
Le prix du cent de tours de manivelle fera fixé fuir ce que-
lès ouvriers, doivent gagner en travaillant raifonnablernent fans»
trop fe fatiguer. Par exemple, on lait que quatre hommes peuvent
faire communément trente tours de manivelle par minute,,
étant appliqués pendant deux heures de fuite à une manivelle de-
feize pouces de coude, dont le h'ériffon ahuit pouces de rayon
jufqu’au milieu de la chaîne, la pompe ayant douze pieds de
hauteur, & c in q pouces de, diamètre, ce qui, donne 3.600 tours,
pour deux heures, & 14400 tours pour S heures, qu’ils peuvent
travailler en -24. Si l’on veut que lesouvriers gagnent 24 fols pat
jo u r , ou 6 fols par relais , il faudra payer chacun à raifon d&
deux deniers du cent de tours. Ç ’eft pour lors que l’on verra
naître l’émulation, & l’on fera peut-être obligé de retenir les plus
intéreffés, & de fixer un terme qu’ilsnepourront palier,afin qu’ils,
ne fe fatiguent pas trop. S’il arrivoit que pendant le relais on eût
fait plus de 4000 tours de manivelle, l’aiguille recommencerait
le cadran, & l’on pourrait tenir compte de cet excédent. O n
aura attention de placer l’odometre du côté convenable, pour
que l’aiguille marche du fens naturel. Au relie, on jugera
du bon effet de cette machine par l’extrait que voici d’une lettre
écrite de Saümur, du 2 dttobre 17 5 2 , à M. Peronnet, par M ,
V o g l i e r ingénieur des ponts & chauffées de ce département ,
chargé en chef du pont de pierre que l’on y faitaftqeliement.
J’ai fait exécuter l’odometre avec la ptécifîon poffibfe ,& il s’eft trouvé
en tout conforme au détail que vous m’en avez fait. Je juge par la façon
dont j’ai vu travailler les ouvriers dans les expériences, que j’en ai faites
pour régler, comme il faut,le prix des tâches & leur donner quelque émulation
, que ce feroit trop exiger pour un travail bien foutenu que trente
tours par minute, avec des chapelets tels que les nôtres ,qui ont 10 pieds
de hauteur depuis le tourillon du fabot jufqu’au-dédits de la gargouille ;
que l’on ne doit en ce cas compter que vingt cinq tours par minute,quinze
cens par heure, & trois mille en deux heures ; d’autant plus que j’ai remarqué
que dans toutes les expériences le chapelet n’a éprouvé aucun
faux engrainement. Je crois donc que le plus fort travail étant confidéré
comme trois mille fix cens par relais, il faudrait que chaque cent de nuirons
valût deux deniers un quart, ce qui fait 17 fols par jour ; 8c comme il
y en a qui pouffent jufqu’à quatre mille, la journée feroit pour lors de 29
fols trois deniers; c’eft fur ce pied que j’ai réglé les premiers relais. Je préfume
avec fondement que l’établiffement de cette machine doit opérer
un tiers de diminution fur la dépenfe,& un avantage non moins fenffbieiue
l’emploi total du tems, conféquemment lur la vîtçffe des epuifemens ; il eit
dès lors aifé de concevoir de quelle utilité cela doit être pour le ferviçe dq
toi.
C F IÀ P IT ilE '
^ 1 - I
C H A P I T R E X I I I .
J ) t la manier^ de dejfécher les cantons aquatiques, & de les
mettre en état d’être cultivés,
| L y a peu de fujets qui méritent mieux d’être traités à fond
■ que celui-ci, & c’eft bien malgré moi fi je me trouve contraint
de me borner à ce qu’on en peut dire de plus effentiel,
de crainte de trop groffir ce dernier volume, & aufii pour là»
tisfaire à l’extrême impatience que le public marque de.le voir
.paraître, n’étant pas le maître d’en reculer plus long-tems la
publication,
t 'i 86, O n améliore un terrein aquatique en deux maniérés,
ou par voye de defféchement, ou |)ar accouhn. Dans le premier
cas on tâche de faire prendre aux eaux un cours réglé ,
moyennant des rigoles & canaux 'qui fiiiveutdes pentes plus
balles que ne font les endroits les plus profonds du terrein qu’on
veut mettre à fe c , & qu’on fait aboutir à un terme où ils ne peuvent
porter de préjudice, ou en tetenant les eaux dans leur
proprelit, pour empêcher quelles ne fe répandent dans la campagne
comme auparavant; ce qui fe faitle plusfouvent en fortifiant
par de fortes digues les bords du lit dans lequel les eaux
ont leur cours ordinaire, & fi cela ne fuffit pas on leur prêt
fr it une autre route.
Les plaines ont ordinairement une pente fi infenfible, & leur
furface eft fi inégale que les eaux de pluies ne manquerait«
pas de caufer leur déperiffement, fi au lieu d’y féjourner, elles
ne venoient fe rendre dans des foliés creufés exprès pour les recevoir;
c’eft' ce qui fait la différence d’un pays cultivé à un
autre qu’on néglige. Si de-là ces eaux viennent fe réunir dans
.des lieux bas entourés de hauteurs qui empêchent qu’elles ne puifi
fent s’évacuer, ou qu’il s’y rencontre des fourees, elles y formeront
néceffairemenr des marais, à moins qu’on ne leur-faffe des
canaux pour les conduire dans le fleuve le plus prochain, ou 3
la mer fi l’on en eft à portée, ; mais il faut que le fond de l’endroit
d’où elles partiront pour s’y rendre, foit plus élev.é que le
fliveâu de leur lit, & qu’il n’y ait point de montagnes intermé-
Pqrfie IL Tom. LL . . N n a
Avantage
desplaines qui
ont des fojfés
d'écoulement „
& comment on
peut dejfècjicr
les.cantoss
aquatiques*