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ployées tout de fuite en arrofemens,en même tems que les fu.
perdues fe déchargeront dans les divers torrens qui traverfent la
route que tout le canal doit fuivre. En confequence, la meme
compagnie a divifé la propriété du privilège quelle a obtenu
du roi, & les revenus quelle compte tirer du canal en neuf
mille fix cens actions, qu’on diftribuera par voie de foufcription
jufqua la concurrence de trois mille deux cens de ces athons,
à raifon de fix cens livres chacune.' Ceux qui feront propriétaires
de ces actions , deviendront membres de la même compagnie
, & participeront à perpétuité à tous les revenus que ce
canal & les autres qui en feront déduits pourront produire ; par
ce moyen on parviendra peut-être a rafiembler les fonds ne?
ceffaires pour entamer un projet auffi utile.
On voit que le revenu de ce canal fera fonde principalement
fur la quàntité d’eau qu’il dépenfera continuellement, qu’on a
• eftimée par minute à plus de quatre cens mille canons d’un de?
nier ( mefure d’ufage en Provence ) égal à un demi pouce or?
dinaire d’eau, plus un quatorzième. De cette quantité le fieur
Floquet en déduit fix mille canons pour les évaporations eau?
fées par le foleil ■&- les vents , & pareille quantité pour avoir
égard aux tranfpirations Kjui fe. feront pendant quelques mois
feulement, jufqu’à ce que les pores de la terre foient bouches
par la vafe & le limon , dont l’eau de Ja Durance eft prefque
toujours chargée : ce qui pourra par çpnféquent améliorer les
terres où elle fera répandue,.
Me voilà enfin parvenu au terme où je me fuis propofe dç
pouffer cet ouvrage; j’avouerai irtgénuement qu’il m’a caufé
beaucoup de peine, & qu’il n’y a eu que mon attachement feul
pour le bien public qui ait été capable de foutenir ma confiance
depuis trente-quatre ans que j’en fuis occupé. Je fouhaite
qu’il réponde à la fin qui me l’a fait entreprendre, & qu’il puiffe
donner lieu de perfectionner de plus en pin? une parue auffi
utile.
Fin du deuxieme & dernier volume de la fécondé partie 3 qui eft
le quatrième de tout touvrage.