
Defcription
& ufage de la
machine a
çuilliere fer- ,
vaut à enlever
la vafe 6* le
mauvais ter-
rein qui peuvent
Je trouver
au fond du
coffre.
PI. XXV.
182 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
dégradés-, ce qui caufe quelquefois autant & plus de difficulté
qu’on n’en a eu d’abord à les conftruire à neuf ; d’où s’enfuit
la néceflité de s’appliquer à rendre bien folide la maçonnerie
qu’on établira dans l’eau , en confidérant dans 1’ayemr le plus
éloigné tout ce qui pourrait en caufer le deperiffement, afin
d’y remédier autant qu’il eft poflible.
La connoiffance que nous avons des monumens antiques, eit
une preuve convaincante que quand on a de bons matériaux,
c’eft prefque toujours la faute de ceux qui n’ont point lçu les
bien employer fi leurs ouvrages pairaiffent fort éloignés d avoir
nne deftmée auffi glorieufe, & fi au contraire la plupart tombent
en ruine du vivant même de leur auteur.
827. Les pièces qui compofent la bafe de la machine dont il
s’agit fê réduifent à trois femelles ou patins AB liées- aux tra-
verfes C D , obfervant que les deux premières le font encore
parles entretoifes EF qui ne paraiffent que poifehiees de meme
que le refte, parce que cette bafe eft en paruecouverte par les
autres pièces fupérieures ; mais il eft aife de f e l imaginer d autant
mieux qu’on la retrouve dans le profil qui eft au-delius ,
où eft repréfenté le chevalet GH IK eleve fur la troifieme-femelle
AB ; ce chevalet fervant avec deux autres pareils a fou-
tenir l’arbre de la roue & la cuilliere : auaft un peu A attention
fuffira pour en juger. C ’eft pourquoi nous paffons a ce qui regarde
le jeu de la machine | dont ne voici qu une fimple ideeg
parce qu’étant faite d’après celles qui fervent a Toufon pour
curer le port , & que nous avons amplement décrit dans le
chapitre précédent, om pourra-y avoir recours. _
11' convient d’abord d’être prévenu que toute la machine eft
portée fur deux poutrelles, a b pofées au travers du bord de
yencaifTefflent, & qu’on la change de place a mefure qu après
avoir creufé un bout de tranchée, on veut qu elle travaille plus-
loin ; que le manche de fa cuilliere paffe entre!» deux rouleaux
L , M contre lefquels il s’appuie ; favoir, fur le premier L lorf-
que la cuilliere defcend, & fous le fécond M quand elle vient
à remonter. Ce mouvement dépend de 1 a&ion de la roue &
de deux cordes principales attachées a la cuilliere, la premier©
N Z Y la contraint de creufer dans la vafe & la releve enfuit©
quand elle s’en eft remplie , ce qui arrive mi faifant tourner la
roue de droite â gauche. La fécondé T V S Q , qui eft le tire-
arriéré, paffant fur la poulie S & contre le rouleau V ,fa i t
defcendre la cuilliere après qu’on l’a vuidee dans une brouette
C haip. X . d e s F o n d a t io n s a p ie r r .es p e r d u e s , i 83
en ouvrant le clapet fuppofe place en Q., & cela en tournant
la roue d’un fens contraire au precedent.
Vers l’extrémité du manche eft attache une troifieme corde
O P dont l’autre bout eft amarré par trois ou quatre tours à la
troifieme femelle G K ; fon ufage eft d’affujettir la cuilliere, à
l’aide d’un manoeuvre placé-en P , à s'enfoncer à mefure que
le mouvement de la roue l’y -contraint, & de la diriger de-façon à
creufer également fur toute la largeur du fond. Lorfqu’elle a fait
fap r ift, le manoeuvre la laiffe remonter en lâchant la corde ;
ainfi elle defcend, creufe pourfe charger, & remonte toujours
alternativement, i.nfin il y a encore une quatrième corde paf-
fantfur une poulie X , dont fefort quelquefois le manoeuvre précédent
pour aider â relever la cueilliere, lorfqu’étantplus chargée
que de coutume -le mouvement de la roue a peine a la retirer.
8 3 8. Il importe fort d’obferver que l’on peut fe fervir de cette
machine , -non feulement pour enlever la vafe qui ferait au fond
de la mer, mais auffi pour toute autre oceafion où fon voudrait
creufer des tranchées fort profondes dans un terrein fangeux ,
comme celui d’un marais mouvant, pour y établir les fonde-
mens d’une digue, d’un batardeau , ou d une chauffée revetue
de maçonnerie, & c . Alors on commencera par enfoncer deux
files parallèles depalplanches d’une longueur & groffeur proportionnées
à la profondeur où fe trouvera le bon fond, dans lequel
elles doivent être enracinées auffi avant que le poids du mout
o n le permettra, après quoi Ion déblayera,comme a 1 ordinaire
, auffi bas qu’il fera poffible le terrein renfermé dans l’en-
c aille ment j enftute on fera travailler une ou plufieurs machines
qui approfondiront le refte de la tranchée jufqu au bon fond ,-
fût-il à vingt & vingt-cinq pieds de profondeur, fans fe mettre
en peine de l’eau qui remplacera le déblai, n ayant d autre fu-
iétion que de pofer des clefs & des entretoifes par intervalle
pour foutenir la pouffée extérieure,
830. Lorfqu’on aura atteint le bon fond, il faut le découvrir
autant que l’on pourra, & lu i donner un peu de pente du côté
oppofé au parement, pour mieux affûter la fondation contre la-
pouffée que le revêtement aura a foutenir, prenant garde qu il
ait allez d’épaiffeur pour pouvoir fe palier de contreforts, parce
•que les bouts de tranchée qu’il faudrait pour les fonder, deviendraient
peut-être trop difficiles à creufer, par le peu- de
jeu qu’aurait la cuilliere. Au furplus il eft inutile de s attacher a
rendre le fond uni : la maçonnerie dont il s’agit ne 1 exige point ;
PI. xxv.
ta madtcne
précédente
peut être employée
fort,
utilement
pour creufer
des tranchées
très-profondes
dans un mauvais
terrein
où ls'on voudrait
établit les
fondement de
quelques ouvrages
confi—
dèrables%
[Quand 0»
établit avec delà
maçonnerie:
de béton la•
fondation
d ’un mur qu i
a une poujfés-
à fou tenir , il
fa u t la- faire
a ffel épaijfe■
pour pouvoir
f i paffcr de
contreforts.-