Tpres efl une
des villes de
Flandres oUles
eaux de la rivière
de ce-nom
ent été ménagées
avec le
plus d’art»
A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e I I I .
des, quife communiquent, par de petites éclufes ou Amplement
par des bufes pratiquées dans les digues ( article <j 74 ) protégées
par des redoutes & autres ouvrages pour en défendre l’accès.
Quant à la partie d’aval, ces digues font encore plus indif-
penfables dans un pays plat qui n’eft point bordé de coteaux pour
retenir les eaux , autrement elles fuivroient la pente naturelle
du terrein : bien entendu que cette fécondé inondation ne peut
avoir beu, qu’autant que la riviere fera traverfée par une éclufe
au-delfous de la place pour y faire remonter les eaux ; alors on
la foutient, non par un fimple polie qui feroit trop aventure,
mais par un fort dont l’ennemi ne pourroit s’emparer qu’en l’af-
fiégeant dans les formes. C ’eft le cas où fe trouve le fort S:
François fur la Lis, au-deffous d’Aire, & celui del’Efcarpe au-
deffous de Douai, que nous avons affiégé en même tems que la
ville en 1712,pour nous rendre maîtres des eaux de la partie baffe
& forcer la garnifon de fe partager. Mais avant que d executer
un pareil projet, il convient de bien examiner fi fa dépenfe n’excédera
pas de beaucoup celle qu’il faudroit pour bien fortifier le
côté de la place dont il s’agit, afin de voir le parti dont on pourra
tirer le plus d’avantage relativement à une bonne défenfe.
944. Ce n’ell pas toujours l’abondance des eaux que l’on a à
fa difpofition qui produit les plus grands effets. Il fe rencontre
quelquefois des fituations favorables où l’on peut tirer à peu de
frais un excellent parti d’une petite riviere ; le tout dépend d’en
favoir ménagerie cours avec art : celle d’Ypres,furlaquelle eft
bâtie la ville de même nom, en fournit un exemple des plus remarquables.
Cette riviere, qui n’eft, à le bien prendre,qu’un fort
ruiffeau , a été tournée avec tant d’économie au befoin intérieur
& à la défenfe de cette place, que je ne crois pas qu’on
puiffe rien voir de mieux entendu. Pour ne parler que de ce qui
a rapport à la fortification, on faura qu’après avoir forme deux
grandes inondations, ce ruiffeau fe répand dans les foliés tout
autour de la place, où il peut au befoin rempbr pour la défenfe,
je ne fais combien d’effets differens , moyennant les petites
éclufes pratiquées dans les batardeaux & ailleurs ; enfuite on le
voit terminer fe courfe en fourniffant de l’eau â un canal de navigation
qui met cette place en état de commercer avec les autres
villes voifines, dont elle partage les richeffes que leur procure
le voifmage de la mer. Quand on examine pas à pas tout ce
que produit ce merveilleux ruiffeau, on ne peut trop admirer la
fagacité du génie qui a dirigé les fortifications de cette place ,
C h a p .X 1I I .d e l ’u s a g e d e s e a u x a l a g u e r r e . 253
qu’on peut regarder comme une excellente école propre à fournir
un grand nombre d’idées à ceux qui ont intérêt de feliien
inftrüire du fujet que je traite préfentement, ce qu’on ne peut
faire avec fuccès que fur les beux mêmes , autrement je ferais
entré volontiers dans un plus grand détail.
945. Les places fituées â l’embouchure d’une riviere qui fe
jette à la mer, comme eft Nieuport fur l’Iperle, font auffi dans
le cas d’en tirer beaucoup d’avantages pour la défenfe, dès qu’on
pourra leur ménager des reffources â-peu-près pareilles à celles
dont cette ville jouit. On a tiré anciennement de la riviere un
canal qui enveloppe le bord du glacis du chemin couvert auquel
il tient beu d’avant folié, en même tems qu’il facilite une vafte
inondation pour en défendre l’accès moyennant le jeu de plu-
fieurs éclufes. La principale, foutenue d’un bon for t, eft fituée
au travers de l’Iperle entre la mer & la place, qui n’en eft éloignée
que d’une demi-lieue; moyennant cette éclufe, la ville difpofe
au tems des hautes marées de toute l’eau dont elle a befoin
pour éloigner les approches & oppoferfans celle dans les foliés
de nouveaux obftacles à l’alfiégeant, lorfqu’il voudra s’emparer
des ouvrages de dehors, s’il a affaire à une garnifon qui fâche
fe prévaloir de fa pofition, qui eft des plus heureufes pour acquérir
beaucoup de gloire,puifque tant qu’elle confervera le fort
de l’éclufe, elle peut, moyennant de la confiance, fe repofer du
foin de fa confervation fur le mouvement des marées.
On a vu de même combien l’on pouvoit tirer de reffources
des eaux de la riviere d’Aa & de celles de la mer pour la défenfe
de Gravebnes , par l’ingénieufe pofition des eclufes dont
nous avons expliqué le jeu dans les articles 488 ,4 8 9 & 490 ,
qu’on feroit bien de revoir tout de nouveau, pour les ber avec
les vues que je cherche à infirmer dans ce chapitre.
946. De toutes les villes des Pays-Bas, il n’y en a point dont
les approches foient défendues par une inondation plus générale
que celle que peut former Dendermonde : avantage
qu’elle tire de fa pofition aü confluent de l’Efcaut & de la 11-
• viere de Dender qui la traverfe. Auffi n’eft-ellè fortifiée que
d’une vieille enceinte qui lui fuffit, parce qu.’on ne peut en
approcher que par des chauffées fort étroites foutenues de bonnes
redputes, qui feront elles-mêmes d’un bien difficile accès quand
l’affiégé voudra les. défendre, n’étant qu’à quarante toifes de la
place & garanties par l’inondation même. Âinfi cette ville, qui
ne paraît d’abord qu’à l'abri d’un coup de main , peut-être, re-
Avantage
des places f i -
tuées à l ’embouchure
d’ u-,
ne riviere.
Exemple tirer
de Nieuport.
La Situation
des places aw
confluent d
deux rivières■
n’eflpas moins-
favorable.
Exemple tire
de Dender-.
monde*