Èxpofè des
difficultés
qu'on rencontrerait
dans
les ports de la
Méditerranée,
f i Von y conf-
trçuifoit des
formes pour
les vaïjfeaux.
du premier
«qgv
Nouvelle-
maniéré, de-
forme projet—
tée par plu»
128 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , - L i v r e III.
foit d’ufage à Bref!, je crois que , tout bien confidere, un pont
tournant doit lui être préféré.
Ce que l’on vient d’expofer pour la coiïftruclion de la forme-
précédente pouvant s’appliquer en partie à celles dont nous,
avons.parlé dans la première feftion, il fera aifé, au befoin, de
dreffer un devis qui leur appartienne ; ainfi je crois être difpenfé
d’entrer dans le même détail à leur égard, en ayant affez dit
dans le volume précédent pour ne rien laiffer a defirer fur ce
genre de travail. '* .
90 j . Quand les formes font à lufage des galeres » dix pieds
d’eau fuffifant pour les y faire entrer & fortir, on ne. trouve
pas de difficulté infurmontabie àles.fonder ; mais il nen feroit
pas de même fi l’on entreprenoit d’en établir dans les ports de
la Méditerranée pour les vaiffeaux du premier rang, parce
qu’il faudroit que la plate-forme, fût au moins de vingt pieds
au-deffous du niveau de la mer, ce qui exigerait une fouille
d’environ vingt-quatre pieds.de profondeur pour alfeoir la fondation.
Cependant l’exécution rien feroit peut-être point im-
poffible, malgré la- grande quantité d’eau qu’on auroit à épuifer
pour riêtre point fubmergé dans lfi tems du travail^ mais comment
parvenir à rendre enfuite les portes de 1 éclufe allez,
étanches pour qu elles ne fourniffent pas plus d eau qu on n en>
pourra épuifer continuellement ?
La mer étant toujours ici â peu prés à la meme hauteur, îL,
ne fera pas poffible de. les garnir de trife par le bas, fans, parler
des fources. qui pénétreront de toute part ; il elï vrai que pour,
les éviter , on peut conftruire le fond & les côtes de la forme
avec les mêmes précautions que nous avons dit, dans la Science,
des Ingénieurs ,qu ’il fallait apporter pour,une citerne que Ion
veut préferver de l’aflion- des eaux étrangères : encore n oferoit—
on fe promettre de parvenir jamais a maintenir cette forme à fec..
Un autre'défavantage. d’une pareille, forme , feroit d’être obligé
de la, vuider toutes, les fois qu’on y auroit. fait entrer un navire
, auiîi bien pour un petit que pour le plus gros.. Il eft vrai
que c’eft le cas où fe trouvent les formes des. galeres y avec
cette différence que leur largeur & profondeur n étant que .
moitié de celle de la précédente , le travail fe trouve réduit au
quart feulement-
904. Voulant éviter ces inconvéniens, if y a long-tems qu ipou
a. propofé de conftruire des formes dont le fond fut fiipe-
rteur d’un pied aux plus hautes mare.es, en les faifant précéder
C h a p . XII. d e s E d if ic e s d a n s l e s P o r t s d e m e r . n e f
chacune d’un baffin de la jufte grandeur du plus fort vaiffeau,
& en conftruifant à fon entrée une éclufe qui eût lès portes , fes
bajoyers & le revêtement des ailes intérieures auffi élevés au-
deffus du rez-de-chauffée que le pourtour de la forme, afin de
pouvoir exécuter la manoeuvre fuivante. Pour en mieux juger ,
on peut confidérer fur la planche X X X , la double forme de
Rochefort, dont la fupérieure fera prife pour celle dont nous
parlons, & l’autre pour le baffin qui doit l’accompagner , en-
faifimt abftraction de fes banquettes. .
Ayant fait entrer un vaiffeau dans-le baffin , & fermé enfuite
les portes de l’éclufe, on fe ferviroit de machines hydrauliques
difpofées convenablement pour élever l’eau de la mer, afin d’en
remplir le baffin & la forme ; alors le navire montant à me-
fure , on le fera paffer dans la forme qu’on mettra enfuite à fec ,
en laiffant écouler, par des permis à vannes ménagés exprès,
toutê l’eau qu’on aura élevé. Lorfque ce navire fera radoubé ou
qu’on en aura confirait un à neuf, on remplira tout de nouveau
le baffin & la forme pour le faire parier dans le premier & de-là.
à la mer, en donnant de l’écoulement aux eaux qu on aura élevées,
pour remettre les chofes dans leur état naturel, afin de.
pouvoir ouvrir l’éclufe. Il rieft pas befoin de dire que le bufe
des portes de cette éclufe doit regarder le côté d’amont,
comme aux fas des canaux de navigation, avec cette différence
feulement qu’on ne fuppofe point d’autre porte fituee a l entree
de la forme, à moins qu’on rien vueille encore-une pour con—
ferver l’eau qu’elle contiendra, afin de s’en fervir pour faciliter
l'introduction d’un nouveau navire qu’on voudrait mettre en
radoub : par ce moyen on diminuerait de moitié la quantité
de celle qu’il faudroit élever pour une nouvelle opération.
905. Cette maniéré de forme coûterait prodigieufement à.
conftruire, à caufe de la profondeur du baffin, qui auroit au
moins 40 pieds, fans parler du travail extraordinaire qu’exige-
roit l’eau qu’il faudroit y élever à la hauteur de 20 piedspour
les deux opérations précédentes ; au lieu que la forme dont
nous avons parlé d’abord rien demande qu’une pour la vuider,
fur une profondeur moyenne d’environ dix pieds , & fur une
étendue qui rieft que moitié de la précédente ; ce qui réduit 1&-
Yolume de l’eau au quart feulement. L ’unique avantage qu’b«
tirerait d’une forme précédée d’un baffin ,. feroit d y travailler
parfaitement à fec tout le tems qu’un vaiffeau feroit fur le chantier;
maillon avouera que ce feroit le payer bien chèrement^
fieurs ingénieurs
pour
les ports de la
■ Méditerranée*
Inconvé- .
nient injépa-
râble des formes
prècérC-
dentes,-.