferons deux rivières dont les
eaux-varient dé maniéré-que réciproquement celle de l’une fe-
trouve plus-élev'ée q.Ue;celle de l’autre, & que malgré cette difficulté
on veut les joindre par un canal navigable en tout tems.-
Pour lui donner cet avantage, il faut, à tel endroit que l’on voudra
de fa longueur, conftruire un fas, dont tes éelufes D , E ,
ayent doubles, paires-de portes P, Q ,& R , S , afin’d’avoir la liberté
demettrè fon eau de niveau avec l’une ou-l’autre des rivières,
à l’aide des guichets ménagés dans les'portes, & par
conféquent d’y faire entrer tes bateaux de quelque part qu’ils arrivent,
pour de-là paffer d’un côté à l’autre, en exécutant les manoeuvres
que nous avons expliquées ci-devânt, article 1048.
C ’eft ainfi qu’au fameux fas d’Oftende, les bâtimens paffent
du port dans 1e canal de Bruges, & de ce canal dans 1e p o r t, à
quelque hauteur que foient.les marées. Comme c’eft le- plus
beau morceau que i’Archite&ure Hydraulique puiffe offrir, &
d’où j’ai tiré le plus d’inftruâion dans l’examen que j’en ai fait fur
les lieux, en voici une courte defeription.^
k >5î . Le grand fas D E , capable de contenir à H fois huit
navires de trois cens tonneaux, eft fermé par les éelufes A D
& -LE I, chacune dé trente-fix pieds de largeur, ayant double
paire-de portes BC & F G , pour- qu’en tout tems tes bâtimens
puiffent y entrer & en fortir ; quoiqu’il ne faille poUr cela qu’en-
viron une demi-heure, . on en a fait un fécond plus petit O P
deftiné aux bâtimens d’une grandeur médiocre, ayant auffi deux
éelufes N O , P Q , de 14 pieds de largeur, munies de même de
doubles portes. Au furplus il y a encore un troifiemepaffage avec
une éclufe ST de zo pieds de largeur , fervant pour la décharge
des eaux du-pays,lequel eft garanti des irruptions de la mer par tes
doubles portes T , R, à quoi fervent auffi celtes d’aval C ,G ,O ,Q ,
des deux fas, afin que fi les .premières venoient à manquer, les
fécondés puiffent y. fuppléer , St que dans le tems des grandes
Vfage des fa s
à doubles paires
de portes
pour joindre 3
par un canal
navigable ,
deux rivières
dont le niveau
des eaux feroit
refpetfivement
fu jet à varier,
ri& 35-
P Defcription
du fa s exécuté
fu r le canal
qui communique
d'Ofende
à Bruges.
PL XLVIII,
Bg. 7.