Quand un
chenal fe trouve
dans la dire
(lion des marées
, & que
les vaijfeaux
qui font dans
le port, peuvent
en être
tourmentés, il
faut un peu
courber les jettées
pour
qu’elles■ modifient
la violence
du courant.
Maxime- fur
t intervalle
q u il faut donner
aux jettées
vers leur-
naiffance & à
T .mbouchurt
du chenal.
90 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
de cette efpece, qu’en attaquant la caufe du mal dans fafource ,
foit en rafant la partie Taillante de la côte qui produit le galet,
ou en faifant enforte d’en couvrir le pied , de maniéré que la
mer n’en puiffe plus rien détacher. Il fe pourrait bien cependant
que l’entreprife d’un de ces expédiens fût effrayante par
fon énorme dépenfe ; c’eft à la fageffe de ceux qui font chargés
de veiller aux intérêts de l’é tat, de fe régler felôn l’importance
du port que l’on veut conferver, & à l’habileté des ingénieurs
de fuggérer les moyens les plus convenables , en confiderant
les chofes eu égard aux fuites qu’elles pourront avoir à 1 avenir
, de crainte de n’apporter qu’un remede de peu de durée ,
fujet à être fans ceffe renouvelle, & par conféquent à un entretien
bien plus onéreux que ce le feroit une forte dépenfe faite
une fois pour toujours.
Le tranfport des fables que les courans dépefent en quelques
endroits de l’entrée d’un port, en y formant des bancs trop éloignés
des éclufes pour que leur chafle puiffe les détruire a me-
fiire que les dépôts s’élèvent, donne encore lieu quelquefois
d’allonger la jettée qui répond à ces courans, afin que la venant
frapper , ils rejailliflent à la mer & empêchent que' le dépôt ne
fe faffe toujours au même endroit.
716. Quoique les jettées fe faffent ordinairement en ligne
droite, on les recourbe ou replie quelquefois un peu en dedans,,
s’il arrive que le courant enfile dire élément le chenal avec trop
de vîteffe, afin d’empêcher que les navires qui font dans le port
n’en foient incommodés en fe heurtant les uns les autres, ou
en allant frapper contre les quais ( art. 646 ) ; mais il faut prendre
garde, en les courbant, de ne point trop altérer l’aftion de
l’eau que les éclufes lâcheront à marée baffe pour l’entretien du
chenal ; par conféquent avoir égard à la pofiticn des mêmes
éclufes, & à nombre d’autres obfervations que je laiffe à la
diferétion de ceux qui feront dans le cas de faire des projets de.
cette efpece.
7 1 7 . Après toutes les obfervations convenables pour diriger
les jettées le plus avantageufement qu’il fera poffible, on donnera
depuis 20 jufqu’à 24 toifes d’intervalle entre leur naiffance
du côté du port, pour que le courant que lâcheront les éclufes
ne vienne pas mordre trop près du pied des jettées ; on les dirige
de maniéré que le chenal aille toujours en s’élargiffant vers
fon embouchure. La réglé qu’il m’a paru qu’on pouvoit fuivre
C har. V. D es iettées de fascinage. 91
ftn pareil cas, quand nulle raifon n’empêche de tracer les jettées
en ligne droite fur toute leur longueur , eft de faire cette extrémité
plus large que l’autre d’environ un douzième de la longueur
du chenal même ; c’eft-à-dire que fi l’intervalle de la
naiffance des jettées avoit été déterminé de 24 toifes, & leur
longueur de 200 , dont la douzième partië eft 16 î , la largeur
de l’entrée du chenal fera en ce cas de 40 toifes 4 pieds , ainfi
des autres, à moins qu’on n’ait des raifons pour modifier cette
réglé félon lès circonftances.
S E C T I O N P R E M I E R E .
De s jettées de fafci/idge.
718. Aufli-tôt que Louis XIT^fe vit poffeffeur de Dunkerque
, & qu’il eut jugé par lui-même de 1 état du p o r t, qui ne
pouvoit alors recevoir que de médiocres vaiffeaux, il fentit la
néceflité de commencer par le chenal les grands travaux qu’il
avoit projette, afin que le jeu continuel des éclufes l’approfondît
, tandis que l’on éleveroit les autres ouvrages pour bonifier
le port & fortifier la place. Comme le courant que lâcheraient
les éclufes ne pouvoit creufer dans le fable & l’emporter au loin,
qu’autant qu’il feroit refferré dans une direétion confiante, l’on
travailla d’abord à élever des jettées de fafeinage fur la prolongation
des deux bouts qui fe trouvoient déjà établis.
C ’eft le détail de ce qui fut fuivi dans le cours de ce travail,
que je vais rapporter, afin qu’en pareil ca s , on puiffe s’y conformer
en tout ou en partie ; cette nature de jettées , quand
elles font bien entendues, ayant tout le fuccès qu’on peut s’en
promettre, elles font très-propres à foutenir les reffacs de la
mer, par le peu de prife quelle y trouve : mais étant fujettes à
un grand entretien, il faut ne les regarder que comme une préparation
à un travail plus folide, dont elles facilitent extrêmement
l’exécution.
719. Comme lepa iffeurYQ des jettées de fafeinage , prifes
fur leur bafe, doit être proportionnée à leur hauteur V X , & à
la force de la mer, fur-tout à fa profondeur au tems des vives
eaux, j’ai obfervé, en examinant ce qui a été exécuté de mieux
en ce genre , qu’il falloit que la hauteur des mêmes jettées fût
à-peu près à la largeur de leur b a fe , y compris les taluds &
Pour et eu- •
fer le chenal
du port de
Dunkerque,on
a commencé en
16yq à èleveé
des jettées de
fafeinage qui
ont facilité
par la fu ite
celles quon a
faite s avec
des coffres de
, charpente remp
lis de pierres.
I l faut que
V ep aiffeur des
jetties' i e fa f
cinagefur leur
bafe , fans y
comprendreles
risber mes,foit