
I l faut avoir
grande attention
de n}établir
la fondation
\des ouvrages
de maçonnerie,
qu a-
prés avoircreu-
f é les parties
baffes du canal
, pour faciliter
l'écoulement
des
eaux.
4 14 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e IV.
de même : c’eft pourquoi je ne m’y arrête point, en ayant affez
dit pour juger de ce fas qu i, faute d’avoir été connu de ceux
qui ont fait conftruire des canaux dans des endroits où l’eau
etoit rare, n’a pu leur fournir l’idée d’employer le même expédient.
Cependant il mérite attention, puifquepar fon moyen on
rendra la navigation capable de faire paffer, avec une certaine
quantité d’eau, le triple du nombre de bateaux que l’on pourrait
à peine faire monter & defeendre en fuivant l’ufage ordinaire.
Au refte, il fera aifé de modifier cette mécanique félon
les cas qui fe préfenteront ; il me fuffit d’avoir fourni aux gens
du métier un exemple de fortir des réglés ordinaires quand la
néceffité les y obligera.
113 8. Il ne fera peut-être point inutile d’ajouter, en finiffant
ce chapitre, que pour la conftruftion des fas on commence par
creufer le canal dans le terrein le plus bas vers fes débouchés ,
afin de donner lieu à l’écoulement des eaux, & d’éviter par là
les grands épuifemens ; c’eft pourquoi l’on pratique quelquefois
une rigole ou petite cunette, ayant un peu de pente le
long du milieu du canal, aulfi profonde que la fondation des
ouvrages les plus prochains ; alors on confirait ces ouvrages en
remontant vers le point de partage, afin qu’à mefure qu’on
achevé une partie, elle puiffe Favorifer l’établiffement des autres
fuivantes. Ce que nous difons doit s’entendre auffi pour l’éta-
bliffement de tous les autres ouvrages, de quelque efpece qu’ils
foient; c’eft ainfi que par une attention continuelle à ne faire
les chofes que dans les circonftances les plus favorables, on
parviendra à éviter des dépenfes employées fouvent en pure
perte à des manoeuvres dont on aurait pu fe dipenfer. Ce n’eft
pas qu’on ne puiffe entamer un canal par plufieurs endroits à
la fois, pour le conduire plutôt à fa perfeéiion ; alors l’on aura
égard pour chacun d’eux aux attentions que je viens d’indiquer
pour le tout en général.
C hap.IX. d e s A q u e d u c s p o u r l e s c a n a u x . 41?
C H A P I T R E I X .
D es aqueducs pajfant fous le lit d’un Canal. Déverfoirs pour la
décharge de fe s eaux. Eclufes pour en recevoir. Pont-aqueducferrant
à faire pajfer un canalfur des rivières & ruiffeaux.
Autres ponts à t u f âge du pays.
1 1 UAND un canal doit paffer par un pays traverfé de
^ “ ruiffeaux, on obferve à l’aide des nivellemens quelle
fera la hauteur de leurs eaux dans le tems des plus grandes
crues, eu égard au niveau du fond du canal, pour voir s’il y
aura moyen de faire paffer ces eaux par des aqueducs pratiqués
fous fon lit, & fi elles auront enfuite un-libre écoulement. On
en ufe de même pour celles qui proviennent des pluies & de la
fonte des neiges, afin que s’étant rendues dans le contrefoffé
qui doit les recevoir, elles puiffent s’écouler du côté le plus
b a s , ne les faifant paffer par le canal même que dans les cas in-
difpenfables, en ménageant dans l’épaiffeur des digues des
éclufes à vannes pour les recevoir, & des déchargeons pour
les évacuer comme on le verra ci-après. Il faut beaucoup de
circonfpeâdon pour déterminer la pofition des aqueducs, afin
de leur donner une capacité fuffifante, quand ils n’auront qu’un
paffage évafé convenablement à l’entrée & à la fortie des eaux.
Si on n’a point affez de fond pour les conftruire d’une grandeur
proportionnée à l’abondance des eaux que recevra le contrefoffé
fupérieur, après en avoir fait Feftimation , en fuivant la
réglé enfeignée dans l’article 1 120 , il faudra lui donner deux
ou trois paffages contigus, afin de prévenir les inondations que
pourrait caufer le défaut d’un écoulement affez prompt ; mais
il faut bien faire attention dè difpofer ces aqueducs de maniéré
- qu’on puiffe aifément les nétoyer, de crainte qu’à la longue ils
ne fe bouchent par le limon que dépoferont les eaux troubles,
fi elles ne s’échappent pas avec affez de vîteffe. C ’eft pourquoi
il faut, quand celles des contrefoffés feront de part & d’autre à-
peu-près auffi élevées que celle du canal,comme dans le profil
exprimé par la figure fixieme de la planche LU , éviter autant
qu’on le pourra de donner aux aqueducs la forme d’un fiphon
Attention
qu'il fa u t ■
avoir en proje
ta n t un canal
pour fa c iliter
l'écoulement
des eaux
étrangères par
des contrefof-
fé s & des aqueducs
d'une
grandeur fuffifante.