
44^ A r chitec tu re Hyd r au l iq u e , L ivr e IV.
coup de relief: alors il faut diminuer également de quelques
pieds l’ouverture des autres arches collatérales, afin de les baif-
fer,enforte quela pente du pont, ou celle de fon rez-de-chauffée,
puiffe être réglée de maniéré à n’.avoir plus que trois pouces par
toife.
Que les arches foient égales ou non, il convient de placer leur
naiffance au niveau de la hauteur des baffes eaux, & jamais au-
deffous , à moins que les voûtes ne foient en tiers-point, c’eft-
à-dire de deux portions de cercle, comme il convient quelquefois
de les faire quand elles .ont une largeur extraordinaire. A
l’égard de la hauteur des arches en général, elle doit excéder de
trois ou quatre pieds;au plus le niveau des plus grandes eaux, &
les autres arches plus baffes les excéderont au moins de deux pieds.
Comme les ponts font des chemins contigus fur l’eau, li ces
chemins demandoient pour les adoucir , ou pour quelques au-
très raifons , d’avoir de la pente, il conviêndroif pour lors
de faire fuivre au pont la même pente en continuation , par
confisquent de placer la plus grande arche du côté le plus élevé,
& de diminuer les autres convenablement à cette pente , ob-
fervant que l’arche devinée à la navigation, foit d’une grandeur
fufïiiante.
Lorfque l’on n’aqu’une feule arche de dix à douze pieds d’ouverture
& au-deffous, il convient de la prolonger fur toute la
largeur du chemin , eût-il foixahte pieds , parce que la dépenfe
pe fera guère plus grande que -fi on la bornoit à la largeur ordinaire
, à çaufe qu’on épargne les murs d’épaûlement, qui coûtent
autant & plus que la prolongation de la voûte.
Di u lar- 1172 . Il n’en eftpas de même pour les ponts compofés de
gmr qu'il cep.- plufieurs arches , dont on borne là-largeur à trente pieds d’une
yier.l de don- r „ , ,, ’ . . . ' . . , ? , . . J -■ r
mr aux ponts tete a i autre , y compris les trois pieds pour 1 epaifleur emern-
ftlonleurufa- file des deux parapets; mais fi ces ponts font deftinés pour la
p rm lik. commodité d’une grande v ille , les cinq toiles de largeur fendront
principalement pour le paffage des voitures, indépendamment
des banquettes V ( figure 2 & 3 ) qu’il convient de faire
à dro.ite <& à gauche, dont chacune aura neuf pieds de largeur
fur vingt & un pouces de hauteur au-deffus du pavédu
même p on t, pris dans fon milieu; à quoi ajoutant les trois pieds
pour l’épaiffeur des parapets , on voit que toute la largeur fera
de huit toifes trois pieds , qui eft celle du pont royal,
Voilà les maximes préliminaires qu’il convient d’avoir en vue
pour former le projet d’un pont de maçonnerie ; il nous relie
C hap. Xï. ses Ponts de maçonnerie. 447
à rapporter celles que l’on doit fuivre dans l’exécution ; c’eft
ce que nous allons faire fucceffivement depuis la fondation des
piles- & culées jufqu’au couronnement de l’ouvrage , afin que
Ion trouve dans ce chapitre tous les articles qui peuvent fervir
à dreffer un bon devis pour tel pont que ce foit, en y faifant entrer
les modifications que les circonftances des lieux pourront
eccafionner,
1 173- Pour parvenir à fonder fous l’eau, on’enveloppe une
pile Si fa culée correlpondante , & quelquefois deux piles de
fuite , par un batardeau affez éloigné de l’ouvrage que l’on veut-
établir pour pouvoir placer, commodément les machines defti-
nées aux épuifemenscomme nous avons-dit qu’il fallait sV
prendre pour les. eclufes. On fait ordinairement l’épaiffeur de
ces batardeaux égale à. la profondeur de l’eau que l’on a à;
foutenir, quand elle n’excede pas neuf pieds , après quoi on
ajoute un pied à-l’épaiffeur de neuf pour chaque trois pied»
que l’eau aura de plus en profondeur ; c’eft-à-dire, par exemple g
que fielle avoit 1 2, 15, t 21 & z4 pieds de profondeur , on
donnerait 10 , t i , 12 13 pieds d’épaiffeur aux batardeaux,
que l’on fait d’ailleurs affez élevés pour être garantis des crues
ordinaires, de la hauteur defquelles on doit être bien informé.-
C'es batardeaux fe compofent de deux files de pilots en- grume
bien alignés au cordeau & plantés à trois pieds de diftancë
d’un centre à-, l’autre., enforte que ^intervalle des deux files r
que l’on fuppofs biemparalleles , foit égal à l’épaiffeur qu’il conviendra
de donner au batardeau. On obfeivera encore que les
pilot-s ayent environ fix ou feptpieds: A&fiche,qu’ils foient plantés
bien droits,. & entretenus enfemble par un cours deliernes défis,
for quatre pouces degroffeur, attaché en dehorsà la hauteur des
•baffes eaux.1 Sur ces liernes on pofe par entailles des.entretoifea
de deux en deux pilots on les. attache avec des chevilles de fer,
auffi bien qu’aux pilots adjacents, ce qui ne fe fait qu’à mefure
que l’on place les vannages dans des chaffis àcouliffes d’environ
neuf pieds de largeur. Ces chaffis ont chacun pour mon taris
deux planches d’un pouce &demi,d’épaiffeur,.& d’environhuit
pieds d’intervalle ; ils font appointés.par le bas &entretenus enfemble
au fommet pardeuxtraverfes féparées par l’épaiffeur des-
planches en maniéré de couliffe, & par deux autres traverfes. po-
fées de même vers le milieu de leur hauteur, pour, recevoir les
planches qui en.doivent former le vanriage.Il faut que ces-van-
aagps foient préparés fur Le.chantier avant que d’être misen-piace,
Epaiffeur
qu’i l fau t don-«
net a ux batardeaux
félon l&
profondeur d&
l ’eau qu'ils 1
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