Expédient
qu'il faut
Suivre , lorf-
queU bonfond
Je trouve à
une trop
g-ande profondeur
pour pouvoir
y atteindre
avec la
machine précédente?
Defiription
4c la machine
184 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
au contraire, puifque les petites cavités, de même que les émi-'
nences qui fe rencontreront, ne peuvent que contribuer à les
mieux lier enfemble.
840. S’il arrivoit que le terrein ferme fe trouvât beaucoup
trop bas, & que celui qu’il faudra enlever fût d’une moyenne
confiftance, il fuffiroit de ne l’approfondir que de fix à fept pieds
au-deffous du fond de l’eau, après quoi l’on enfoncera par échiquier
au plus grand refus d’un fort mouton des pilots ef-
pacés de trois pieds, dont on laiffera faillir les tetes d environ
quatre pieds au-deffus du fol de la fondation , fans fe mettre
en peine de les arrafer , ce qui pourra fe faire dans l’eau même
à l’aide des faux pieux dont il eft parle ( art. 2 0 1 ) ; enfuite on
enveloppera ces pilots par la maçonnerie de béton qu’on jettera,
avec laquelle ils ne feront plus qu un feul corps.
Mais fi le même terrein fe trouve vafeux, on le creufera aullt
avant qu’il fera poffible pour y defeendre un grillage ; on battra
des pilots dans les cellules , en les laiffant faillir de même que
les précédens, & l’on jettera la maçonnerie de béton comme
â l’ordinaire , obfervant de la conduire par arrafe de niveau
fur toute l’étendue de la fondation, pour ne pas charger le
grillage plus d’un côté-que de l’autre & pour rendre le taffe-
ment égal. Il faut fur toute chofe avoir attention de faire le
coffre avec des palplanches d’une force fuffifante, & bien liees
par des ventrieres redoublées; ces palplanches feront enfoncées
le plus avant qu’il fera poffible dans le terrein ferme , pour prévenir
l’écartement que pourroit caufer un terrein auffi mol que
celui que nous fuppofons , lorfqu il fera charge de tout le poids
de la maçonnerie. Cependant il efi a remarquer que cette même
charge, auffi-bien que les pilots, contribueront beaucoup a
le confolider , parce que la plus grande partie de 1 eau dont il
étoit imbibé s’échappera. : ,
Il faut convenir que par cette méthode de fonder il n y a
point de difficulté qu’on nefurmonte de la part du terrein, &
l’on pourroit douter pour les cas precedens qu on en pût venir
à bout autrement, puifqu’il ne feroit pas queftiort de faire des
batardeaux, dont l’exécution feroit auffi difficile que la chofe
même ; car comment en établir la bafe allez avant pour que
les tranfpirations ne paffent point par deffous, & les epuifer
au point de ne pouvoir jamais travailler à fec ?
841. Pour achever ce qui nous refte à dire fur les figures qui
développent la machine à plonger le mortier de béton, on
C h a p . X . d e s F o n d a t io n s a p ie r r e s p e r d u e s . 18 5
voit (ju’elle confifte en deux chevalets drelfés fur un chaffis Y
porté fur deux rouleaux R fervant à la mouvoir le long de l’en-
caiffement; que ces cheva letsqui font liés ehfemble par deux
moifes ST, foutiennent l’effieu , où eft fufpendue la caiffe W
à deux cordes toujours entretenues verticalement à la même’
diftance, par des rouleaux accouplésX jouant fur une des moifes.
Quant à cette caiffe, qui a intérieurement trois pieds en tout
fens, Ion fond Z b eft fait en maniéré de clapet mû fur deux
tourillonsb & foutenu quand il eft fermé par un étrier m, au bas
duquel elt un anneau Z où eft attachée une corde a L amarrée
a un boulon a ; on ménage la longueur de cette corde de
maniéré que la caiffe étant defeendue jufqu a environ quatre
pieds du fond, elle ne puifle aller plus bas, fans que l’aâion
de ion poids ne force l’étrier d’abandonner le clapet qui
s ouvrant alors ,1 aille échapper le béton. On obfervera q’uë ce
clapet eft foutenu des deux cotés par des bouts de chaînes, n
attaches aux bords inférieurs de la caiffe, pour le maintenir dans’
la lituatioù où il paroît ponâué.' -
Lorfqu en dérivant lé treuil la caiffe remonte , on referme
ce clapet en tirant la corder/h qui lui eft attachée, ce qui fe fait
encore lôrfqu étant hors de l’eau, l’on appuie furie manche bd-,
alors on lâche l’étrier m, qui venant reprendre fa fituation ver-
tlci“ e V out,en£ ce ciaPet comme auparavant. Pour affujettir la
came a une hauteur convenable & la remplir de nouveau ?
° P k s rouës en amarrant la corde ƒ à l’une des pièces du
chaffis pii faut que le dedans de la caiffe foit fort uni & fes
joints bien calfatés, qu’elle foit enduite de goudron par dehors,
& fermee avec un couvercle à couliffe, pour qu’en defeendant
la colonne d’eau quelle met en mouvement n’emporte point
une partie du béton ; afin qu’il ne's’attache pas au fond, on a
1 attention, avant que de le charger, d’y pofer un lit de gravier.
L ’intérieur de cette caiffe, qui a trois pieds en tout fens ,
contient vingt-fept pieds cubes de béton ; mais on peut la
faire plus grande & la proportionner à la largeur de la fondation
qu’on veut remplir; cependant il ne convient pas de lui
donnerplus de quatre pieds de cô té , qui produifent foixante &
quatre pieds cubes , de crainte d’en rendre la manoeuvre trop
embaraffantéi ' r
842. Vitruve, en parlant du béton, veut qu’il foit.compofé
de deux parties de pozzolane fur une de chaux ; il fous-entend
fans doute que la chaux doit être mefurée vive, & qu’onletein-
r artie I I . Tome I I . A a
fervant & plonger
le betoii t
pour qu’il ne
perde point de
fon onélion en.
traverfant
l ’eau.
PI. XXIII ,
XXV &
XXVI.
PI. XXV.
Composition
du. mortier de
béton t conformément
à ce
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