
tPOlfe; & la
fécondé , qui
refie à faire,
conjifle à rendre
la Somme
navigable juf-
quâ Amiens»
Pl.
XLIII.
H J JH
ment du point
de partage
pour les deux
parties du candi
»
368 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l iq u e , L i v r e IV.
raiera depuis le village de Saint-Simon, où eft le point de partage
, jufqu’à Amiens,parce que de çette ville elle eft navigable
jufqu’à S. Vallery. Je vais ne m’attacher qu’à expliquer ce qui
appartient à la première de ces parties, dont il fera ailé de prendre
connoiffance, moyennant la carte que nous en avons rapportée
fur la planche X L II I , lailfant à juger de ce qui intérene
la fécondé par la lefture du beau devis qu’en ont dreffé en
1731 meffieurs de Charbife & Préfontaine, ingénieurs du roi,
conjointement avec meffieurs Oudart & Baligant, infpeâeurs
des travaux de la première partie, dont tous quatre fe font acquittés
avec le fuccès qu’on avoit lieu d’attendre de leur capacité
& de leur longue expérience. Ce devis, dont la leûure eft
des plus inftruclives, & qui eft accompagné d’une carte fort
exaête, a été imprimé en 173 2 , à Paris, chez Pierre Simon,
rpe de la Harpe, à l’Hercule.
1094. Après s’être alluré que les eaux des étangs qui font
dans le voifinage de S. Quentin, fe trouvant réunies au réfer-
voir d’Arthen proche S. Simon, où le point de partage fut fixé,
feraient plus que fuffifantes pour la nourriture des deuxbranches
du canal dans le c a s de la plus fréquente navigation qui pourrait
jamais fe faire par les rivières de Somme & d’O ife , on
fit un nivellement pour juger de la pente du terrein, & on trouva
que le point de partage ferait élevé d’environ foixante-neuf pieds
au-deffus des moyennes eaux de la rivières d’O ife , prife à fon
entrée à Ch auny, en-deçà de fon ancienne éçlufe, & qu’il y
avoit cent pieds de pente depuis le même point de partage juf-
qu’au niveau des eaux de la Somme, prife à Amiens.
Pour établir la navigation depuis S. Quentin jufqu’au baffin
triangulaire, près de S. Simon, où dévoient répondre les deux
branches du canal, on en creufa un bout d’environ deux lieues
& demie, qui côtoie la rive droite de la Somme, dont on a fou-
tenu les eaux par un fas à éclufe de neuf pieds de chute, place
entre le villagé d’Hapençourt, & celui ne. Serauçourt, ou ce
bout de canal rentre dans la Somme, que fon a rendu navigable
jufques près d’Arthen, furla longueur d’environ neuf cens toifès}
enfuite l’on a continué le canal pour joindre le baffin precedent.
On eft parti de-là pour la branche qui va joindre l’Oilè
en paffant d’abord par les marais de Cama , que l’on a franchi
fort heureufementdans un tems de féchereffe, moyennant une
rigole pour l’écoulement des eaux. De Cama, le canal a été cpn-
duit au travers de la montagne de Juffi qui s’eft trouvée; éler vée
C h a p .V . d e s C a n a u x e x é c u t é s p a r l e s m o d e r n e s . 3 69
vée de quarante-fept pieds au-deffus de la profondeur qu’il devait
avoir dans cette partie; mais pour éviter la dépenfe qu’aurait
caufée une auffi grande profondeur de fouille fur plus de
mille toifes de longueur, & en même tems ne s’approfondir que
le moins que l’on pourrait dans le marais précédent, on a trouvé
le moyen de tenir le fond du réfervoir d’Arthen de fix pieds
plus élevé qu’il ne devoit être naturellement, par conféquent
de n’avoir plus que quarante-un pieds de profondeur de fouille
à faire dans cette montagne.
DigreJJlon fur
la montagne
de Jufji,à'l‘oc-
cafion d’un
casintéref-
fant»
1095. Cet expédient, qui eft digne de remarque, a été d’autant
plus heureufement imaginé que tout le fein de la même
montagne s’eft trouvé compofé ne pierre blanche fort dure ,
qui ne s’eft manifeftéequ’après avoir approfondi de quatre pieds
feulement, parce qu’avant que de dreffer les devis & marchés ;
on n’avoit point fait de fonde pour juger de la qualité du terrein.
O r , comme dans le même marché il étoit dit très-éxpreffé-
ment que la compagnie du canal tiendrait compte aux entrepreneurs
de la plus value & des dépenfes occafionnées par les
cas imprévus, ces derniers qui avoient pris la fouille & le tranf-
port des terres fur le pied de 2 livres 17 fols 9 deniers la toife
cube, & à qui le déblais de la montagne revenoït aux environs
de 6 livres la toife, n’ont pas manqué de faire valoir la claufe
favorable de leur marché, en répétant 240000 livres d’indemnité
par le cinquième article de leurs trente-trois chefs de demande
: article exagéré à la vérité, mais fur lequel je n’ai pu me
difpenfer d’allouer une fomme modifiée convenablement dans
le jugement arbitral dont j’ai parlé , pour me conformer aux
claufes d’un marché auffi mal entendu pour la compagnie, & qui
avoit mis les entrepreneurs en droit d’exiger fous différens prétextes
, les indemnités les plus déraifonnables. Ceci montre l’extrême
conféquence de réfléchir mûrement fur les fuites que
pourront avoir les conditions d’un marché avant que de-le
paffer, puifque celui dont nous parlons aurait donné beu à une
fource intarriffable de procès qui aurait pu entraîner la ruine
des chefs de la compagnie & celle des entrepreneurs , fi pour
terminer promptement ils n’avoient pris la voie de l’arbitrage ,
que j’ai lieu de croire avoir été rempli judicieufement, par le
mécontentement que les parties ont d’abord marqué de la fen-
tence qui réduifoit les demandes refpeftives à leur vraie valeur,
mais dont ils ont enfuite fenti toute l’équité.
1096. Le canal ayant été pouffé au-delà de la montagne de
Parue I I . Tome I I . Aa a
Ç on f in i filon